Le conseiller n°1 de François est hérétique


C'est le verdict du cardinal Müller, à propos du ghost-writer de François, le prélat argentin Víctor Manuel Fernández. Détails par Sandro Magister (10/6/2016)



La
photo ci-dessus suggère qu'il s'agit entre eux d'une amitié qui ne date pas d'hier...

"Hérétique".
Le verdict du cardinal Müller sur le premier conseiller du pape


Sandro Magister
Settimo Cielo
10 juin 2016
Ma traduction

* * *

Dans une interview publiée dans le dernier numéro de "Herder Korrespondenz" , le Cardinal Gerhard L. Müller a donné rien moins que de l'«hérétique» à un type ("tizio", sic!) qui passe pour «l'un des plus proches conseillers du pape».

Voici ce qu'a dit le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi:

«L'enseignement sur la papauté comme institution divine, ne peut être relativisé par personne, parce que cela signifierait vouloir corriger Dieu lui-même. [...] Il y a quelque temps, quelqu'un qui est présenté par certains médias comme un des plus proches conseillers de Pape, a dit qu'on peut très bien déplacer le siège du pape à Medellin ou éparpiller les bureaux de la curie dans différentes églises locales. Ceci est fondamentalement erroné et même hérétique [sogar häretisch]. En cette matière, il suffit de lire la constitution dogmatique "Lumen Gentium" du Concile Vatican II pour reconnaître l'absurdité ecclésiologique de ces jeux d'esprit. le siège du Pape est l'église de saint Pierre, à Rome».


Müller a ajouté que la mission explicite de saint Pierre, de «guider l'Eglise toute entière comme son pasteur suprême», a été transmise «à l'Eglise à Rome et, avec elle, à son évêque, le Pape». Et ce «n'est pas un jeu d'organisation, mais c'est pour préserver l'unité donnée par Dieu» et cela inclut aussi «le rôle du haut clergé de l'Eglise romaine, les cardinaux, qui aident le pape dans l'exercice de son primat».

Il n'est pas difficile de deviner celui qui est visé par Müller. C'est l'archevêque Víctor Manuel Fernández, recteur de l'Universidad Católica Argentina di Buenos Aires et confident de Jorge Mario Bergoglio, en plus d'être effectivement son théologien de confiance et le principal rédacteur de ses documents les plus importants, d'"Evangelii Gaudium" à "Amoris laetitia", ce dernier pillant même des morceaux d'articles écrits par le même Fernández il y a dix ans (cf. www.chiesa, "Amoris lætitia" a un auteur fantôme. Il s’appelle Víctor Manuel Fernández)

Ce que le Cardinal Müller n'a vraiment pas digéré, de Fernández, c'est ce qu'il avait dit dans une interview au "Corriere della Sera" du 10 mai 2015 (cf. benoit-et-moi.fr/2015-I/actualite/une-declaration-de-guerre):

«(...) la Curie du Vatican n'est pas une structure essentielle. Le pape pourrait aussi bien aller vivre en dehors de Rome, avoir un dicastère à Rome et un autre à Bogota, et peut-être se connecter par téléconférence avec des experts en liturgie résidant en Allemagne. Autour du pape ce qu'il y a, dans un sens théologique, c'est le Collège des Évêques pour servir le Peuple. [...] Les cardinaux eux-mêmes peuvent disparaître, dans le sens où ils ne sont pas essentiels».


Fernández avait dit encore, s'en prenant au cardinal préfet, qui, dans une interview à "La Croix" le 29 Mars avait assigné à la congrégation pour la doctrine de la foi «la mission de structuration théologique» d'un pontificat éminemment "pastoral" comme celui de François:

« J'ai lu que certains disent que la Curie romaine est une partie essentielle de la mission de l'Eglise, ou qu'un préfet du Vatican est la boussole sûre qui empêche l'Église de tomber dans la pensée light; ou bien que le préfet assure l'unité de la foi et garantit au pape une théologie sérieuse. Mais les catholiques, en lisant l'Evangile, savent que le Christ a assuré un guide et une lumière spéciale au Pape et à l'ensemble des évêques, mais pas à un préfet ou à une autre structure. Quand on entend dire des choses de ce genre, il semblerait presque que le Pape soit un de leurs représentants, ou quelqu'un qui est venu déranger et qui doit être contrôlé».


Plus d'un an a passé depuis ces attaques du soi-disant théologien argentin, dont François ne se plaint absolument pas, puisqu'il se le garde encore plus près de lui.

Et maintenant que Müller a émis contre Fernández le verdict d'"hérésie", il est certain que celui qui tombera encore plus bas dans ll'évaluation du pape, ce sera lui, le cardinal. Qui déjà ne compte plus pour rien comme préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et encore moins pour la «structuration théologique» de ce pontificat (cf. www.chiesa, Müller sort, Schönborn entre. Le pape a changé de maître en doctrine).