Le non-événement du 1er décembre 2016


Carlota met en perspective deux évènements que les " hasards du calendrier " ont rendu simultanés, et auxquels cette concomitance confère un caractère symbolique ... (3/12/2016)



Carlota met en perspective deux évènements que les « hasards du calendrier » (selon l’expression convenue) ont rendu simultanés, et auxquels cette concomitance confère un caractère symbolique : l’annonce que François Hollande ne sera pas candidat à sa propre succession (en réalité un évènementicule, qui ne mériterait même pas d’être cité, et dont on ne peut même pas, pour de multiples raisons, se réjouir) et l’adoption « à main levée » par une Assemblée quasiment vide (bravo aux élus « de droite » !!! - à de rarissimes exceptions près) du délit d’ « entrave numérique à l’avortement » - une expression inventée par la novlangue pour interdire les sites qui tentent d’informer les femmes sur le point d’avorter de la gravité de l’acte qu’elles s’apprêtent à commettre, et qui leur proposent d’autres alternatives.
Raccourci saisissant d’un quinquennat désastreux qui a confirmé (et même pulvérisé) toutes les appréhensions que j’avais formulées entre les deux tours de la présidentielle de 2012: benoit-et-moi.fr/2012..)



Le non-événement du 1er décembre 2016


Carlota
2 novembre 2016

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Hier à l’Assemblée Nationale, siège des élus de la Nation Française au suffrage universel direct (Il y aurait tellement de guillemets à mettre autour de ces mots…que je me contente de les énumérer à titre d’information ou de rappel) avait lieu un vote concernant une proposition de loi (donc ayant pour origine le gouvernement) concernant le délit d’entrave à l’IVG. Là encore que de guillemets seraient nécessaires car évidemment ce n’est pas un délit que d’informer une femme qui veut mettre fin à la vie de l’enfant en formation qu’elle porte en son sein, sur les conséquences de sa décision et les possibilités, toutes les possibilités offertes, sachant aussi qu’interrompre une vie c’est la supprimer car elle est rompue définitivement et non pas d’une manière temporaire comme l’on interrompt une conversation ou une retransmission d’une rencontre sportive. Quand à la notion de volontariat pour mettre fin à la grossesse en question, il faut bien sûr qu’il y ait un choix. Or où est le choix quand la seule proposition qui devient légale est celle de tuer l’enfant à naître ? Sachant, par ailleurs et bien évidemment, que jusqu’à la limite de la grossesse, donc juste avant d’accoucher, les femmes ont déjà en France une incitation très forte à avorter d’un enfant atteint d’une maladie incurable et notamment de la trisomie 21. J’use des termes « incitation très forte » car tout le Système est là pour réussir à faire croire avant la naissance, à la mère, aux parents, que le laisser naître c’est le condamner au malheur et que c’est faire une œuvre d’altruisme que d’« interrompre » cette vie malheureuse, de maintenir inutilement un malheureux sur terre. Ah!.. il y aurait tant à dire, sur le sujet…

Ce débat sur la proposition de « délit d’entrave à l’IVG » a eu lieu alors qu’une très importante majorité d’élus, toutes couleurs politiques confondues, étaient absents. Seuls donc moins de trois pour cent des députés ont voté contre cette proposition de loi. Ils étaient, sauf erreur de ma part, 15 sur les 50 élus présents ! Et le vote s’est fait à main levée, sans doute pour éviter qu’un député étourdi appuie sur le mauvais bouton ! Honneur donc à ces députés dont la cadette de l’Assemblée qui ont eu le courage de défendre la vie et respecter la liberté de choix des femmes, mais aussi des hommes (car s’ils sont sans doute responsables un peu ou beaucoup de l’enfant à naître, ils peuvent aussi avoir le droit de vouloir cette naissance, voire de vouloir prendre en charge seul l’enfant né en cas de refus de la mère de le faire, même si, sans doute, dans une majorité des cas, ils seraient de ceux qui poussent leur femme ou compagne à avorter quand ils sont encore là où moment de la découverte de la « chose »).

Au fait, le plus « catholique » des députés de la Nation, celui qui avait été choisi à une énorme majorité (plus de 70% dans certains départements) dimanche dernier comme le candidat à l’élection présidentielle de 2017 pour représenter les valeurs de la droite et du centre, ce candidat « improbable et providentiel » pour la Nation face aux défis qui la menacent gravement, ce député était hier absent de Paris. Il était en province, un déplacement prévu de longue date. J’allais dire qu’il était aux champs mais j’aurais dû y ajouter du déshonneur, car ce déplacement semble être surtout bien utile pour ne pas avoir à se compromettre dans un débat qui sens le soufre (pardon le souffle) de la vie et qui touche les points non négociables toujours mis en avant par l’Église catholique (si ce n’est auparavant par les Dix Commandements qui ne datent pas d’hier !), mais aussi par le bon sens (commun!). Mais perdre des élections sur un tel sujet, que nenni ! Pourtant, euh, mathématiquement parlant, pour n’évoquer que cette façon de voir, un pays, une nation, peut-elle survivre quand elle n’est plus constituée que d’une population toujours plus vieillissante ? Ah, mais là, je me dis que ce n’est peut-être pas le hasard. Il faut laisser de la place à d’autres qui, eux, ont eu, encore la possibilité de naître, mais peut-être hors de France, et tant qu’ils sont jeunes et bien pourtant, pour faire gagner des sous à… Non, cela ne doit pas être la seule raison…

Si j’évoque ce vote particulièrement crucial, vraiment dans le sens double de la Croix et dans celui d’une direction à prendre à la croisée des chemins, c’est surtout pour dire que les médias, on aurait pu s’en douter, n’en ont pas fait leur une (*). Mais par contre, et bien « providentiellement », un non-événement a été mis en avant le même jour, la décision de l’actuel président de la République Française, de ne pas se présenter à sa propre succession en 2017. Certains me diront que ce n’est pas un non-événement car cela va rendre encore plus difficile l’élection d’un candidat n’ayant jamais fait partie d’aucun gouvernement et dont la majorité des députés de sa couleur ou nuance politique à l’Assemblée se sont battus avec acharnement contre le délit d’entrave à l’IVG.

Je maintiens néanmoins que cette intervention télévisée d’hier 20h est un non événement par rapport au vote liberticide et mortifère du 1er décembre 2016, à l’Assemblée Nationale de la République Française (**). À croire que cela a été fait exprès ! Quel beau geste de l’encore et actuel président-de-la-république!

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(*) Le débat va se poursuivre encore un peu au Sénat…Mais l’État peut aussi agir par ordonnance. Ce que j’écris là, sera peut-être très bientôt non publiable (avec effets rétroactifs ?) et ne pourra peut-être même plus être dit, y compris dans un cercle restreint et non public.

(**) Mais le 1er décembre des membres de l’association VITA étaient notamment sur les marchés pour évoquer la souffrance liée aux non-dits par rapports à l’avortement y compris chez les hommes, et le même soir des jeunes s’étaient rassemblés à Paris (Fontaine des Innocents) voir ici.