Le prêtre "catholique" de la fameuse vidéo


Qui est celui qui, aux côtés d'un musulman, un juif et une bouddhiste, affirme " croire en Jésus-Christ " dans la profession de foi syncrétiste promue par le pape le jour de l'Epiphanie ? (15/1/2016)

>>> Ci dessous, l'article que lui consacre Sandro Magister.


François et son ami "don" Guillermo Marcó

Avant-hier, Carlota m’avait adressé les résultats d’une petite enquête qu’elle avait menée dans l’internet hispanique sur l’origine de la fameuse vidéo polémique des intentions de prière du Pape, diffusée le jour de l’Epiphanie (et j'ai tardé à la diffuser!).

ORIGINES DE LA VIDEO
(Carlota)
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C’est l’agence Rome Reports, liée à l’Opus Dei (tiens, tiens, cela vient bien à propos... ) qui a été choisie pour l’élaboration de la vidéo du Pape qui est arrivée à des centaines de milliers de personnes (*).
Ce premier message du Saint Père a comme protagonistes des amis personnels du souverain pontife: le musulman Omar Abboud (de nationalité argentine, il est président de l'Institut pour le dialogue interreligieux de Buenos Aires), le rabbin Daniel Goldman (chef spirituel de la plus grande synagogue de Buenos Aires), ainsi que le prêtre Guillermo Marcó, qui fut le porte-parole du cardinal Bergoglio lorsque celui-ci était l’archevêque de Buenos Aires (1) et la lama bouddhiste Rinchen Kandro (2)
La vidéo a été réalisée par l’agence La Machi (3), avec la collaboration de Rome Reports et le Centre télévisé du Vatican.
Le responsable du montage final de cette vidéo est l’agence Rome Reports spécialisée dans les nouvelles sur le Pape François et le Vatican et est venue de l’initiative d’un groupe de fidèles de l’Opus Dei, professeurs de l’Université Pontificale de la Sainte Croix.
(Sources diverses dont www.infovaticana.com)

Conclusion de « ma petite enquête » sur cette vidéo :
- la vidéo semble être de plus en plus révélatrice de bien des choses, aux lecteurs de se faire leur opinion…
- Il me vient à l’esprit et notamment, deux citations profanes, bien que je sache que je ne devrais pas, même l’année de la Miséricorde :
« Mon bon Monsieur, apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute » - La Fontaine, "le Corbeau et le Renard".
« O Something is rotten in the state of Denmark » - Shakespeare - "Hamlet" (1.4), Marcellus à Horatio

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Notes de Carlota
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(1) Il s’agit d’une agence de communication créé par un Argentin de 34 ans avec un siège à Buenos Aires et à Barcelone, et dont le principal client est le Vatican. Voir ici un article révélateur de la personnalité du créateur intitulé « Della Torre, le cerveau argentin derrière le marketing de François » . Sur le site de l’agence, où l’on découvre aussi les principaux clients, on peut lire que cette agence se dit l’agence de « communication pour les bonnes causes », et qu’elle emploie le terme de « théologie de la communication », tout un programme donc.

(2) S’agit-il de celle dont il est question dans cet article de wikipedia ?

(3) En 2006, le journal argentin Clarín relatait que le P. Marcó, alors porte-parole de l’archevêque Bergoglio, avait critiqué fortement Benoît XVI, dans un article paru dans la version espagnole de Newsweek, pour sa façon de parler de l’islam, sans que cela ait amené des remarques de son supérieur hiérarchique - ce qui aurait fortement mécontenté le Vatican.

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... et de moi:
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(*) Peut-être pas tant que cela, si l'on en croit l'article du blog <Camapari & De Maistre> qui a contrôlé les visualisations du clip sur Youtube et arrive à un total arrondi par excès, le 10 janvier, de 250 mille personnes, dont 7000 Français (le score le plus bas!). Ce qui est relativement maigre si l'on rapporte au nombre de catholiques présumés dans le monde, sans parler des fidèles des autres religions, auxquels le Pape est censé aussi s'adresser: www.campariedemaistre.com/2016/01/lo-scarso-successo-del-sincretismo.html

Le nom du prêtre catholique de la vidéo est donc aussi une occasion de rappeler l’attitude du cardinal Bergoglio lorsque Benoît XVI avait été la cible d’attaques impitoyables et planétaires à cause de son discours prophétique de Ratisbonne, en septembre 2006. Nous en avons parlé en détail ici: benoit-et-moi.fr/2014-II-1/actualites/quand-le-card-bergoglio-critiquait-benoit-xvi

Voici en particulier comment Il Foglio résumait l’affaire :

Ce qui toucha Benoît XVI, ce furent surtout les accusations que lui lancèrent certains membres de l'Église. Parmi eux, l'ancien archevêque de Buenos Aires.
Le futur pape ne s'exprima pas à la première personne. Ce fut le père Guillermo Marco, porte-parole de Bergoglio, qui intervint. Parlant avec l'édition argentine de l'hebdomadaire <Newsweek>, il usa de tons très durs: il dit que Ratzinger avait fait une déclaration «malheureuse». Et encore: «Les paroles du pape ne me représentent pas, je n'aurais jamais fait cette citation.» Avant de conclure: «Si le pape ne reconnaît pas les valeurs de l'Islam et que tout reste ainsi, en vingt secondes, nous aurons détruit ce qui a été construit en vingt ans» .

C'est Marco qui s'exprimait, mais tout le monde savait que ces mots représentaient la pensée de son supérieur. Ainsi, alors que le pape défendait ses propres raisons devant le monde islamique, l'une des voix les plus influentes de l'Église latino-américaine prenait de fait le parti des musulmans. Des mots «sans précédent», ceux du porte-parole de Bergoglio, au point que dans les murs léonins «pendant un certain temps, on ne parlait que de cela», a raconté un monsignore à <Clarín>, l'un des principaux quotidiens d'Argentine.
Face au scandale, Marco affirma avoir dit ces choses, non pas comme chargé de presse de Bergoglio, mais comme président de l'Institut pour le Dialogue interreligieux, autre fonction qu'il occupait. Justification peu crédible, tant et si bien que de Rome partirent des pressions sur l'archevêque pour qu'il le désavouât. «Comment est-il possible que son porte-parole ait fait de telles déclarations et que Bergoglio ne se soit pas senti obligé de le démentir et de le démettre immédiatement» dit à <Clarín> une source du Vatican. Le prêtre, cependant, est resté en place. Il a été remplacé par la suite quand pour d'autres raisons, le ministre de l'Intérieur de l'Argentine demanda sa tête

Dans l'intervalle, le Vatican avait démis un des hommes de Bergoglio, le jésuite Joaquín Piña, de son poste d'archevêque de Puerto Iguazú: Piña avait fait à la presse des déclarations similaires à celles de Marco. Le journal britannique The Telegraph, retraçant l'affaire, raconte que Rome avertit Bergoglio qu'il serait démis à son tour s'il continuait lui aussi à délégitimer Ratzinger. Et que Bergoglio réagit en annulant le voyage qu'il devait faire à Rome pour le synode convoqué par le pape.
L'affaire ne s'arrête pas là. Le 22 Février 2011, le nonce apostolique en Argentine, l'archevêque Adriano Bernardini, précisément à Buenos Aires, prononça une homélie enflammée contre les ennemis de Ratzinger. Le Saint-Père, dit-il, est victime de «persécution», il a été «abandonné par ceux qui s'opposent à la vérité, mais surtout par des prêtres et des religieux, pas seulement par des évêques».
Beaucoup de ceux auxquels il se référait étaient présents dans l'église, en face de lui.
Bernardini, aujourd'hui nonce en Italie, n'est pas compté parmi les sympathies du Pape Bergoglio


UN AFFRONT À BENOÎT XVI


C’est à la curieuse personnalité de ce prêtre « catholique » ami de François, que Sandro Magister consacre son dernier billet sur Settimo Cielo.

On ne peut s’empêcher de voir dans sa présence dans la vidéo (il aurait été facile de trouver un prêtre anonyme, et même, hélas, preque aussi facile, parmi eux, un prêtre partageant le contenu syncrétiste du message!) une provocation et un affront à Benoît XVI.

Sandro Magister

Le revoilà.
L'ex-porte-parole qui propose à Bergoglio de dépénaliser le plaisir libre


Settimo Cielo
13 janvier 2016
Ma traduction


L'Apostolat de la Prière est un réseau mondial de prière avec le Pape, actif depuis 1890. Il est dirigé par le jésuite Frederic Fornos et chaque mois, il diffuse les intentions pour lesquelles le Pape nous demande de prier avec lui.
Depuis cette année, avec une nouveauté. François diffuse chaque mois son intention de prière non seulement par écrit, mais avec une vidéo. Une vidéo réalisée par l'agence de communication de Barcelone "La Machi", sous la supervision du Centre de Télévision du Vatican, et posté sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube.
Le pape explique dans sa langue maternelle, l'espagnol, pour qui et pour quoi prier, tandis quen sous-titre défilent les traductions en dix langues. Et aussi les images. Le tout en une minute et demie.

Mais la vidéo inaugurale, diffusée le 6 Janvier, fête de l'Epiphanie, a déchaîné un guêpier. L'intention de prière est cette fois le dialogue entre les religions. En plus du pape, on y voit une bouddhiste, un Juif, un musulman et un prêtre catholique, avec les symboles de leurs croyances respectives. Tous à égalité. Avec le tollé prévisible de ceux qui y ont vu une reddition au syncrétisme, à la mise sur un pied d'égalité de toutes les religions:

Mais qui est le prêtre catholique recruté pour cette vidéo inaugurale?
C'est l'argentin Guillermo Marcó, que Jorge Mario Bergoglio connaît très bien, puisqu'il a été son porte-parole officiel quand il était archevêque de Buenos Aires.
À la fin de 2006, cependant, Bergoglio a dû (ndt: lire "a été forcé de") le congédier à la suite d'un accident de communication.
Interviewé par "Newsweek" après le mémorable discours de Benoît XVI à Ratisbonne, Marcò s'était laissé aller à des invectives plutôt lourdes contre les paroles de Joseph Ratzinger sur l'islam: «Il a détruit en vingt secondes ce qui avait été construit en vingt ans avec l'islam. Ce qu'il a dit ne me représentent pas» (cf. El Vaticano está furioso con el vocero de Bergoglio).

Mais don Marco n'a pas disparu de la scène, et ses liens avec Bergoglio ne se sont pas relâchés, ni avant ni après son élection à la papauté, comme le prouve aujourd'hui sa réapparition à côté de François, dans la première des nouvelles vidéos de l'Apostolat de la Prière.
Toutefois, on ne connaît pas l'avis de François sur ce que don Francesco Marcó a écrit il y a quelques jours, le 13 janvier, dans le supplément "Valores Religiosos" du grand journal argentin "El Clarin" (cf. El jubileo, un gran desafío)
Don Marco commence par réécrire la parabole du fils prodigue, affirmant qu'il rentre à la maison «non parce qu'il s'est repenti, mais par nécessité». Et cela suffit pour que son père l'embrasse, sans attendre qu'il se convertisse.
Mais surtout, ensuite, il propose au pape de «revoir la pratique du sacrement de la confession» parce que, pendant de trop nombreux siècles - écrit-il - «l'Eglise a menacé les pécheurs de toutes sortes de châtiments, dans cette vie et dans la vie éternelle, en particulier pour les péchés privés et plus spécifiquement liés à l'exercice libre du plaisir et de la sexualité».
Sa proposition au Pape est la suivante: limiter le recours au sacrement de pénitence «seulement pour les péchés de scandale public» - comme, d'apès lui, «l'Eglise faisait jusqu'au douzième siècle» - et pour les comportements privés «laisser plus de liberté au croyant dans sa relation avec Dieu, afin que dans son for intérieur, il puisse discerner le bien et le mal».

Selon son livre-entretien sur la miséricorde et ses discours sur le sacrement de pénitence, il ne semble pas que François puisse accepter la proposition de son ami prêtre argentin.

Mais il est facile d'imaginer que don Marco la met déjà en pratique. Sans crainte ni remords.

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