Pas d'homosexuels admis à la prêtrise


C'est ce que confirme une instruction de la Congrégation pour le Clergé. Mais la lecture de la presse catholique institutionnelle, notamment en Italie, dément cette fermeté affichée, au point que Riccardo Cascioli dénonce la "schizophrénie" de l'Eglise (11/12/2016)

 

Le 8 décembre 2016, en la solennité de l’Immaculée Conception, la Congrégation pour le clergé promulgue la nouvelle Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis, un nouveau document pour la formation des futurs prêtres. La dernière Ratio fundamentalis remontait à 1970, mise à jour en 1985. L’évolution rapide du monde aujourd’hui, le contexte historique, socioculturel et ecclésial d’une part, les encouragements et prises de parole du pape François d’autre part, ont contribué à l’écriture de ce nouveau document (La Croix).


Ici la présentation par Zenit (étonamment discret sur la partie résevée à l'accès à la prêtrise des candidats ayant des tendances homosexuelles, sans doute parce qu'elle contredit la "narration" du Pontificat construite par les médias et encouragée par le Pape lui-même):

Benoît XVI régnant, un texte de même teneur avait soulevé un tollé médiatique.
J'écrivais à ce sujet en 2010:

La décision de 2005, émanant de la Congrégation pour l'éducation catholique, d'écarter les homosexuels de l'accès au séminaire (Instruction sur les critères de discernement vocationnel au sujet des personnes présentant des tendances homosexuelles en vue de l'admission au séminaire et aux ordres sacrés), avait suscité l'aversion tenace de certains milieux, y compris écclésiaux. Elle a été revue, et rendue encore plus rigoureuse en 2008, indiquant la nécessité de vérifier les "tendances à l'homosexualité" de ceux qui veulent entrer au séminaire, à l'aide de psychologues et de psychiatres

Mon amie Nathalie D. commente à juste titre:

(...) on s'étonne qu'un Pape maintienne la discipline de Papes antérieurs! François déçoit beaucoup par certains aspects! Ceci n'arriverait pas s'il n'avait pas donné au grand public, par des paroles imprudentes et maints gestes incongrus l'impression que la Doctrine de l'Eglise avait changé en matière d'homosexualité.

Certes!
Cela illustre en outre une fois de plus que le Pape ne peut pas faire ce qu'il veut - Dieu merci.
Et la schizophrénie que dénonce Riccardo Cascioli n'est peut-être qu'apparente, et sert bien François, confirmant le portrait de lui désormais bien installé qu'ont tracé les médias: ce sont les conservateurs rigides de la Curie et autres pharisiens insensibles au souffle de l'Esprit qui confirment l'exclusion des homosexuels du sacerdoce, lui-même n'y est pour rien.

Homosexualité, la schizophrénie de l'Eglise


Riccardo Cascioli
10 décembre 2016
www.lanuovabq.it
Ma traduction

* * *

Les nouvelles instructions sur la formation au sacerdoce abordent bien sûr de nombreux points sur lesquels nous reviendrons; mais étant donné la situation de l'Eglise aujourd'hui, la partie dédiée aux candidats potentiels à la prêtrise avec des tendances homosexuelles ne peut manquer d'attirer l'attention .

La confirmation des indications déjà connues - c'est-à-dire interdisant la prêtrise pour ceux qui ont des tendances homosexuelles profondément enracinées, mais aussi pour ceux qui soutiennent la culture gay - plus que rassurer, fait ressortir la schizophrénie sur le sujet qui caractérise l'Eglise d'aujourd'hui. Même en laissant de côté la réalité non négligeable de prêtres et monsignori qui nourrissent malheureusement certaines tendances, il est impossible de ne pas voir que ces dernières décennies un magistère parallèle a fait son chemin dans les séminaires et les facultés pontificales, qui prétend considérer l'homosexualité comme une variante normale de l'orientation sexuelle.

Et ces derniers temps, cette pratique est devenue de plus en plus flagrante, conquérant ouvertement un espace dans les médias catholiques officiels, en plus d'avoir émergé en pleine lumière lors du double Synode consacré à la famille. Avvenire et Tv2000 [resp. le quotidien et la chaîne de télévision de la CEI] - comme nous avons du reste noté à plusieurs reprises - mènent depuis un certain temps le train catho-gay. Et il est évident qu'ils ne pourraient pas le faire sans une détermination précise de l'éditeur, autrement dit la Conférence épiscopale italienne, en la personne de Mgr Nunzio Galantino, qui se présente lui-même comme l'auteur du plan éditorial des médias de la CEI.

À titre d'exemple, il suffit de parcourir le dernier numéro du supplément mensuel “Noi - famiglia e vita”, où une grande place est donnée à la valorisation des groupes chrétiens LGBT. C'est le prêtre jésuite Pino Piva, - désormais point de référence pour Avvenire et Tv2000, celui qui dicte la ligne -, qui en parle.

Dans le meilleur style clérical, on joue sur l'ambiguïté de mots comme «accueil» et «écoute», et pour ce faire, on dépeint une Église qui, dans le passé, n'a jamais voulu ni écouter ni accueillir: un mensonge flagrant, qui ne se reflète ni dans les documents officiels, ni dans la pratique quotidienne; des milliers de prêtres peuvent en témoigner qui, dans leur ministère ont très souvent eu l'occasion d'écouter et de soutenir les personnes ayant des tendances homosexuelles.

Ce qu'au contraire souhaitent le père Piva et ceux qui pilotent Avvenire et TV en 2000, ce n'est pas l'accueil des personnes, mais la légitimisation d'un style de vie. On se souvient qu'à Tv2000, le même père Piva présenta des expériences de couples homosexuels, par exemple durant le débat sur la loi Cirinnà [instituant une "union" homosexuelle en Italie]. Avvenire a défendu bec et ongles la légitimité de reconnaître les unions de même sexe (sans toutefois les qualifier de "famille") comme porteuse d'une plus grande solidarité dans la société. Une preuve supplémentaire réside dans le fait que, dans toute cette valorisation des parcours pastoraux pour les personnes LGBT, la CEI ignore les expériences qui accompagnent vraiment les personnes ayant des tendances homosexuelles selon le jugement de l'Église. Et puis la rencontre annuelle des groupes LGBT chrétiens à Albano, sous les auspices de Mgr Marcello Semeraro, Secrétaire du Conseil des Cardinaux qui conseille le pape pour la réforme de la Curie, est devenue un incontournable

Simultanément, on voit se renforcer la requête de changer jusqu'au catéchisme de l'Eglise, là où il affirme que l'homosexualité est «objectivement désordonnée», par ailleurs avec de nouvelles interprétations très imaginatives de passages bibliques qui parlent de l'homosexualité.

Ce document de la Congrégation pour le Clergé est donc important dans la réaffirmation de la vérité du dessein créateur de Dieu, qui ne peut pas être révisablen en fonction des idéologies à la mode. Mais justement pour cela, il est incompréhensible qu'on puisse laisser les coudées franches à cette tendance catho-gay, qui comme nous l'avons vu, est en croissance bruyante, et bien placée parmi les dirigeants de l'Église. Et s'il faut dire non à l'ordination les séminaristes ayant certaines tendances enracinées ou partisans de la culture gay (peut-être parce qu'ils ont suivi l'enseignement de certains évêque), que doit-on faire avec ceux qui sont déjà prêtres et évêques, et ont les mêmes problèmes? Et qui devrait intervenir dans les médias de la Cei pour rectifier le cours?

Ce sont des questions auxquelle la Congrégation pour le Clergé, si elle veut être prise au sérieux, devrait répondre.