Soros a-t-il infiltré les sommets de l'Eglise?


Loin de la théorie du complot, c'est une question très grave, qui devrait alerter tous les catholiques, à laquelle Riccardo Cascioli tente à son tour courageusement d'apporter des réponses sérieuses et argumentées (28/8/2016)

>>> Voir aussi: L'argent de Soros (aussi) pour le pape (Maurizio Blondet)

>>> L'image ci-contre illustre un article sur ce thème d'Elisabeth Yore sur <The Remnant>, intitulé "Pope Maker: The Soros Syndicate": un article beaucoup plus explicite sur le rôle du Pape.

 

Il n'aurait dû échapper aux yeux d'aucun observateur attentif (et pourtant!...) que du jour au lendemain, un certain 13 mars 2013, l'attitude des médias envers le Pape avait changé du tout au tout. On passait sans transition des campagnes haineuses et du harcèlement incessant qui étaient le lot quotidien de Benoît XVI, à la louange sans réserve, voire l'enthousiasme béat pour son successeur, sans qu'on puisse trouver la moindre explication rationnelle dans la personnalité du nouveau Pape, immédiatement crédité par les médias d'un "charisme" (mot magique!) qui pourtant ne sautait pas forcément aux yeux. Les rares qui avaient osé insinué qu'il y avait là quelque chose de troublant s'étaient vus accuser par les moins virulents d'être un "nostalgique de Benoît XVI", par d'autres, selon leur appartenance, de "diviser les catholiques", ou d'être un incorrigible réac (j'en sais quelque chose pour en avoir fait l'expérience personnelle); tout cela précédant un crescendo dans la réprobation, et accompagné d'un orchestre médiatique planétaire bien rôdé, qui avait même inventé un "effet François" pour justifier une prétendue affluence inédite aux offices religieux, et la queue aux confessionnaux.

Depuis, les choses ont évolué d'un façon qui donne plutôt raison à la petite minorité citée plus haut.
Mais l'information filtre laborieusement, le pape continuant à être protégé par un réseau hyper-puissant qui contrôle encore relativement bien l'opinion publique.

Les derniers éléments, mis en lumière ici sont pourtant - me dit très justement Anna - la pièce ultime du puzzle qui permet de tout expliquer.
Malheureusement, la plupart de ceux qui liront ces lignes, surtout parmi les catholiques, se contenteront de hausser les épaules, niant les évidences en invoquant le délire complotiste de l'auteur - ou, dans le meilleur des cas, le respect absolu dû au Pape.


Quand l'Eglise tombe entre les mains de Soros


Riccardo Cascioli
28 août 2016
www.lanuovabq.it
Ma traduction

* * *

Ban ki moon, Soros et Jeffrey Sachs

Le financier George Soros a versé de substantielles contributions à des organisations catholiques pour «déplacer les priorités de l'Eglise catholique américaine» des thèmes de la vie et de la famillle à ceux de la justice sociale: une occasion spéciale, la visite du pape François aux États-Unis en Septembre 2015. C'est ce qui est ressorti ces jours derniers, en complément de révélations antérieures, de nombreux documents confidentiels piratés de son Open Society Foundation. La nouvelle a circulé principalement aux États-Unis, coeur de cible de l'action de Soros, mais elle mérite d'être reprise et connue partout parce que ses implications concernent l'Eglise universelle.

Commençons par les faits contenus dans les documents publiés par DC Leaks : en Avril 2015, l'Open Society a versé 650 mille dollars dans les caisses des deux organisations liées aux milieux catholiques progressistes, PICO et Faith in Public Life (Fpl), dans le but d' «influencer les évêques individuels, pour avoir des voix publiques à l'appui des messages de justice économique et raciale, afin de commencer à créer une masse critique d'évêques alignés avec le Pape».
Les deux organisations destinataires des paiements ont été choisies, expliquent les documents, parce qu'elles sont engagées dans des projets à long terme qui visent à modifier «les priorités de l'Église catholique des États-Unis». La grande occasion est fournie par la visite du pape aux États-Unis et la fondation Soros vise explicitement à utiliser les bonnes relations de PICO avec le cardinal hondurien Oscar Rodriguez Maradiaga, l'un des principaux conseillers de François, pour «engager» le Pontife sur les questions la justice sociale, et également envoyer une délégation au Vatican avant la visite de septembre afin de faire entendre directement au Pape la voix des catholiques les plus pauvres en Amérique.

Il y a ensuite un Rapport de 2016, le bilan de l'année précédente, où la fondation de Soros se déclare satisfaite de la façon dont a fonctionné la campagne précédente en vue de la visite du pape et aussi du nombre d'évêques qui, en vue des présidentielles ont ouvertement critiqué les candidats qui pointent sur "les peurs" de la population, faisant clairement référence à Donald Trump et à d'autres candidats républicains.

Si cette satisfaction est justifiée ou non et dans quelle mesure la visite du Pape a effectivement été influencée par ce lobbying, c'est certainement un sujet de débat. Mais tout le monde peut tirer ses propres conclusions en reparcourant les discours, les rencontres, les conférences de presse (du Pape?, ndt) et les polémiques liées à cette visite. Ce que je tiens à souligner ici, ce sont deux réalités que ces documents mettent en lumière et qui ont une valeur qui va bien au-delà de l'évènement contigent d'une visite papale.

La première, et la plus importante est le grand investissement que des organisations philanthropiques traditionnellement anti-catholiques font pour subvertir l'enseignement de l'Eglise. Ceci est le but réel du changement de priorité invoqué, des thèmes de la famille et de la vie à ceux de la justice sociale. En cela, Soros suit les traces d'une tradition de plus de dix ans qui voit comme protagonistes les grandes fondations américaines, des Rockefeller aux Ford, des Kellog aux Turner et ainsi de suite. C'est un projet de "protestantisation" que l'auteur de ces lignes avait déjà documenté dans un livre publié il y a vingt ans (Il complotto demografico, ed. Piemme). Le motif? L'Eglise catholique, dans les organisations internationales a pour objectif fondamental de défendre de la dignité de l homme, c'est le dernier rempart qui s'oppose à l'instauration d'un nouvel ordre mondial qui veut réduire l'homme au rôle d'instrument entre les mains du pouvoir.
Un élément fondamental de ce projet est la diffusion universelle du contrôle des naissances, de l'avortement comme un droit humain, de la destruction de la famille et de la promotion de l'idéologie du genre. Dans les années 90 du siècle dernier, dans un cycle de conférences internationales des Nations Unies (du sommet de Rio de Janeiro sur l'environnement en 1992 au sommet de Rome sur l'alimentation en 1996), une bataille diplomatique sans précédent s'est déclenchée entre les Etats-Unis et l'Union européenne d'un côté et le Saint-Siège de l'autre, précisément sur ces questions. Bien qu'aujourd'hui, nous puissions voir à quel point cet agenda a fait un pas de géant au niveau mondial, la résistance inlassable de l'Eglise, qui avait entraîné dans son sillage beaucoup de pays en voie de développement (victimes de ce néo-colonialisme), entrave le projet. Une grande partie est due à Jean-Paul II, pour lequel il a toujours été clair que la famille et la vie sont aujourd'hui le principal terrain sur lequel se joue la bataille pour la dignité humaine. Il vaut la peine de rappeler, en passant que pour cette raison , et pour cette bataille, le pape a institué le Conseil pontifical pour la famille ainsi que l'Institut d'études sur le mariage et la famille à l'Université pontificale du Latran (l'Institut Jean-Paul II qui, ces derniers jours, a connu un changement significatif à sa tête) [cf. Mgr Paglia: la belle carrière d'un courtisan].

On peut alors comprendre à quel point les efforts internationaux visant à affaiblir l'Eglise sur ce front se sont intensifiés. Nier l'existence de principes non négociables, et faire la promotion de la justice sociale presque exclusivement au détriment des thèmes de la famille et de la vie est la voie royale pour atteindre cet objectif. Et l'argent de Soros fait partie de ces efforts, qui vont toutefois bien au-delà des activités de sa Fondation.

Du reste - et ceci est la deuxième question - ces personnages et ces organisations trouvent un abri facile au sein de l'Eglise elle-même, dans certains milieux progressistes qui partagent déjà cette approche. Rien que les deux organismes financés par Soros en 2015 en sont une démonstration. PICO, par exemple, a été fondée en 1972 par le père jésuite John Baumann et se propose de résoudre les problèmes sociaux par l'organisation de cellules basées sur les communautés des différentes religions présentes, - pour nous comprendre, un modèle évolué des communautés de base de latino-américaine mémoire. C'est précisément pour cela que PICO a gagné le soutien du cardinal Maradiaga (il y a une vidéo promotionnelle de l'année 2013 dans laquelle le cardinal exhorte à soutenir PICO). Mais cette organisation est aussi inspirée par le «gourou» communiste Saul Alinski, connu comme le «prophète» de l'organisation des communautés de base et des minorités ethniques. Du reste, dans la liste des donateurs de PICO figurent les Fondations Ford et Kellogg en plus d'une douzaine d'autres fondations à forte identité 'libérale'. Curieusement, on retrouve aussi Alinski à l'origine de la carrière politique d'Hillary Clinton et l'engagement de PICO, entre autre, dans la campagne électorale pour la présidence, ne peut donc pas surprendre.

Engagement encore plus explicite pour l'autre organisation financée par Soros, "Faith in Public Life", qui parmi ses réalisations de 2015 - en plus de la «préparation» de la visite du pape,incluant un sondage ad hoc sur les catholiques américains tendant à soutenir l'agenda 'libéral' - cite également la mobilisation pour bloquer la loi sur la liberté religieuse en Géorgie, visant entre autre à garantir l'objection de conscience contre l'imposition de l'idéologie du genre et le mariage homosexuel.

Quant au cardinal Maradiaga et autres membres de l'épiscopat, sont-ils conscients ou font-ils partie de ce plan résolument anti-catholique? (ndt: la question - qui peut aussi et surtout se poser pour le Pape en personne, me semble à ce stade purement rhétorique). Nous ne le savons pas et nous n'osons pas leur faire un procès d'intentions. Nous ne pouvons que constater combien certains représentantx ecclésiaux de premier plan sont perçus comme étant dans la ligne des projets de ceux qui veulent détruire l'Eglise - indépendamment du succès ou non de certaines tentatives d'approche.

Mais ici, il est nécessaire d'ajouter un fait inquiétant aux documents révélés. On peut en effet facilement comprendre que de ce projet de changement dans la doctrine de l'Eglise fait également partie un travail d'infiltration de personnalités spécifiques dans les centres de décision de l'Eglise. Et on ne peut pas ne pas penser immédiatement au cas de Jeffrey Sachs, économiste de l'ONU et directeur de l'Earth Institute, qui a joué un rôle important dans l'encyclique "Laudato si", au point d'être appelé au Vatican à la fois pour la présentations de l'encyclique sur l'environnement et pour les deux conventions internationales sur le développement durable.

Son inexplicable omniprésence a été contestée au cours des derniers mois - en plus que par notre journal - par les principales organisations internationales pro-vie et pro-famille, parce que Sachs est bien connu comme grand soutien des politiques de contrôle des naissances. Mais il a été défendu avec acharnement par le président de l'Académie pontificale des sciences sociales, l'évêque argentin Marcelo Sanchez Sorondo, qui en a même parrainé la nomination par François à l'Académie pontificale présidée par lui. Eh bien, ce qui peut-être n'a pas été dit, c'est que Sachs est également connu pour être un homme de Soros, depuis plusieurs décennies engagé dans la conception et la diffusion de théories économiques à l' appui de l'Open Society poursuivie par Soros.

À la lumière des documents qui attestent les stratégies Soros contre l'Eglise catholique, la présence de Sachs dans les étages supérieurs du Vatican (ndt: c'est une image de la configuration du Palais Apostolique) est moins inexplicable, mais encore plus inquiétante.
À ce stade, il serait opportun que l'évêque Sorondo, le cardinal Maradiaga et d'autres qui sont impliqués dans ce réseau, s'en expliquent.