Notre-Dame de l'Aumône chez Benoît (suite)


Un autre récit, très beau, de la rencontre avec le Pape émérite, advenue le 4 septembre dernier, au terme de la Messe de canonisation de Mère Teresa (15/9/2016)

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Notre-Dame de l'aumône chez le pape Benoît

Rencontre avec Benoît XVI


Giuseppe Sant' Elena pour <La Vigna del Signore>
Ma traduction

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Le 4 septembre 2016, jour mémorable pour toute l'Église Universelle, la grande mère Teresa de Calcutta ayant été élevée à la sainteté, l'église sicilienne, en particulier celle du diocèse de Catane, s'est réjouie pour un immense événement de grâce. La Sainte icône de "Maria SS. dell'Elemosina", Mère de la Divine Miséricorde, provenant du sanctuaire de Biancavilla, est arrivée à Rome pour être exposée publiquement sur la place Saint-Pierre pendant la Messe de canonisation. Mais cet événement en conservait un autre à l'intérieur. En fait, je pense vraiment que la Vierge Marie a intercédé pour que se réalise un vrai "rêve" que certains jeunes de la ville au pied de l'Etna, appartenant à l'association "Maria SS. dell'Elemosina", espéraient voir arriver: la rencontre avec Benoît XVI.
Pourquoi dis-je cela? Eh bien parce qu'à peine finie la canonisation, la sainte icône de la Vierge a été enlevée du parvis de Saint-Pierre et apportée en vénération directement au Père Saint Benoît. Voilà, c'est ainsi qu'est née la rencontre avec le pape émérite.

Entré par la porte Sainte-Anne, au fur et à mesure que j'avançais dans les jardins du Vatican, en direction de la grotte de Lourdes, je vis quelque chose de blanc, au fond, qui apparaissait entre les feuilles des arbres. Me rapprochant, je m'aperçus que ce "quelque chose" en réalité, était un "quelqu'un": Benoît XVI, sereinement assis sur un simple banc, avec en main son chapelet, en train de réciter son Saint-Rosaire habituel. Il était là, le regard fixé sur l'icône de la Vierge, visage contre visage, tellement absorbé par l'intense prière qu'il semblait que rien ni personne ne pût lui faire détacher ses yeux d'elle. La prière du Rosaire achevée, le cher Mgr Gänswein, d'un signe, nous invita à venir vers le Saint-Père. Avec nous, les jeunes, il y avait notre curé don Pino, en notre archevêque Mgr Gristina, l'ami "paternel" Mgr Sciacca et deux autres prêtres.
J'avais déjà rencontré Benoît XVI en octobre 2015, et comme alors, la première chose qui m'a impressionné chez ce saint homme, ce sont ses yeux : embués, marqués par l'âge, mais profonds et grands. Un regard serein, joyeux et attentif qui se reflète tout droit dans le tien. Tout de suite, il nous a salués, nous remerciant presque de lui avoir fait parvenir l'icône de la Sainte Vierge. Et à la question «Comment allez-vous, Saint-Père?», avec un sourire évident, il nous a répondu : «Bien, je suis plus près du ciel».
Dans notre rencontre, aucun formalisme strict. Le Saint-Père semblait même réjoui et amusé par la présence de tant de jeunes dévots de la Vierge, comme lui-même l'a remarqué et affirmé. Et sachant par l'archevêque que parmi nous, il y avait de "belles voix", il s'est exclamé: «Alors, chantez un beau chant!». Et quel plus beau chant, pour nous, fils de la Vierge de l'Aumône, que l'hymne populaire à Elle dédié? Alors, placés en demi-Cercle, avec le Saint-Père, tournés vers la Vierge de l'Aumône, nous avons commencé à chanter. Encore une fois, j'ai remarqué comment Benoît XVI, de la première à la dernière mesure du chant, ne quittait pas du regard celui de la Sainte Vierge: même un simple chant populaire, fredonné par quelques jeunes, s'est fait pour lui intense prière.
Peu après, toujours autour de l'icône nous avons entonné la prière du salve Regina et reçu la bénédiction. Tout cela dans un climat familial et simple, mais en même temps composé et avec la haute spiritualité transmise par l'homme simple, saint, humble, petit qu'il a voulu comme successeur de Pierre et vicaire du Christ sur terre.