Un journaliste musulman converti grâce à Benoît


Il s'agit de Sohrab Ahmari, éditorialiste au Wall Street Journal, d'origine iranienne. C'est un exemple typique de l'effet que faisait le Pape Benoît sur les gens qui l'approchaient. (21/10/2016)

 

Fin juillet, au lendemain de l'assassinat sauvage du Père Hamel dans son église de Saint-Etienne du Rouvray par des "islamistes" "radicalisés" (pour reprendre la terminologie certifiée conforme au politiquement correct), le jeune journaliste d'origine iranienne Sohrab Ahmri annonçait sur son compte Twitter (en l'accompagnant du hashtag #JeSuisJacquesHamel):

#IAmJacquesHamel: In fact, this is the right moment to announce that I'm converting to Roman Catholicism (c'est le moment d'annoncer que je me convertis à l'Eglise catholique Romaine).

Tout de suite après, il effaçait son message. Mais devant l'étonnement suscité, et pour couper court aux rumeurs, il publiait le lendemain cette mise au point:


Aux nouveaux followers: j'ai effacé le tweet professant ma conversion pour éviter d'attirer l'attention des dingues du web sur mon Eglise

La nouvelle est intéressante, parce qu'elle me paraît être emblématique de "l'effet Benoît XVI": il n'était peut-être pas "populaire" - selon les critères des médias!! - mais il convertissait les incroyants, par l'exemple, juste en étant lui-même. C'est peut-être la différence avec le tant vanté "effet Bergoglio", d'un Pape qui lui est, nous dit-on adoré par le monde, particulièrement les athées et plus largement les ennemis de l'Eglise, mais ne les convertit pas, professant même ouvertement ne pas chercher à le faire ("le prosélytisme est une solennelle ânerie").

L'article qui suit est un résumé d'un autre article (très long) publié le 30 septembre sur le Catholic Herald.

Un journaliste musulman se convertit grâce au martyre du Père Hamel


www.lafedequotidiana.it
(ma traduction)

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Un musulman s'est converti au catholicisme grâce à Benoît XVI et au martyre du Père Hamel, le prêtre français tué par deux militants de l'État islamique le 26 Juillet, alors qu'il célébrait la messe.

Il s'agit du journaliste et éditoriaiste du Wall Street Journal Sohrab Ahmari (d'origine iranienne), qui a annoncé sa décision de rejoindre l'Eglise catholique. Ahmari a expliqué récemment son «voyage de Téhéran à Rome» dans un article du Catholic Herald, rappelant que son itinéraire de conversion a été long et compliqué et, enfin, «accéléré» par le sacrifice du Père Hamel (dont la cause de béatification a récemment été lancée avec une procédure spéciale par le pape Francis).

Ahmari est né et a passé son enfance en Iran, dans un environnement islamique oppressif, suffisamment pour se faire l'idée que l'Islam était «à peine plus qu'un rite d'hypocrisie publique». Ainsi, à l'âge de douze ans, il a décidé qu'«il n'y avait aucun Dieu». Quelques années plus tard, grâce à un oncle qui avait fui aux États-Unis après la révolution islamique de 1979, Ahmari et sa mère réussissent à s'installer dans l'Utah, l'état Mormon par excellence.

Le «mormonisme a été un choc».
«Si l'islam chiite, avec sa riche iconographie et sa théologie, n'était rien d'autre que de l'hypocrisie, le mormonisme avec le consumérisme et l'éthique protestante américaine était encore pire. J'étais passé d'une théocratie à une autre».
En arrivant à l'université Ahmari se passionne pour Nietzsche et son idée de «dépasser Dieu, le bien et le mal, et d'atteindre une nouvelle morale (quelle qu'elle soit)».
L'étape suivante a été le marxisme dans sa version trotskyste, combiné avec la trilogie typique «sexe, alcool, drogue».

«Mais le marxisme - écrit Ahmari - n'a jamais été en mesure de répondre aux questions qui avaient à voir avec ma vie intérieure. Il n'a pas dissipé mes démons personnels [...]. Pas plus que n'ont obtenu des résultats sur moi la psychanalyse lacanienne, l'Ecole de Francfort, le post-structuralisme, la théorie queer, ni aucune des autres philosophies à la mode que je recherchais».

Ahmari, contemplant le travail d'un enseignant bénévole dans une région très pauvre du Texas près de la frontière avec le Mexique, sa passion pour le travail, la discipline et l'honnêteté qu'il transmettait à ses étudiants, a commencé à mieux comprendre certaines notions de morale qu'il méprisait auparavant. Ce fut alors qu'Ahmari découvrit les racines judéo-chrétiennes de notre civilisation et le fait que «la beauté et l'ordre reflètent une vérité fondamentale».

La visite du pape Benoît XVI aux Etats-Unis en 2008 a marqué une nouvelle étape dans le long chemin de conversion Ahmari: «J'ai été profondément ému par ses paroles et par ses actes et je me souviens avoir pensé que c'était un homme très saint». Cet impact l'a amené à acheter le livre sur Jésus de Nazareth écrit par le pape allemand et à trouver là quelque chose qui lui ouvre un monde: l'idée d'un Dieu qui s'incarne».
Ahmari est ainsi à la conviction de la vérité du christianisme, mais il n'était pas encore clair pour lui s'«il devait frapper à la porte de l'Eglise catholique». En réalité, il a commencé à fréquenter les chrétiens évangéliques.

Les raisons qui l'ont conduit à l'Eglise catholique, c'est Ahmari lui-même qui les explique: «La nature hiérarchique de l'Église a été l'un des facteurs qui m'a attiré. L'Eglise de Rome a vu passer des milliers d'hérésies, et la foi catholique n'est pas faussée par les nouveautés du moment».

Et puis il y a la liturgie et les sacrements. «Je désirais un culte qui donnerait une pleine expression aux mystères de la foi chrétienne. [...] Le sacrifice du Christ est renouvelé et sa mère est toujours avec Lui... Je désirais la messe. En mai 2016, j'ai commencé le parcours comme catéchumène avec un prêtre à Londres. Deux mois plus tard, ému par le martyre du Père Hamel, j'ai rendu ma conversion publique».

Matteo Orlando