Une nouvelle réalité dans l'Eglise


Angela Ambrogetti a posé quelques questions au secrétaire de Benoît XVI,en marge de son discours de présentation du livre “Oltre la crisi della Chiesa”, lui donnant l'occasion de préciser quelques points (23/5/2016).

Voir aussi:
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Une papauté bicéphale
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Le pas historique du 11 février 2013
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Les "révélations" de Mgr Gänswein...


Gänswein: Benoît XVI a créé une nouvelle réalité dans l'Eglise


Angela Ambrogetti
21 mai 2016
ACI Stampa
Ma traduction

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Peut-on examiner avec la science historique un pontificat à certains égards, encore en cours? Telle est la tentative du livre “Oltre la crisi della Chiesa. Il pontificato di Benedetto XVI” de don Roberto Regoli publié par Lindau, qui a été présenté à l'Université pontificale grégorienne par le secrétaire personnel de Benoît et préfet de la Maison pontificale, Mgr Georg Gänswein.

Une occasion pour avoir de ce témoin d'exception une lecture, trois ans après la fin du pontificat "actif" de Benoît XVI.



- Excellence, comment fait-on pour servir deux papes?
- Un service est toujours un service qui doit avoir la bonne volonté, la disponibilité et doit être fait avec le cœur et l'âme. Je le fais, j'ai commencé à le faire et je voudrais continuer à le faire.
C'est clair, je ne voudrais pas tellement dire que ce sont deux mondes différents, mais que ce sont des expériences différentes. Mais une expérience peut enrichir l'autre et peut être une aide pour l'autre. Au début, ce n'était pas facile, mais trois ans ont passé et j'ai appris. Et dans ces trois années, j'epère avoir trouvé la bonne voie pour servir à la fois le Pape François et le Pape Benoît de manière suffisante.


- Que pensez-vous du fait que certaines choses initiées par le pape Benoît et aujourd'hui poursuivies par le Pape François SEMBLENT POUR BEAUCOUP DES NOUVEAUTÉS?

- Cela dépend un peu de la façon dont une personne qui voit les choses de l'extérieur évalue une situation. Ou bien il voit la continuité, parce qu'il y a continuité. Ou il ne veut pas voir la continuité. Parce que beaucoup de choses sont différentes, au moins dans le style, dans la manière de faire. Mais le style est une chose, le contenu est autre chose. Et sur ce point, je vois certainement un style différent, c'est tout à fait normal. Mais sur les points importants, il y a une continuité que moi, de près, je vois, et je ne peux que dire ce que je vois, et cela me convainc.


- Vous avez parlé dans votre présentation du "Munus Petrinum" comme de quelque chose que le pape Benoît XVI a renouvelé, relancé et reproposé prophétiquement. Qu'est-ce que cela signifie?

- Le Munus Petrinum pour ce qui concerne l'aspect de la renonciation. La papauté émérite, le Pape émérite, est une institution nouvelle. Une thèse qui résulte de la lecture et de l'évaluation du livre de Roberto Regoli. Nous vivons avec deux papes, l'un est le pape régnant et l'autre est le pape émérite. A la fin de son pontificat, Benoît XVI a promis d'aider l'Eglise, et un jour, il a dit que l'Église ne se gouverne pas seulement avec des décisions, mais se gouverne aussi et surtout par la prière, la souffrance et le sacrifice. C'est ce qu'il continue de faire depuis qu'il est devenu pape émérite.


- Vous vivez l'histoire et la chronique de deux pontificats, et c'est un livre d'histoire. Pensez-vous que suffisamment de temps se soit écoulé depuis la fin du pontificat du pape Benoît pour une lecture historique?

- Le livre, comme je l'ai lu et évalué, est une approche clairement audacieuse, mais une approche d'un historien qui essaie d'ouvrir les sources qui sont accessibles, et d'évaluer les sources. Regoli a eu le courage de les évaluer et même de dire ce qu'il pense. Bien sûr, il y en a eu d'autres avant lui et il y aura d'autres après. Quand d'autres sources seront plus accessibles, toute la mosaïque sera plus pleine, plus complète et plus compréhensible. Mais pour l'instant, il y a quelques morceaux d'une mosaïque qui peuvent être vus d'une manière ou d'une autre.


- Plus de théologie, ou plus de gouvernement, dans l'histoire du pontificat de Benoît XVI?
- Le théologien est devenu pape. Il est clair que le théologien reste un théologien, même comme pape et comme cardinal. C'est son grand don du Seigneur, et ce don, il l'a exercé et appliqué aussi comme Pape. Pour le gouvernement, il a bien sûr eu aussi un peu d'aide personnelle et j'espère qu'elle était suffisante pour le gouvernement des huit années du Pontificat.

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Au terme de l'entretien, l'archevêque a également dit que le pape émérite va bien et que nous allons bientôt le voir en public, à l'occasion de ses 65 ans de sacerdoce, le 29 Juin. Il n'a rien précisé de plus, mais certainement le 29 Juin, fête des saints Pierre et Paul, il y aura une messe solennelle à Saint-Pierre.