Pour nous rafraîchir la mémoire: comment Jean-Paul II réagissait à la perspective d’un risque de schisme (en occurrence avec les lefebvristes). Alors que François, lui, reste (bizarrement) très ‘cool‘… Un « antidote » de Rino Cammilleri, cité par Marco Tosatti.

J’ai découvert il y a longtemps Rino Cammilleri, collaborateur épisodique de la NBQ (à ne pas confondre avec son presque homonyme Andrea Camilleri, récemment disparu, « intellectuel » communiste, encensé par la critique et créateur du commissaire Montalbano à l’origine d’une série policière diffusée à la télévision française le dimanche soir), qui anime un blog au titre évocateur « ANTIDOTES« .
Voilà comment il le présentait lui-même il y a dix ans (cf. Benoit-et-moi):

Dans des billets très brefs (pas plus de 3 ou 4 lignes), il parvient à capter l’essence d’un fait qui éclaire l’actualité. Du grand art!
J’avoue que je l’ai un peu délaissé, ces derniers temps, mais Marco Tosatti me le fait retrouver, à travers un billet sobrement intitulé « Papes« :

Papes

A Wojtyla, presque en larmes parce qu’il ne parvenait pas à recoudre le schisme lefebvriste, un prélat dit, essayant de le consoler, que cela ne valait pas la peine de s’en faire autant. Il paraît que lui, en colère répliqua: « Mais vous savez ce qu’est un schisme pour un Pape? ».
Interrogé il y a quelques jours, Bergoglio, plus séraphique, déclarait : « Le schisme ? Je n’en ai pas peur« .
Eh!! mort un pape, on en fait un autre…

Rino Cammilleri

RVC (Romana Vulneratus Curiae), l’un des contributeurs sous pseudo de Tosatti commente en ces termes:

En seulement trois lignes, il nous fait réfléchir sur ce qu’est la foi, ce qu’est la sainteté, ce qu’est un Pape. En trois lignes seulement, il nous fait aussi comprendre pourquoi Bergoglio n’a pas répondu aux dubia et nous fait réfléchir sur ce qu’est le cynisme pour un Pape.

Mais en allant plus loin, on peut aussi réfléchir sur le fait que le Pape dit « je n’en ai pas peur » plutôt que « je ne pense pas que cela puisse arriver ».

Il semble en fait qu’il veuille dire à la place « c’est ce que je veux ».

Je ne suis pas d’accord avec la conclusion de Cammilleri (« mort un pape, on en fait un autre »), j’aurais conclu en ajoutant à cette phrase la citation de l’histoire du tyran de Syracuse racontée par Valerius Maximus (Valère Maxime), historien romain du 1er siècle av. JC.
Denys l’Ancien de Syracuse (431-367 av JC) était un tyran et tout le monde priait pour qu’il meure bientôt. Seule une vieille femme priait pour qu’il survive longtemps. Denys, informé, demanda pourquoi. La réponse de la vieille femme fut: « parce que je crains qu’il n’y en ait un pire que toi« .
La réponse plut à Denys.

Stilum Curiae
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