Bernard Antony a lu les deux grandes pages consacrées par le Figaro samedi dernier aux rumeurs de schismes, confirmées par le Pape lui-même, et qui s’amplifient au fur et à mesure que l’échéance du Synode sur l’Amazonie se rapproche. Dans sa conclusion, il cite des faits que personne n’avait relevés à ce jour et qui sautent pourtant aux yeux. Il glisse même une note d’optimisme final pour ceux qui ne veulent pas perdre tout espoir.

Première page du Figaro du 21-22 septembre 2019

Le schisme, mais de qui ?

Bernard Antony,
lundi 23 septembre
L’article en entier est à lire sur son blog

Les caractères gras sont de moi (ce sont les remarques inédites évoquées plus haut)

François, avec une sorte de surprenante allégresse, a émis le 19 septembre selon ses formes de langage : « Il y a toujours le choix schismatique dans l’Église, toujours ». Et d’ajouter, suivez son regard : « Quand vous voyez des chrétiens, des évêques, des prêtres rigides, derrière eux il y a des problèmes. Ce n’est pas la santé de l’Évangile ».

Mais un pape qui qualifie de rigides tous ceux qui ne s’alignent pas inconditionnellement sur ses propos, un pape qui, au lieu de répondre charitablement à des objections, ne procède qu’à la disqualification de ceux qui formulent quelques objections en invoquant leurs « problèmes », sous-entendant leurs maladies mentales, selon les procédés des pourvoyeurs soviétiques des hôpitaux psychiatriques et de tous les systèmes de rééducation ; ce pape, si souple en effet avec l’islam, avec le communisme, si plein de compréhension naguère pour son cher Fidel Castro, ce pape n’est-il pas un « super rigide » avec ceux qui, en pleine liberté catholique, lui expriment respectueusement leurs désaccords ?

Et quand il enchaîne après cela, en son langage, ses considérations sur « les schismes qu’il ne redoute pas et sur les chrétiens, évêques et prêtres rigides derrière lesquels il y a des problèmes et que ce n’est pas la santé de l’Évangile », ne peut-on pas se demander si au fond, il ne souhaiterait pas un schisme qui débarrasserait l’Église selon ses vœux de tous ces rigides, de tous ces malades ?

On ose espérer que non. Mais par moments, n’en viendrait-on pas à se demander, sans nullement remettre en cause le fait qu’il est le pape légitime et qu’il faut bien le supporter sans tout accepter, si lui, François, ne serait pas au fond en état de schisme mental, par rapport à ses prédécesseurs ?

Pas commode!!

Il y a eu quelques papes plus ou moins mauvais dans l’histoire de l’Église, moins que de grands papes ou de saints papes. Nous n’aurions pas beaucoup aimé les mauvais papes. Certes, la sûre doctrine catholique de l’infaillibilité pontificale en des moments solennels de proclamation des dogmes nous interdit justement toute inconditionnalité. Être catholique n’implique pas d’être papolâtre ni même d’être systématiquement papophile.

Nous aimerions pouvoir mieux aimer François ; son autoritarisme, sa méchanceté même pour ceux qu’il n’aime pas, ne nous rend pas la chose aisée.
Et qu’en sera-t-il de son successeur dont, à la différence de Benoît XVI, il s’occupe activement, méthodiquement, de préparer l’élection?

Mais les voies de Dieu sont impénétrables et l’hétérotélie affecte aussi les desseins des papes. Alors, gardons l’espérance!

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