Humour (noir): quand le prélat allemand est comparé à un maquignon, et le pape à… (je laisse le lecteur le découvrir dans l’article) , on peut trouver cela hilarant (après tout, ils ne l’ont pas volé); ou que c’est un scandaleux manque de respect envers le Successeur de Pierre, mais aussi un prince de l’Eglise (*). Mais comme c’est un prêtre, de surcroît pas particulièrement tradi, encore moins excité, l’ex- « curé madrilène », qui s’en charge, on ne va pas se priver de lui donner la parole…

(*) En réalité, j’exagère un peu, et surtout je ne voudrais pas causer d’ennuis au bon Père Jorge en surinterprétant ses propos: ce n’est pas directement la personne du Pape qui est visée, mais plutôt le magistère, et la propagande de ses thuriféraires

Illustration assez éloquente. A droite, le cardinal Kasper(?)
(trouvée quelque part sur internet)

L’impossible tâche de prétendre vendre une vieille ânesse boiteuse

Père Jorje Gonzalès Guadalix
www.infocatolica.com/blog/cura…
9 décembre 2019
Traduction de Carlota

Le Père Jorge Gonzalès Guadalix

Je comprends que lorsque l’on est cardinal, il faille en avaler des couleuvres et vendre la bourrique que l’on vous a mise sur les bras. Je le comprends. Le cardinal Kasper est cardinal de la Sainte Mère l’Église et l’on comprend que pour une fidélité institutionnelle mal comprise il prétende nous vendre un bête qui tient à peine debout et avec de telles plaies que même la meilleure des couvertures ne parviendrait pas à les cacher. S’il faut vendre la bourrique, on la vend, il y aura toujours quelque ignorant qui la ramènera chez lui pensant avoir acheté un poulain.

Il y a quelques jours à peine, le cardinal Kasper disait, lors d’un entretien qui en a laissés peu indifférents, que dans cette Église qui est la nôtre tout le monde est tout à fait enchanté du Pape François, et que le seul problème ce sont quelques scélérats sur les réseaux sociaux qui, même s’ils sont peu nombreux, font beaucoup de bruit à coup de souris. Bon, s’il le dit…

Quand à l’occasion d’une foire, dans le temps arrivait le gitan (*) pour vendre une veille ânesse, il l’amenait bien tondue, avec des dessins sur le dos, une petite couverture cachant quelque ancienne blessure, le pelage reluisant d’avoir été bien rincé, mais aussi une bonne pitance et de l’eau en abondance, et il faut le dire, en vérité, pour quelqu’un qui n’est pas très expert, la bête donnait le change. Son aspect n’était pas mauvais, on te racontait des merveilles sur l’animal et il y avait toujours quelque imprudent qui, en arrivant chez lui, se rendait vite compte qu’on s’était moqué de lui. Le problème aujourd’hui c’est qu’avec les nouveaux réseaux sociaux, on arrive à la vieille ânesse avec un dossier qui prend même en compte sa dernière flatulence. Et c’est ainsi qu’il est très difficile de tromper l’imprudent.

Je comprends que le cardinal Kasper tente de vendre l’invendable, mais c’est une tâche impossible. Se débarrasser des critiques sur le Saint Père, avec un, « Oui, ils sont peu, mais avec les nouveaux moyens digitaux, une petite souris se transforme en éléphant », c’est complètement risible.  Ne me dites pas qu’étant si peu nombreux, avec des moyens digitaux à la portée de tous, les seuls à faire du bruit sont les critiques et que les plus pro-François sont incapables de résister à quelque chose comme cela. Il y a une faille. 

Voici l’illustration choisie par l’auteur de l’article: crime de lèse-papauté?

Les faits sont têtus, et aujourd’hui ce sont des faits en pleine lumière, avec retranscription instantanée, des images et du son, et on ne comprend pas, par exemple, que, d’après le cardinal Kasper, tout le monde étant tout à fait enchanté du Pape François, exception faite de quelques uns qui passent, ou nous qui passons via les moyens digitaux, les vides de la place Saint Pierre soient si spectaculaires.  Qu’il y ait chaque fois plus événements [officiels] qui se déroulent à l’intérieur de la basilique, ce n’est pas pour rien.

Parmi les cardinaux, il y en a qui ne sont pas, non seulement, disposés à vendre le bourricot, mais qui ont dit au Saint Père que les plaies se font plus nombreuses. Qui peut bien avoir raison, je ne sais pas, mais c’est un fait que ceux qui essaient de vendre le bourricot reçoivent des félicitations et ceux qui insistent sur le fait qu’on ne peut pas le vendre, des coups de pieds au derrière. Et que l’un soit disposé à recevoir des coups de pieds et encore plus de coups de pieds qu’il en reçoit déjà parce qu’il dit ce qu’il croit, cela augmente et de beaucoup sa crédibilité.

Qu’à ce stade du film, le cardinal Kasper s’obstine à nous vendre la merveille des ânes en même temps qu’une catholicité et même une humanité enthousiasmées par le Pape François, est une une illusion vaine. La place Saint Pierre, comme le coton, ne trompe pas (**).


NDT

(*) évidemment terme qui était générique et traditionnel en Espagne pour désigner un maquignon. Ceferino Giménez Malla dit le Pelé, martyr gitan de la Guerre Civile espagnole béatifié par Jean-Paul II, comme marchand de chevaux, s’était toujours montré particulièrement honnête dans ses transactions.

(**) en référence à une publicité espagnole des années 1989 où l’on voyait un maître d’hôtel qui présentait un produit nettoyant d’une marque bien connue et qui disait « le coton ne trompe pas », pour confirmer ses dires et l’extraordinaire efficacité du liquide employé. Un peu comme en France, le « plus blanc que blanc ».

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