Groß propagande… à ce niveau, c’est vraiment du lourd. Le but de l’opération est évidemment de magnifier François, aux dépens de Benoît XVI, tout en accréditant la légende d’une bonne entente entre les deux. Carlota a traduit une critique d’un prêtre argentin, le P. Javier Olivera Ravasi, qui tient un blog de réinformation, et qui s’est imposé de voir le film en guise de pénitence de l’Avent . Il n’est pas tombé dans le panneau de la grossière manœuvre de promotion de son compatriote pilotée par la com’ vaticane.


Vu pour vous: Les Deux Papes

Père Javier Olivera Ravasi, SE
www.quenotelacuenten.org/
21 décembre 2019
Traduction de Carlota

Lors d’une halte dans nos occupations et quasiment comme une pénitence de l’Avent, nous nous sommes proposés de voir « Les deux Papes », film apparu récemment sur la plateforme Netflix, et bénéficiant d’une promotion au Vatican lui-même, où, il a été tourné en grande partie.

Venons-en donc au résumé et à ce que l’on voit dans ce film. La finalité, en plus de montrer une partie de la vie et l’œuvre de l’actuel souverain pontife, François (Jonathan Price, d’une incroyable ressemblance) est d’insulter, par opposition, la personne de Benoît XVI (Anthony Hopkins).

Le film commence par montrer la victoire du conclave qui a porté Ratzinger au pontificat face aux votes du cardinal Martini et du cardinal Bergoglio présentés comme l’aile progressiste de l’Église (probable). Devant cela, Bergoglio décide de renoncer à son cardinalat et pour ce faire il s’adresse au Vatican où il rencontre Benoît XVI et, ensemble, ils réfléchissent au sujet de la doctrine de l’Église, ce qui est en vigueur, ce qui doit être observé.

Bergoglio fait comprendre à Benoît XVI que l’Église doit changer, comme il a lui-même changé tout au long de sa vie. « Changer n’est pas céder », dit Bergoglio, tandis que Benoît XVI lui dit « Céder c’est changer ».

Puis, le film, de raconter la vie du jésuite, ses années de sacerdoce, sa vocation, etc., Benoît XVI lui confie que cela fait longtemps qu’il désirait renoncer au pontificat mais, que ce qui l’avait arrêté, c’était la crainte de ce que Bergoglio, lui-même, fût nommé Pape, vu l’élection de 2005.

Bergoglio raconte aussi ses regrets, en particulier ceux qui l’ont le plus tourmenté c’est de ne pas avoir été compris dans son action en ce qui concerne le processus militaire en Argentine, alors qu’il était supérieur provincial des jésuites. Évidemment, dans toute cette narration, il y a l’adhésion au mythe « dictature mauvaise/prêtres tiers-mondistes et de la guérilla bons », ainsi qu’au nombre mythique des « 30 000 disparus ».

Affiche géante, Via della Conciliazione

Tous les deux se retrouvent amis, à tel point que Bergoglio finit par confesser le Pape Benoît XVI, lequel, en plus de lui dire “qu’il n’entend plus Dieu”, finit en demandant pardon pour les cas d’abus sexuels, ponctuellement pour le cas de Marcial Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ (très claire calomnie car tout le monde sait que c’est justement Ratzinger qui, à peine accédé au Pontificat, s’est consacré personnellement à démonter le mensonge de ce psychopathe).

Ce film, à la base, est une énorme propagande en faveur du souverain pontife régnant et une accusation sans vergogne de la « rigidité », du « peu d’ouverture » et du « conservatisme » de Ratzinger. Au milieu de tout cela, les deux papes parlent des Beatles, du progrès et du tango.

En conclusion : d’un côté, l’on sort avec l’idée que Benoît XVI non seulement a couvert les cas d’abus sexuels dans l’Église, mais aussi qu’il ne correspondait pas à ces temps de « printemps ecclésial »; d’un autre côté, que François n’a pas seulement été la meilleure option du dernier conclave mais le candidat soutenu par celui qui est aujourd’hui Pape émérite.

C’est dire, comme disent les anglais que c’est une histoire, pas l’histoire (story, no history). Et de la propagande.

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