Antonio Socci et Marco Tosatti (ils sont italiens, et comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, là où les choses se passent, donc plus susceptibles d’avoir des infos de première main) essaient de comprendre ce qui s’est passé. Tandis que le premier rapporte les rumeurs sur la (présumée) colère du Pape – très vraisemblable, compte tenu de son caractère tel qu’il est apparu le 31 décembre Place St-Pierre -, le second s’interroge sur le rôle, décidément à clarifier, de Mgr Gänswein…


COULISSES: VOICI COMMENT LES CHOSES SE SONT PASSÉES. LA RAGE DU DESPOTE CONTRE LE PAPE CATHOLIQUE
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Des sources fiables internes au Vatican reconstituent l’histoire ainsi. Le livre « Des profondeurs de notre cœur » est clairement de Benoît XVI et du cardinal Sarah (comme le démontrent d’ailleurs sans équivoque les lettres entre les deux que Sarah a fait connaître). Tout était décidé et convenu dès le début.
Avant-hier – quand la partie en défense du célibat ecclésiastique a été anticipée – l’enfer s’est déchaîné au Vatican parce que Bergoglio était furieux.
En effet, la déclaration autorisée de Benoît XVI l’a empêché de s’en prendre au célibat ecclésiastique comme il aurait voulu le faire dans la prochaine Exhortation post-synodale.
Il a donc convoqué en personne Mgr Gänswein, qui est le secrétaire de Benoît XVI, mais aussi préfet de la Maison pontificale de Bergoglio et – furieux – lui a ordonné de faire enlever le nom de Benoît XVI de la couverture de ce livre (ne pouvant prétendre changer les textes du livre).
Bergoglio a exigé un désaveu complet et total. C’est pourquoi les premières nouvelles filtrées parlaient de sources « proches de Benoît XVI » selon lesquelles Benoît n’avait pas écrit un livre à quatre mains avec Sarah, ni approuvé la couverture (c’est-à-dire sa signature sur le livre).
Mais cela n’était pas la vérité et Benoît XVI ne pouvait accepter de dire le faux, accusant ainsi implicitement le cardinal Sarah de l’avoir impliqué sans son consentement. Le pape Benoît n’avait pas non plus l’intention de reprendre ce qu’il avait écrit pour défendre le célibat dans l’ouvrage.
En effet, le cardinal Sarah a immédiatement rendu publiques les lettres entre eux, montrant que le livre était voulu par tous les deux, et il les a certainement rendue publiques avec le consentement de Benoît XVI. Pour rétablir la vérité.
D’autre part, Benoît s’est trouvé dans la nécessité de protéger son secrétaire de la « vendetta » sud-américaine, étant donné qu’il avait reçu un ordre péremptoire de Bergoglio.
Cette solution de compromis a donc été adoptée: dans les éditions du livre suivant la première, l’auteur du livre sera le cardinal Sarah « avec la contribution de Benoît XVI ». Le texte du livre reste de toute façon inchangé.
Avec ce compromis bâclé, la cour de Bergoglio peut faire dire aux médias que « Benoît XVI a retiré sa signature du livre » (même si ce n’est pas vrai) et pourtant le livre reste tel quel, avec la signature de Sarah et le nom de Benoît XVI auteur des parties convenues.
Une très vilaine histoire d’intimidation cléricale qui vise finalement à bâillonner Benoît XVI.
Cependant, la question fondamentale demeure : si Bergoglio, dans son exhortation, porte effectivement un coup au célibat (avec l’ordination des « viri probati »), c’est en contradiction directe avec la doctrine de l’Église réaffirmée ces jours-ci par le Pape Benoît XVI. Par conséquent, il prend la responsabilité d’un très grave fracture lourde de conséquences.
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(Ma traduction, celle proposée par Facebook est peu satisfaisante et contient des faux-sens)


Qui est réellement Gänswein?

Quel rôle a-t-il joué et joue-t-il?

(Marco Tosatti)

Chers lecteurs, nous avons reçu un message d’un ancien prélat de la Curie; en retraite, mais chargé de temps en temps, en raison de ses quarante ans d’expérience derrière les Murs, de tâches délicates et occasionnelles. Ce qu’écrit Mgr ICS est extrêmement intéressant, une aide pour essayer de déchiffrer les aspects problématiques des événements de ces heures. Nous parlons, bien sûr, de la saga du livre; et nous devons dire qu’il est difficile de ne pas considérer comme co-auteur d’un livre quelqu’un qui en écrit plus de quarante pages, et qui collabore à l’introduction et à la conclusion… Difficile et un peu ridicule.

Mais en restant sur le sujet du secrétaire du Pape émérite, nous vous conseillons d’aller lire demain matin La Verità, qui contiendra un autre témoignage, de grande valeur, d’un archevêque qui a rempli des rôles très importants à la Curie et à l’étranger et qui est depuis longtemps en contact avec Mgr Gänswein. Faites confiance au conseil…

Je vous demande l’hospitalité afin de contribuer à ce que ni la figure de Benoît, ni celle de Sarah, qui court un plus grand « danger » dans cette affaire, ne soient éclaboussées.
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Ce qui a été rapporté doit mettre en avant certaines questions :

1- pourquoi un homme comme Sarah ferait-il quelque chose d’aussi absurde et facilement réfutable? (Impensable que ce soit l’initiative privée et libre de Gänswein, il n’a pas l’autorité, même pas celle de le penser, c’est trop dangereux).

2- Qui a alors demandé à Gänswein de donner des ordres au Cardinal Sarah? Benedetto ou Bergoglio? (c’est-à-dire ses deux supérieurs).
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J’exclurais Benoît qui parlait fréquemment avec Sarah et l’aime comme un frère.

Mais qui est Gänswein ? Georg Gänswein est un homme très intelligent, il a été le fidèle secrétaire de Benoît depuis l’élection, remplaçant Mgr Clemens, le précédent secrétaire du cardinal Ratzinger, qui est resté un confident du Pape, enflammant la jalousie de Gänswein, au point d’en venir littéralement aux mains (prendersi a caeeotti)!

Je pense que pendant la période du pontificat, Gänswein a agi comme un protecteur loyal du pape et a même œuvré comme une sorte d' »alter » secrétaire d’État, par opposition à Bertone, avec qui les relations étaient très mauvaises.

Après le renoncement, il n’a pas été, comme on l’a défini: « l’assistant de vie » (badante) de Benoît XVI.

Il en a été plutôt le « gardien », je le crains.

En tant que secrétaire très fidèle et loyal, il s’est passé quelque chose que j’ignore, qui a opéré en lui une profonde transformation.

Il n’est donc pas surprenant qu’on ait supposé, et dit, qu’il n’a pas été informé par Benoît de ce livre avec Sarah. Le pape émérite ne pouvait-il plus lui faire confiance ?

Ce pourrait aussi être une suite de l’arrestation mystérieuse et jamais éclaircie du majordome Paolo Gabriele, accusé d’avoir photocopié pendant des mois sur la table de Gänswein des documents privés du Pape et de les avoir remis à des journalistes, sans que « personne » ne s’en aperçoive…

Des documents accusant le cardinal Bertone, avec qui Gänswein avait eu de mauvaises relations auparavant; curieusement améliorées par la suite…

Mais il est surtout curieux que le pape Bergoglio l’ait confirmé non seulement comme secrétaire du pape émérite, mais aussi comme préfet de la maison papale, ce qui n’est pas une fonction honorifique. Cet ordre abrupt d’hier (non pas donné explicitement, comme cela aurait dû être, au nom de Benoît) au cardinal Sarah de retirer la signature de Ratzinger du livre, peut raviver certains soupçons et doutes sur la figure et la loyauté de Gänswein.

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[suit la description sur le site du Vatican des fonctions du Préfet de la Maison Pontificale]

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