qui est en plein cœur du combat contre le coronavirus et qui ne sème pas inutilement la panique. Ce qui est inestimable en ce moment. Le professeur Didier Raoult , Directeur de l’Institut Méditerranée Infection à Marseille répond aux questions de Marianne (eh oui!! je n’aurais jamais cru reproduire un jour de façon élogieuse un article de Marianne! Comme quoi…) 

J’ai trouvé cet article sur le site E&R (Alain Soral), souvent excellemment informé (cf. www.egaliteetreconciliation.fr/Entretien-avec-Didier-Raoult).
Il faut le faire circuler, car il peut contribuer à réduire l’hystérie à laquelle il est humain de céder. Comme le dit Didier Raoult « il ne faut pas jouer avec la peur »
Le site renvoie à celui de Marianne, et propose en lien d’autres contributions du Professeur au débat sur la pandémie en cours.

Aujourd’hui la plupart de nos patients viennent pour des symptômes respiratoires dus à la vingtaine d’autres virus qui circulent, ou parce qu’ils ont rencontré quelqu’un qui avait le coronavirus. Ils sont affolés et veulent savoir s’ils n’ont pas un truc qui va les tuer. La peur est très contagieuse. En Chine, on rapporte des suicides de gens angoissés. Il ne faut pas jouer avec la peur.

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www.marianne.net/societe/didier-raoult-sur-le-coronavirus-il-ne-faut-pas-jouer-avec-la-peur

Didier Raoult sur le coronavirus : « Il ne faut pas jouer avec la peur »

Propos recueillis par Brice Perrier
Publié le 16/03/2020
(Extrait)

Sommité mondiale dans le domaine des maladies infectieuses et membre du conseil scientifique dédié au coronavirus, Didier Raoult redoute l’emballement face à un coronavirus qu’il invite depuis des semaines à soigner.
Directeur de l’Institut Méditerranée Infection à Marseille, le professeur Didier Raoult est l’un des infectiologues français les plus reconnus au monde. Il a notamment rejoint le comité pluridisciplinaire de 11 experts formé en mars par l’exécutif, rassemblé afin « déclairer la décision publique dans la gestion de la situation sanitaire liée au coronavirus« .
Mais dans cette crise, il estime être peu entendu par les autorités sanitaires françaises alors qu’il mène un essai clinique sur un vieux médicament antipaludique utilisé en Chine contre le Covid-19. Face à la réalité de l’épidémie, il préconise de ne pas s’affoler et de détecter les malades sans attendre que leur cas s’aggrave pour mieux les traiter.

Marianne : Que vous inspire l’évolution de l’épidémie de coronavirus ?

Didier Raoult : Je ne me laisse pas embarquer dans la terreur. Je ne sais pas deviner l’avenir et n’ai pas l’habitude de croire les plus excités qui se sont toujours trompés dans leurs modélisations. J’analyse au jour le jour, et l’évolution, aujourd’hui, c’est quelques 6.000 morts dans le monde, dont environ 3.500 en Chine où l’épidémie se termine, et 127 en France. Je m’étonne qu’on parle de cause très significative de mortalité, et même de crise sanitaire du siècle, alors qu’en 2017 la grippe et les autres infections respiratoires ont tué entre 14.000 et 20.000 personnes en France. Peut-être que les statistiques seront très différentes à la fin de l’épidémie, mais aujourd’hui je ne vois pas de problème majeur en termes de mortalité.

En scientifique, je m’intéresse à ce qui se fait dans le monde pour analyser les solutions associées aux meilleurs résultats. La plupart des pays n’avait pas pris le type de décision annoncée par la France, sauf l’Italie avec un succès pas vraiment remarquable. L’Allemagne n’a pas fait ce choix, la Corée du Sud non plus, bien qu’elle ait été frappée de plein fouet. En Chine, il n’y a que la région de Wuhan qui ait été mise en quarantaine, là où il y a eu 2.500 morts, alors que le virus a été partout ailleurs. Mais la mortalité ne s’est pas étendue. On prend des mesures qui n’ont rien à voir avec celles de pays qui ont contrôlé l’épidémie. Peut-être est-ce un trait de génie, ou pas. Il importe surtout de ramener les choses à leur proportion, car l’interprétation que l’on en donne fini par biaiser complètement la vision.

Ce virus n’est-il pas particulièrement contagieux et dangereux ?

La dangerosité, je ne sais pas ce que cela veut dire. Elle dépend de l’échantillon qu’on observe. On peut regarder en Corée du Sud où l’on a fait ce que je préconise depuis le début, à savoir détecter et traiter, ou dans la plus grande folie réalisée au Japon en coinçant des personnes âgées sur un bateau de croisière, un modèle expérimental équivalent à mettre ensemble vingt souris dont quatre infectées pour regarder combien seront contaminées. Dans ces deux cas, la mortalité a été relativement faible, et en Corée elle a été une des plus faibles au monde.
(…)
Reste qu’aujourd’hui la plupart de nos patients viennent pour des symptômes respiratoires dus à la vingtaine d’autres virus qui circulent, ou parce qu’ils ont rencontré quelqu’un qui avait le coronavirus. Ils sont affolés et veulent savoir s’ils n’ont pas un truc qui va les tuer. La peur est très contagieuse. En Chine, on rapporte des suicides de gens angoissés. Il ne faut pas jouer avec la peur.

Pensez-vous qu’on s’emballe dangereusement ?

Oui. Quelles sont les données pratiques ? En 2019, il y a eu 2,6 millions de morts dans le monde par infection respiratoire aiguë. A votre avis, quelle influence aura là-dedans le coronavirus ? Avant de modifier sensiblement ces statistiques, il va falloir qu’il tue beaucoup… Et qui sait s’il ne s’arrêtera pas du jour au lendemain sans qu’on sache pourquoi comme le SRAS, ou si l’on en aura fini avec lui en mars, comme habituellement avec la grippe. Tout cela fait que je ne suis pas particulièrement ému, et pense surtout à détecter et à traiter.

On a parlé de « fake news » à propos de vos déclarations sur la chloroquine.

Fin février, j’ai fait une vidéo dans laquelle je présentais les résultats chinois. Elle a été postée et partagée sur Facebook, qui l’a qualifié de « fake news » après avis d’un décodeur du Monde. Le site du ministère de la Santé a alors affiché que je propageais une fake news, mais l’a vite retiré. Et deux semaines après, le ministère me demandait de rentrer dans le conseil scientifique dédié au coronavirus…

Y êtes-vous entendu ?

J’y dis ce que je pense, mais ce n’est pas traduit en acte. On appelle cela, des conseils scientifiques, mais ils sont politiques. J’y suis comme un extra-terrestre.

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