Selon lui, l’exhortation apostolique Querida Amazonia n’a nullement remis en cause les décisions les plus polémiques du Synode: en témoigne une lettre écrite par le cardinal Hummes en qualité de président du Réseau ecclésial panaméricain (REPAM) pour annoncer la création d’une Organisation épiscopale amazonienne, avec des objectifs qu’il n’est pas difficile d’imaginer d’imaginer.


Viri probati, sortis par la porte, vont-ils rentrer par la fenêtre?

Nous sommes prêts à faire un pari. A parier que dans quelques mois, un an au plus tard, la question des viri probati pour l’Amazonie se posera à nouveau, malgré les polémiques, le livre écrit par Benoît XVI et le cardinal Sarah, et les modifications que – selon divers experts – l’Exhortation Apostolique du Pontife régnant, Querida Amazonia aurait subies juste avant qu’elle ne soit rendue publique.

Que ceux qui veulent jouer le disent, nous sommes prêts. Mais nous pensons ne pas nous tromper, si nous regardons ce qui s’est passé ces jours-ci; ce qui nous fait penser que le Pontife régnant n’a pas abrogé, ni corrigé d’aucune manière le Document final du Synode pour l’Amazonie, y compris les formulations les plus douteuses, et qu’il s’est limitée à ne pas les inclure dans son Exhortation.

Ces derniers jours, le cardinal brésilien Claudio Hummes, qui a fait de la bataille sur les viri probati une raison de vivre, a écrit une lettre en qualité de président du Réseau ecclésial panaméricain (REPAM) pour annoncer la création d’une Organisation épiscopale amazonienne, qui s’appellera OEP.

La naissance de cette nouvelle organisation était prévue dans le Document final. Attention, nous voyons bien avec quels objectifs:

« Il s’agirait d’un Organisme épiscopal permanent et représentatif qui promeuve la synodalité dans la région amazonienne, en lien avec le CELAM, avec sa propre structure, dans une organisation simple et également en lien avec le REPAM. De cette façon, il pourra être le canal efficace pour assumer, à partir du territoire de l’Église d’Amérique latine et des Caraïbes, les nombreuses propositions qui ont émergé dans ce Synode. Ce serait le nœud qui mettrait en lien les réseaux et initiatives ecclésiaux et socio-environnementaux aux niveaux continental et international. »

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(n. 115)

Regardez bien cette phrase: il assumerait « les nombreuses propositions qui ont émergé dans ce Synode« .

Il n’est donc pas nécessaire d’être particulièrement malveillant ou perspicace pour imaginer que parmi les nombreuses propositions contenues dans le document final – qui, comme on peut s’en souvenir, n’a pas de valeur juridique ou ecclésiale particulière, étant donné que le Synode est un organe consultatif -, il y avait celle de l’ordination ad experimentum des viri probati, pour les communautés amazoniennes qui n’ont pas de prêtre résident, et ensuite, si on se souvient bien, il y avait aussi quelque chose sur le rôle des femmes… Eh bien, direz-vous: mais l’Organisation épiscopale panamazonienne, quels pouvoirs a-t-elle? Ce n’est pas encore clair, et dans les mois à venir, elle devra se donner une forme, un statut, des structures… mais en attendant, il convient de dire que la nouvelle organisation a déjà reçu l’approbation du Pape. Le cardinal Claudio Hummes a déclaré dans une interview que l’OEP

« devrait être un organisme dynamique, proche des gens, qui marche avec les gens, qui écoute les gens et qui, avec les gens, décide des pratiques pour construire ces nouveaux chemins pour l’Église en Amazonie et pour une écologie intégrale. De cette façon, elle contribuera sans aucun doute à la réalisation des rêves du pape François, les rêves d’une Église plus synodale, missionnaire, miséricordieuse et plus pauvre avec les pauvres, en chemin vers les périphéries. Le Synode pour l’Amazonie a été historique, aucun synode précédent n’a été aussi synodal et réformateur que celui-ci ».

Les viri probati, sortis de l’Exhortation Apostolique par la porte rentreront-ils par la fenêtre? On parie?

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