De la solitude du monastère et de sa vie contemplative, le P. Santiago Cantera, prieur de l’Abbaye bénédictine de la Vallée de « Los Caídos » analyse avec une vision de foi ce qu’a été jusqu’à présent la pandémie et les conséquences qu’elle peut avoir dans l’avenir. Interview sur le portail espagnol Infocatolica.

Beaucoup de ce que nous vivons semble être un mélange des sociétés décrites par Georges Orwel dans son oeuvre dystopique « 1984 » et par Aldous Huxley dans « le meilleur des mondes »

NDT (Carlota)

Le P. Santiago Cantera, est né en 1972; après une formation universitaire et un doctorat en histoire médiévale, il a notamment enseigné à l’Université Catholique de Madrid (CEU San Pablo). Ayant comme beaucoup envisagé de fonder une famille et n’excluant pas de s’engager plus avant en politique, il décide finalement de se faire moine. Il est le prieur de l’abbaye de la Vallée de «Los Caídos » depuis 2014. Il s’est depuis, particulièrement distingué dans la défense de sa communauté et de sa mission de prière, et il s’est notamment opposé à l’exhumation des restes du général Franco.


L’hédonisme capitaliste a fait plus de mal à la foi des peuples que des décennies d’athéisme doctrinal et de persécution communiste.

InfoCatolica
13 juin 2020
Interview par Javier Navascués
Traduction de Carlota

Question: La pandémie a aussi touché votre communauté, – plusieurs frères malades, l’un d’entre eux s’est trouvé dans un état grave. Nous avons prié pour lui.

Réponse: Merci beaucoup pour vos prières. Indubitablement, nous sommes presque tous passés par la maladie, avec à l’origine un moine qui a été contaminé dans un hôpital et qui a ramené le virus au monastère. Grâce à Dieu, nous nous en sommes sortis et nous avons gardé des anticorps, mais il y a eu un autre moine qui s’est trouvé dans un état très grave et heureusement, il va beaucoup mieux et le pronostic est bon.

Cela a été une expérience dure pour tous mais en même temps enrichissante en de nombreux aspects : l’isolement, dans la cellule, pour ceux qui ont dû le garder durant plusieurs semaines, nous a aidé à vivre pendant un temps comme des moins « reclus » ou des ermites, et cela a permis aux moines qui ont soigné les autres de s’orienter d’une manière exemplaire vers l’exercice de la charité fraternelle.  Cela nous a permis d’expérimenter la faiblesse de la condition humaine face à une épidémie et nous l’avons accueillie comme une épreuve dans laquelle nous nous sommes fortifiés spirituellement, en la vivant comme une preuve de l’amour de Dieu au milieu de la souffrance.

Un moine de la clôture n’est pas affecté par le confinement mais il l’est par la douleur de l’humanité

C’est cela, effectivement. L’expérience du confinement est très monastique car le moine cherche la retraite pour la rencontre avec Dieu. Mais comme disait un auteur de l’Antiquité Évagre le Pontique (vers 346-399) : « Un moine est celui qui, à l’écart de tous, est uni à tous ». Le moine, dans sa relation intime avec Dieu, amène devant Lui, au moyen de ses prières et de ses sacrifices, les besoins et les souffrances de toute l’humanité, il demande pardon pour ses péchés et il lui demande de déverser son amour sur tous les hommes, tant sur ceux qui l’aiment que sur ceux qui ne l’aiment pas. Nous pouvons dire que le coronavirus nous a fait mal aussi à nous les moines, non seulement quand nous en avons souffert au niveau personnel et communautaire, mais aussi avant et après la maladie, parce que nous souhaitons le bien des autres. À ce moment-là nous avons fait des demandes spéciales pour la fin de la pandémie durant la Sainte Messe et au cours de la prière, nous avons ajouté la récitation communautaire du Saint Rosaire avec cette intention particulière et nous avons essayé d’aider et d’offrir nos services dès que nous en avons eu la possibilité aux institutions qui pouvaient en avoir besoin.

Avez-vous continué à célébrer les offices et le culte normalement?

Oui, même si nous avons eu des situations différentes selon que nous étions affectés ou non par la pandémie. Jusqu’à ce qu’un certain nombre d’entre nous commencent à tomber malades, nous avons tout célébré dans la plus totale normalité, si ce n’est avec quelques précautions (par exemple, augmenter les distances dans le chœur quand il y a eu le premier cas d’infection). À mesure que plus de moines tombaient malades, il a fallu accroitre beaucoup plus les mesures et isoler les moines les plus vieux qui n’étaient pas affectés par la maladie mais qui risquaient d’être les plus vulnérables du fait de leur âge ; mais il y a toujours eu un petit groupe de moines qui a pu réciter l’Office Divin et célébrer la Sainte Messe d’une façon communautaire, en plus chaque isolé le faisait dans sa cellule. Une fois la maladie surmontée, nous sommes revenus progressivement à une normalité quasiment complète. Le culte à Dieu a toujours été rendu même durant ces phases où il y avait beaucoup d’entre nous qui étions affectés par la maladie.

Aujourd’hui on a perdu le sens du péché au sein de la société, c’est pour cela qu’il est scandaleux de dire qu’une pandémie peut être un châtiment à cause du péché.

Surtout depuis Pie XII, les Papes successifs ont signalé fréquemment que la société occidentale avait perdu la conscience du péché. Nous vivons dans un néo-pélagianisme  et dans un relativisme parce qu’on a aussi perdu le sens de la Vérité et du Bien et que l’on a oublié Celui qui est en lui-même la Vérité et le Bien suprêmes. Je pense que tout cela vient du développement des courants philosophiques subjectivistes tout au cours de la Modernité qui nient l’existence de la Vérité comme une réalité objective et qui considèrent que c’est le sujet qui configure le monde extérieur.

Par ailleurs, le bonisme introduit aujourd’hui dans beaucoup de milieux de l’Église, et le manque de formation théologique, ne permettent pas de comprendre ce que l’on entend pas « châtiment de Dieu » dont le fondement est la Bible. Le châtiment correctement compris n’est pas du fait de quelqu’un de méchant et de cruel, mais de quelqu’un qui par bonté paternelle utilise ce moyen pédagogique pour corriger celui dont il n’a pas été possible d’obtenir qu’il se corrige d’une autre façon, et qu’à partir de là, il s’amende en ce qui concerne sa conduite, avec de la repentance et un  esprit de conversion.

Quant à l’actuelle pandémie, je ne m’avancerai pas à dire qu’il s’agit d’un châtiment de Dieu parce que je ne le sais pas. Il [Dieu] ne nous l’a pas révélé. Mais ce sur quoi je n’ai aucun doute c’est qu’il s’agit d’une occasion en or pour l’être humain de réfléchir sur la faiblesse de sa propre condition : il se croyait le maître en tout grâce à la technique et à la science et en réalité rien ne se peut sans Dieu. C’est une occasion pour l’homme de se tourner vers Dieu, pour un retour de nos sociétés vers Lui, mais j’ai bien peur qu’on ne sache pas en profiter comme cela serait souhaitable. Même parmi nous, nous les catholiques, cela devrait être un moment d’intensification de la prière et du culte et cela donne l’impression que parfois nous avons fait le contraire au sein de l’Église… Il semble que nous nous sommes plus préoccupés de remplir les normes sanitaires (en allant même au-delà de celles mises en avant par les autorités civiles), que de prier et de fréquenter Dieu  dans la Sainte Eucharistie comme Il le mérite.

Mais ce qui est sûr, c’est que dans cette période de la postmodernité les aberrations contre la loi de Dieu prolifèrent plus que jamais..

A l’évidence, il en est tristement ainsi. Les attentats contre la vie humaine dans les phases les plus faibles à travers l’avortement et l’euthanasie par exemple, sont des clameurs adressées au Ciel, tout comme le fait de jouer à être des dieux au moyen de la manipulation génétique. D’autre part, l’idéologie du genre, qui est insoutenable philosophiquement et scientifiquement et qui suppose la négation même de la nature et de l’être humain, est imposée par la loi et la majorité des médias proclament la chasse et la capture de celui qui parle librement à propos de ses dogmes irrationnels. La pression sur les chrétiens s’exerce parfois en Occident de façon subtile, au moyen du dénigrement de leur foi et de l’Église, mais les attaques contre des églises, des statues et des croyants augmentent toujours plus. Il n’y a pas de scrupule à se moquer de la foi chrétienne et à injurier ouvertement le Christ et la Vierge Marie et cela avec une totale impunité de la part des auteurs de ces dites attaques, des auteurs qui se justifient en déclarant qu’il s’agit de « performances » artistiques…tellement le concept d’art et de culture est tombé bas ! Beaucoup de ce que nous vivons semble être un mélange des sociétés décrites par Georges Orwel dans son oeuvre dystopique « 1984 » et par Aldous Huxley dans « le meilleur des mondes » (1).

Et en pleine pandémie ils continuent avec leur programme [agenda] idéologique tant en Espagne qu’au niveau mondial.

Oui, c’est un programme [agenda], et même la situation causée par la pandémie semble leur avoir facilité la poursuite de leurs objectifs. George Orwell souligne le phénomène de la peur comme un élément clef de la construction du totalitarisme (de type fondamentalement communiste-stalinien dans « 1984 ») car la société, dépourvue de pensée critique et terriblement effrayée face à un grave danger, cède toute son autonomie en face d’un pouvoir dominant qui cherche à tout accaparer, comme le « Grand Frère » et le Parti. En Espagne on est en train de tout légiférer à base de décrets-lois et d’ordres ministériels. Et dans presque tous les pays, les gouvernements ont accru leurs pouvoirs, tout en réclamant un grand pouvoir mondial qui soit capable de contenir les maux de la pandémie. Quand il est question de « nouvelle normalité », il est fait allusion à une partie de ce “nouvel ordre mondial” souhaité avec une synarchie (ndt du grec συναρχία , pouvoir conjoint, magistrature collective) ou gouvernement global absolu qui contrôle tous les mouvements et les actes des personnes en particulier et de la société dans son ensemble.

Les formes de confinement imposées dans un assez grand nombre de pays ont permis de prendre le pouls de la société et de l’être humain, et ont donné une magnifique preuve d’ingénierie sociale qui a permis aux pouvoirs qui aspirent à la domination absolue d’avoir la capacité d’analyser jusqu’à quel point les personnes et un groupe social sont capables de résister à certaines mesures de pression et de contrôle en croyant que tout cela est pour leur bien. En réalité, comme cela a été démontré dans d’autres pays qui ont géré la crise du covid avec un beaucoup plus grand succès (cas de la Corée du Sud, Taiwan, Singapour, Portugal, Autriche, etc.) avec des mesures ad hoc beaucoup mieux ciblées il a été possible de surmonter cette phase de la pandémie sans le désastre sanitaire et économique qu’elle a apporté dans d’autres pays où les mesures de contrôle sur la vie sociale ont néanmoins été plus dures et plus restrictives.

Bien qu’ils rêvent encore de démolir la croix de la Vallée (2), la gauche elle-même sait que cela peut se retourner contre eux…

Il y a certains secteurs politiques qui ont besoin de la crispation, en partie par idéologie et en partie à des fins stratégiques. Mais il n’y a pas de doute qu’une grande partie de la société espagnole, même si elle ne pratique pas sa foi catholique, s’identifie à elle et par conséquent ne partage pas les attaques contre quelque chose qui affecte beaucoup de personnes au plus profond d’elles-mêmes. En tout cas, l’immense majorité de la population espagnole comprend qu’actuellement il existe d’autres priorités immédiates à résoudre: il y a plusieurs dizaines de milliers de décès dus au coronavirus et beaucoup de familles qui pleurent leurs morts ces mois-ci et déjà nous avons en plus une crise économique brutale aux conséquences sociales en partie imprévisibles…

Comme historien, croyez-vous que cette pandémie suppose un changement de paradigmes?

Il est vrai que c’est un moment de grande incertitude et il est très difficile de savoir comment les évènements vont se développer et comment vont évoluer les différentes sociétés dans le monde. Évidement, le covid marque un avant et un après, entre autres choses, parce que la Chine semble accroitre son pouvoir au niveau mondial et qu’une bonne partie de l’Europe et les États-Unis peuvent entrer dans une crise sans précédents. Il n’est pas facile de savoir si ce « nouvel ordre mondial » en partie favorisé par cette situation, va avoir du succès ou va se retrouver face à de sérieuses difficultés.

Des explosions sociales avec à l’origine une augmentation de la pauvreté peuvent se produire, mais on a l’impression que, tout au moins en Espagne, beaucoup de personnes ne voient pas encore cela et continuent inconsciemment à vouloir maintenir un train de vie au dessus des possibilités réelles dans lesquelles elles vont se trouver. Bien sûr je continue à penser que la clef pour surmonter la situation se trouvera dans une conversion à Dieu du cœur des hommes, mais je crains que d’une manière générale, cela va être une occasion non exploitée et cela ne facilite pas les choses dans le sens d’une amélioration globale de la réalité économique, sociale et politique. 

Cependant, malgré tous les moments contraires à l’Espagne, il y la promesse ferme que la foi ne disparaîtra pas tant que le Pilier existera (3).

Tous les pouvoirs politiques qui ont essayé d’arracher la foi du cœur des peuples ont échoué. Tout au long de l’Histoire c’est une évidence et cela a été aussi prouvé plus récemment. L’expérience du communisme est la meilleure preuve de cela en une époque encore proche de nous: la foi, qui a été maintenue plus ou moins ouvertement dans la société durant les années de persécution, a rejailli avec une nouvelle force. Voyez les cas de la Pologne ou de la Russie, entre autres. La persécution actuelle est parfois plus subtile : si elle évite la violence directe et cherche plus le dénigrement systématique, elle obtient plus de résultats ; la même chose se passe avec l’hédonisme capitaliste : il fait plus de mal à la foi des peuples que des décennies d’athéisme doctrinal et de persécution communiste.

Mais, dans tous les cas, la foi est au plus profond de l’âme et, étant un don surnaturel de Dieu, une vertu théologale, peu importe combien lutteront contre elle les pouvoirs du monde, elle durera toujours. Et en Espagne cela s’est passé tout au long des siècles. La foi en Espagne restera toujours vivante, comme au Portugal, comme là-bas l’a promis la Vierge aux petits bergers à Fatima. Et la foi fait croitre l’espérance et augmente l’amour à son niveau suprême, qui est la charité.

SND continue à sortir des livres en défense de la vérité de l’Histoire comme Arderéis como en el 36. (4) Quelle importance à ce travail?

L’étude et la divulgation de la vérité historique, c’est fondamental. La vérité est objective, elle existe réellement, elle n’est pas subjective. Dans le roman « 1984 », le personnage principal de l’histoire travaille au Ministère de la Vérité au service des intérêts du Parti, en retravaillant les nouvelles et en falsifiant la réalité selon une orientation favorable au système si nécessaire et sans le moindre scrupule. George Orwell a touché du doigt toutes ses manipulations totalitaires quand il a fait partie des Brigades Internationales en Espagne durant la guerre de 1936-39 et quand il a vu de ses propres yeux et souffert personnellement la répression du communisme stalinien sur les trotskistes du POUM (Parti Ouvrier d’Unification Marxiste), auquel il était lié (5). Les projets récents de la gauche espagnole pour créer une Commission de la Vérité ont pleinement rappelé ce type d’organismes et d’actions stalinistes.

En effet, toute création d’une « mémoire historique » est l’élaboration d’une histoire biaisée et sectaire, au fondement essentiellement subjectif et à l’origine unique : cela n’adhère pas à une vérité documentée et objective. Il est sûr que les témoignages personnels, qu’ils soient oraux ou écrits, sont une source indispensable pour la connaissance historique ; mais ils ne peuvent ni ne doivent être les seuls.

La simple mémoire ne construit pas la totalité de la connaissance historique, mais seulement une partie, et c’est encore plus limité quand en plus le recueil de la mémoire est partiel et non pas complet. Dans « 1984 », une idée typiquement marxiste a été reprise : le contrôle du passé implique la maîtrise du futur. Ne pensons pas que « la mémoire historique » se cantonne seulement au passé ou à une certaine époque du passé de l’Histoire de l’Espagne, mais elle cible le futur : la dé-légitimation du régime du 18 juillet (ndt régime né du soulèvement militaire du 18 juillet 1936), suppose la dé-légitimation de la Monarchie réinstaurée par Franco et la dé-légitimation, par conséquent, de l’ensemble du régime de 78 (6), visant ainsi à l’avènement d’une IIIème République.

Nous le voyons de plus en plus clairement. Il ne s’agit pas simplement de revanchisme et d’une obsession de certains éléments du passé –  revanchisme et obsession des fantômes du passé qui sont aussi présents, mais cela va beaucoup plus loin. L’attitude de ceux qui n’ont pas voulu le voir par manque de lucidité ou par peur de s’opposer à la violence médiatique des défenseurs de la « mémoire historique », a et aura ses conséquences.

Et pour terminer cet entretien, pourriez-vous délivrer un dernier message d’espérance pour les lecteurs d’InfoCatólica?

Dieu est le Seigneur de l’Histoire. Et le Christ, le Fils de Dieu fait chair, est l’axe de l’Histoire. L’Histoire fait référence au temps et à l’espace dans lequel nous nous mouvons, mais Dieu règne depuis l’éternel, depuis le jour éternel, et de notre réalité espace-temps, c’est à cela que cette réalité nous conduit. Cette vérité doit nous donner de l’espérance: une espérance théologale, qui a ses fondements dans la foi et qui est exprimée et qui culmine dans la charité. Même si les circonstances que nous vivons peuvent nous abasourdir et nous faire peur, nous devons avoir une confiance absolue dans la Providence pleine d’amour du Dieu qui est amour, qui par amour a mené à son terme l’œuvre de la Création et a créé l’homme, et qui par amour de l’homme tombé, a manifesté un encore plus grand amour en lui envoyant son Fils pour le racheter et le sauver. C’est un Dieu-Amour qui non seulement a rendu à l’homme l’Amitié qu’il avait avec Lui, mais qui, même, par l’intermédiaire de son Fils, a accordé à l’homme l’adoption filiale comme fils adoptif de Dieu.

Et maintenant, par l’Esprit Saint, il dirige l’homme avec ses dons et sa grâce vers la plénitude de l’éternité céleste, faisant ainsi un « homme nouveau » qui, par la bonté infinie de Dieu, est appelé à prendre part à la vie intime de Dieu, une vie d’amour entre le Père et le Fils dans l’Esprit Saint. Cette conviction, sous la protection maternelle de la Sainte Vierge Marie, doit nous remplir de joie au milieu de toutes les adversités. La foi, l’espérance et l’amour ne peuvent jamais être arrachés de l’âme du croyant, qui a confiance en la victoire ultime de notre Seigneur Jésus-Christ. Cela lui donnera la force de continuer à avancer, en luttant sans décliner face à l’adversité.


NDT
  1. « Le meilleur des mondes », titre original anglais « Brave New World »,  a été écrit par l’auteur britannique Aldous Huxley lors d’un séjour de trois mois à Sanary-sur-Mer (près de Toulon) en 1931. Paru en 1932, il a connu une traduction française la même année et une traduction espagnole en 1935 sous le titre « Un mundo feliz » Un monde heureux. Cette première traduction en espagnol était de Luys Santa Marina (1898-1980), écrivain, journaliste et poète espagnol membre de la Phalange (droite sociale de José Antonio Primo de Rivera). Résident à Barcelone, il se montre actif partisan du soulèvement militaire de juillet 1936, condamné à mort par le gouvernement républicain, mais finalement gracié, il passe la durée de la guerre civile en prison jusqu’à la conquête définitive de la Catalogne par les troupes franquistes début 1939
  2.  La Croix de la Vallée des morts « Valle de los caídos » (de « caer » tomber ; personnes mortes en défendant une cause – réf. Dictionnaire de la Royale Académie Espagnole). Cette croix fait 150 mètres de haut et surplombe la colline sous laquelle se trouve la basilique de la Sainte Croix, tout près de l’abbaye bénédictine du même nom, dans la Sierra de Guadarrama, à 9,5 km au nord du palais-monastère de l’Escorial (Cf site de l’abbaye http://www.valledeloscaidos.es/
  3. En référence au Pilier (Pilar), en faite une colonne sur laquelle la Sainte Vierge serait apparue en l’an 40 à l’apôtre Jacques venu évangéliser la péninsule ibérique et qui se trouvait à ce moment-là complètement découragé face à la tâche qui l’attendait. L’apparition aurait eu lieu dans une localité devenue Saragosse. La colonne avec statue de la Sainte Vierge (Virgen del Pilar) se trouve à l’intérieur de la cathédrale-basilique du même nom.  Evidemment lors des sièges de Saragosse par les armées de Napoléon (héritier de la Révolution, responsable de l’emprisonnement du Pape mort dans une geôle française, etc.) la Vierge du Pilar, a particulièrement été évoquée par les Espagnols, avec un fort symbole religieux mais aussi patriotique.
  4. La SND est une maison d’édition espagnole indépendante qui édite des livres qui veulent présenter la vraie réalité historique en particulier sur la Guerre Civile Espagnole, en combattant notamment la vision « officielle » des gouvernements espagnols qui,  depuis quelques années, ont imposé des lois mémorielles controversées. Le livre évoqué « Vous brûlerez comme en 1936 » https://sndeditores.com/product/ardereis-como-en-el-36/ fait évidemment références aux églises incendiées (sans parler des catholiques espagnols torturés et tués) de cette époque. L’on voit encore actuellement ces genres de « slogans » peints sur des églises en Espagne, mais aussi dans leur version française, au nord des Pyrénées.
  5. Lire ou relire «  Homage to Catalonia »  de George Orwell (1903-1950), paru en 1938, première traduction française en 1955 (première édition italienne de 1948 ; espagnole de 1970). Témoignage brut et sincère d’un vécu de terrain puisque l’auteur, arrivé avec son épouse à Barcelone en décembre  1936, pour en repartir en juin 1937, a vraiment combattu les armes à la main, côté républicain (Barcelone et front d’Aragon), et même si sa vision de l’Espagne et des Espagnols est à l’époque encore très britannique et sans doute encore insuffisante, cette expérience a sans doute été d’importance pour l’évolution de la pensée du futur auteur de « La ferme des animaux » (1945) et de « 1984 » (1949).
  6. constitution espagnole de 1978, faisant suite à la période de transition après la mort du gl Franco en 1975, et sur laquelle repose l’actuelle monarchie constitutionnelle
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