Dès mars dernier, les habituels « y’a qu’à » savaient exactement ce qu’il fallait faire pour arrêter le covid: masques, tests, gel… et traçage des contacts. On a tout eu (c’est un peu comme dans la chanson « Vesouls » de Brel) , avec plus ou moins de retard, et peu de succès (si tant est que les chiffres qu’on nous assène en boucle soient fiables), en particulier l’appli « Stop covid » a fait un flop digne de rester dans les annales. Et de vanter le modèle asiatique dont les populations, qui seraient bien plus disciplinées que nous, auraient joué à fond la carte du traçage numérique, permettant ainsi de contenir voire de faire cesser les contaminations. Ou plutôt du flicage systématique, comme le révèle cette enquête d’un cabinet britannique de conseil en risques et stratégie: mais vaincre le virus à ce prix, n’est-ce pas (bien) trop cher payé?

L’Asie est la région du monde où la vie privée est la plus surveillée

AsiaNews, via AM Valli
2/10/2020
Ma traduction

Selon l’indice Verisk Maplecroft, les pays où la vie privée des gens est le plus violée sont la Chine, le Pakistan, le Myanmar, la Thaïlande, l’Inde, les Philippines et le Cambodge. Intelligence artificielle et « big data » utilisées pour recueillir des informations pendant la pandémie. Une plus grande transparence de la part des gouvernements est nécessaire pour inverser la tendance.

Hong Kong (AsiaNews) – L’imposition de règles anti-pandémie strictes a fait de l’Asie la région où la vie privée est la plus surveillée au monde. C’est le résultat de l’indice publié par Verisk Maplecroft . Le cabinet de conseil britannique a mené une enquête sur 198 pays, les classant en fonction d’éventuelles violations telles que les opérations de surveillance de masse, le vol de données personnelles et les perquisitions à domicile.

Confirmant une tendance amorcée ces dernières années, la vie privée des habitants de nombreux pays asiatiques est de plus en plus menacée. Les pays les plus critiques sont la Chine, le Pakistan, le Myanmar, la Thaïlande, l’Inde, les Philippines et le Cambodge.

Avec la crise sanitaire, le gouvernement chinois a accru son contrôle sur ses citoyens, tout en restreignant davantage la liberté d’expression. Pour suivre les personnes en contact avec le covid, Pékin a imposé l’utilisation d’une application web spéciale. L’Inde aussi, seule démocratie au monde à avoir pris une telle décision. Avec les informations recueillies, Delhi veut compléter une base de données des personnes infectées d’ici 2021.

Afin de vérifier – et si nécessaire de punir – ceux qui ont enfreint les règles contre le Covid-19, les autorités chinoises ont également intensifié l’utilisation de systèmes de reconnaissance faciale et de drones. Les nouvelles technologies, telles que l’intelligence artificielle et les systèmes de collecte de données (big data), favorisent l’intrusion des autorités dans la vie privée des gens.

L’internet n’a pas été épargné par les contrôles. Grâce aux pouvoirs garantis par l’état d’urgence, les autorités cambodgiennes ont pu surveiller les réseaux sociaux sans limites, une mesure qui a souvent pris pour cible les voix critiques du Premier ministre Hun Sen.

Selon les analystes de Verisk Maplecroft, les menaces sur la vie privée de la population asiatique vont se multiplier dans les années à venir. Pour renverser la tendance, les gouvernements de la région devraient prendre des mesures transparentes dans la gestion des données personnelles, en particulier celles utilisées pour contrer l’urgence Covid-19.

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