A quelques minutes de la prise de parole de Macron (largement anticipée par les médias, dans un jeu de complicité tellement grossier qu’il en serait risible si le sujet n’était aussi grave), il faut lire cet article de Marcello Veneziani (qui ne remet pas en cause la réalité de la pandémie) qui décrit ce qui se passe en Italie où la situation est un copié-collé parfait (ou vice-versa) de la nôtre. Un monde politique aux abois, dans l’improvisation totale, qui a eu des mois pour se préparer à affronter la désormais mythique « seconde vague » (si tant est qu’elle existe, ce qui est loin d’être évident, et dans ce cas, le monde politique se serait prêté à un mensonge d’état), et qui n’a rien fait. Et aujourd’hui, avec un toupet phénoménal, ils osent incriminer le comportement « irresponsable » des gens.

Le gouverneur de la région Campanie, Vincenzo De Luca, accusateur!

Ils terrorisent les citoyens mais ils improvisent

Marcello Veneziani
La Verità, 13 octobre 2020
Ma traduction

Mais pensez-vous vraiment que la solution universelle soit le masque? Pensez-vous vraiment que c’est la panacée pour affronter la pandémie? Croyez-vous vraiment que le masque est la ligne de partage éthique, politique, sanitaire et même morale pour juger l’humanité et la diviser en un jugement universel entre les bienheureux et les damnés? Je suis de ceux qui disent : l’utilisation du masque ne servira pas à grand-chose mais c’est mieux que rien, c’est un mince remblai à la contagion et un symbole d’attention à l’épidémie. A défaut d’autres remèdes, c’est mieux que rien. Je m’en débarrasserai dès que possible, mais je respecte les règles.

Mais dans quel genre de civilisation, de pays évolué, de monde avancé vivons-nous si, après plusieurs mois de virus chinois (pourquoi l’appelle-t-on l’Espagnol ou l’Asiatique et pas le Chinois ?), nous continuons à croire que tout se résout comme le faisaient les hommes primitifs : en prenant ses distances, en s’enfermant, en se masquant, en se lavant les mains et en accusant ceux qui ne le font pas, en leur souhaitant tout le mal possible ? Les victimes du Chinois ne sont pas spécialement les téméraires, les sans-masques ou autres ; mais ils se comptent parmi les uns et parmi les autres, y compris parmi les prêcheurs de masques et de normes d’hygiène à outrance; il y a des gens de toutes les espèces et de toutes les religions, des croyants au virus, des adeptes du masque et pas seulement des négationistes, des athées du covid ou des minimalistes.

Mais je vais plus loin et je dis en pensant au gouvernement, aux institutions, aux task force réduites à des mask force, aux commissaires et à l’appareil du système: depuis des mois, le traitement ne se retourne que contre les citoyens, il semble être un défi entre les individus et le Mal. La population en général observe les préceptes et les limitations, mais au niveau stratégique et institutionnel, gouvernemental et sanitaire, que fait-on? Plusieurs mois après ses débuts, en tant que première urgence planétaire, nous sommes toujours aux prises avec des tests, il faut dix heures et plus pour un test, sachant qu’il faut ensuite le répéter rapidement; les hôpitaux s’effondrent déjà, en quelques jours les places en soins intensifs ne suffisent plus, et ainsi de suite. Mais peut-on panser faire face à la pandémie en reportant la thérapie, la prophylaxie, sur les utilisateurs et la vertu des masques, les soins palliatifs et l’isolement, l’abstinence de toute fête ou rassemblement dans un modèle d’ascèse sanitaire de masse? Est-il possible que l’on mette tout sur le dos des gens et que rien n’ait été fait ces derniers mois sur le plan sanitaire, structurel, organisationnel, préventif pour mieux faire face à la deuxième vague, par ailleurs prévue? À quoi sert un gouvernement spécial d’urgence à part aux shows du premier ministre et à claironner à quel point nous sommes bons, quels phénomènes y a-t-il dans le gouvernement, quand il n’y a pas eu de programmation et que tout dépend du comportement vertueux des citoyens? Est-il possible qu’au niveau du gouvernement, le seul intérêt soit le profit politique du gouvernement en place, la police d’assurance du covid pour rester au pouvoir grâce à la pandémie?

Et puis au niveau mondial, le mystère reste entier en ce qui concerne la Chine, qui se targue de n’avoir aucune contagion et de ne pas avoir de retour du virus chez elle; on ne peut pas non plus comprendre la trajectoire du virus qui va du nord au sud, en zigzaguant ; il touche certains pays plus que d’autres, il frappe en « tache de léopard » ou plutôt « en aveugle ». Les mesures prises comptent peu quand on sait que des pays qui l’ont traitée différemment sont dans la même situation et que, inversement, des pays similaires en termes de prophylaxie, de climat ou de population ont connu des destins différents. Nous n’avons pas établi de règle, même si à la télévision, on a voulu nous faire croire que le virus touchait les pays souverainistes.

Curieux ensuite, certains gouverneurs locaux, comme le légendaire De Luca (membre du PD, gouverneur de la Campanie, ndt): si le virus épargne la Campanie, c’est grâce à lui et à ses mesures spectaculaires; si aujourd’hui il s’abat sur elle, c’est la faute du virus et du mauvais œil, qu’est-ce qu’il y peut? Est-il raisonnable d’objecter que si la nouvelle vague de pandémie n’est pas la faute de ceux qui gouvernent, ce n’était pas non plus grâce à eux qu’elle était peu nocive ? Combien de bravaches en carton pâte, en plus de ceux de Campanie et du Latium, ont fait preuve de sarcasme envers les régions les plus touchées par le virus, se vantant d’avoir été plus réactifs et plus efficaces; ils se sont vantées d’avoir tenu la bête à distance quand chez eux, la bête dormait; mais quand la bête s’est réveillée chez eux aussi, ils ont immédiatement déclaré l’effondrement de leurs structures sanitaires et de leurs soins.

Mais quel est ce pays civilisé qui sait plusieurs mois à l’avance qu’une nouvelle vague arrive, qui terrorise les gens quotidiennement et les avertit vingt fois par jour – ne baissez pas votre garde ! Le virus revient ! – Et qui après n’a pas de stratégie, bien que disposant de légions de généraux, commissaires, gourous, présidents vantards et scientifiques médicaux exhibitionnistes toujours en vidéo ; et qui est complètement pris au dépourvu, non préparé, désorienté par le retour agressif du virus, même s’il est beaucoup moins mortel jusqu’à présent ? Dans quelques jours, nous nous effondrerons, nous disent-ils; mais pendant tous ces mois, en plus de prêcher aux citoyens, qu’avez-vous fait pour nous équiper pour la deuxième vague? Est-il possible que tous les devoirs et tous les problèmes nous concernent, nous les individus, citoyens effrayés, à qui un seul vaccin a été inoculé, le Paurosan, un produit psycho-pharmaceutique injecté par les chaînes de télévision, qui est le contraire d’un placebo ou d’un anxiolytique, parce qu’il génère de l’anxiété, aggrave l’angoisse, amplifie la peur de tout? Est-il possible que tout soit résolu dans les masques et dans l’anti-movida et dans le toit aux familles (pas plus de six), mettant ainsi en place notre conscience, pas notre santé?

Les gouvernements peuvent siéger sans investiture populaire ; mais après, c’est nous qui redevenons souverains lorsqu’il s’agit de prendre le poids du virus chinois directement sur nos épaules.


Vive le régime de Zorro, vive la démocratie masquée.

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