L’un des invités récurrents du blog de Marco Tosatti qui signe sous le pseudo « Abbate Faria » interpelle le Saint-Siège pour demander des éclaircissements. Une initiative qui rejoint celle de fidèles catholiques présentée par Luisella Scrosatti, et s’adressant à la CDF. Si l’on se réfère aux dubbia formulés en 2016 par quatre cardinaux (dont deux ont quitté ce monde) et sans réponse depuis lors… la patience est de rigueur. Mais la démarche a au moins le mérite de mettre les problèmes en évidence, et peut-être d’ouvrir les yeux des aveugles.

C’est vrai, plus le temps passe, plus les contours de l’histoire commencent à se préciser, comme cela a déjà été constaté de toutes parts. Mais même ainsi, il subsiste de nombreux doutes et questions sur lesquels – nous insistons – , il est plus que jamais nécessaire que le Saint-Siège apporte des éclaircissements. Le chœur de ceux qui, à divers titres, se sont empressés, dans les heures qui ont suivi le tsunami, de jeter de l’eau sur le feu sous la bannière « du-calme-rien-n’a-changé » (sur le plan doctrinal) n’a pas aidé, sans parler du grand nombre de ceux qui sont allés jusqu’à dire « mais-cette-phrase-le-pape-ne-l’a-jamais-dite ». La liste suivante ne prétend certes pas être exhaustive, mais les questions qu’elle contient nous semblent couvrir au moins les aspects fondamentaux de la question.
Abbate Faria
- Le Saint-Siège confirme-t-il que l’expression, se référant aux personnes homosexuelles, « ce que nous devons faire est une loi de coexistence civile. De cette façon, ils sont protégés par la loi« . dans le documentaire « Francesco » du réalisateur russe Evgeny Afineevsky a été effectivement dite par le pape François ? Si oui, quand et à quelle occasion?
- Est-il vrai que : a. la phrase ci-dessus figurait à l’origine dans une interview donnée le 31 mai 2019 par le pape François à la journaliste mexicaine Valentina Alazraki ; b. par la suite, la phrase ci-dessus a été retirée de la version finale? Si la réponse à b) est affirmative, qui a décidé de la coupure et pourquoi? et le Saint-Siège a-t-il été informé et a-t-il donné son accord?
- Le Vatican a-t-il collaboré, et si oui dans quelle mesure, avec quelles contributions et à quel moment, avec le réalisateur Evgeny Afineevsky pour la préparation du documentaire « Francesco »?
- Le Saint-Siège sait-il comment et quand le réalisateur Evgeny Afineevsky est entré en possession du fragment avec la phrase « ce que nous devons faire est une loi de coexistence civile. De cette façon, ils sont protégés par la loi« , et l’a ensuite fusionné avec le documentaire « Francesco »?
- Le Souverain Pontife et d’autres collaborateurs ont-ils vu une avant-première du documentaire « Francesco », et quand?
- Au cas où le documentaire « Francesco » a été visionné en avant-première, le Souverain Pontife et ses collaborateurs ont-ils jugé inopportun qu’il ne soit pas diffusé dans la version dans laquelle il a été présenté au Festival du cinéma de Rome?
- Le Saint-Siège considère-t-il comme un hasard le fait que le documentaire ait été présenté alors que sont en cours le Synode allemand et les enquêtes relatives à l’affaire Becciu?
- Le Pape savait-il qu’Andrea Rubera – qui apparaît dans le documentaire « Francesco » et avec qui il s’est entretenu par téléphone suite à une lettre de Rubera lui-même – a eu 3 enfants avec Dario De Gregorio en utilisant la pratique de la « gestation pour autrui » plus connue sous le nom d' »utérus en location »? [nom italien pour « mères porteuses »]
- A la lumière du n° 2357 du Catéchisme de l’Eglise Catholique, le Pape considère-t-il que les Andrea Rubera et Dario De Gregorio précités, que le documentaire en question montrent commesemble-t-il intéressés à ce que leurs enfants aient une éducation catholique, peuvent remplir cette tâche s’ils vivent leur union y compris charnellement?
- Le Pape est-il au courant que lors de la transmission « Fuori Onda » du 31/01/2016, ledit De Gregori a dit textuellement : « la mère n’existe pas, la mère est un concept anthropologique, elle n’est pas là » (en référence aux enfants susmentionnés, ndlr)? Et pourquoi le Pape n’a-t-il pas jugé opportun de souligner à MM. Andrea Rubera et Dario De Gregori l’importance pour un enfant de grandir avec un père et une mère?
- Comment le Pape évalue-t-il la loi n° 76 du 20 mai 2016, qui régit les unions civiles en Italie (la loi dite Cirinnà) à la lumière de la vision catholique de la famille? La trouve-t-il cohérente avec l’exigence exprimée par lui lors de l’interview de la journaliste Valentina Alazraki de protéger légalement les homosexuels? L’Église italienne et/ou le Saint-Siège ont-ils joué un rôle actif dans le processus qui a conduit à l’approbation de cette loi?