L’analyse de Riccardo Cascioli: « Puisque Trump est le méchant par antonomase et que tous les moyens sont légitimes pour l’écarter, il y a une prolifération de ‘bizarreries’ dans les urnes ; et surtout, il y a la convergence de la presse et des grands pouvoirs pour les couvrir et les légitimer« .

C’est là toute l’ironie de l’histoire : le totalitarisme communiste qui s’est effondré avec l’Union soviétique et qui semblait définitivement vaincu, reprend maintenant une nouvelle vie sous des formes modifiées dans le pays même qui avait vaincu l’Union soviétique.

Mais QUI a brûlé ces voitures??

L’élection présidentielle américaine ratifie la fin de la démocratie

Riccardo Cascioli
La NBQ
7 novembre 2020
Ma traduction

Ce qui est en train de se passer pour les élections présidentielles américaines tient de l’incroyable: puisque Trump est le méchant par antonomase et que tous les moyens sont légitimes pour l’écarter, il y a une prolifération de « bizarreries » dans les urnes ; et surtout, il y a la convergence de la presse et des grands pouvoirs pour les couvrir et les légitimer. En réalité, la prophétie de Saint Jean-Paul II, relancée plus récemment par Benoît XVI, se réalise : « Une démocratie sans valeurs se transforme facilement en totalitarisme ouvert ou sournois, comme le montre l’histoire ».

Donald Trump est le méchant par antonomase, il est donc licite de le vaincre, quels que soient les moyens nécessaires à utiliser, licites ou non. Pendant quatre ans, cette thèse a été répétée et déclinée de toutes les manières possibles, à tous les niveaux. Au lendemain de la nette victoire de 2016 sur Hillary Clinton, certains ont défendu dans une revue aussi prestigieuse que « Foreign Affairs » la légitimité du recours à l’armée, véritable invocation au coup d’Etat.

À cette époque, la victoire de Trump a été une surprise et il n’y avait pas grand-chose à faire concrètement, mais une campagne de diffamation systématique a commencé, des enquêtes judiciaires grotesques (comme celle des services russes au service de Donald), l’amplification et la déformation constante des réparties du président, la sous-estimation systématique et la minimisation des succès politiques et diplomatiques.
Jusqu’à la préparation de cette campagne électorale qui ne devait pas réserver de surprises, au point qu’il y a quelques jours à peine, la présidente de la Chambre Nancy Pelosi, dans un tweet, n’a pas hésité à déclarer explicitement que quel que soit le résultat de l’élection, Joe Biden sera président.

Cela dit, ce à quoi nous assistons ces jours-ci tient de l’incroyable : non seulement pour les « bizarreries » du décompte des votes, mais surtout pour la convergence de la presse et des grands pouvoirs dans leur couverture et leur légitimation. L’apparition soudaine de centaines de milliers de bulletins de vote qui renversent le résultat, les journalistes qui censurent le président Trump en direct, les gouvernements et la grande finance qui se projette déjà dans l’ère Biden… Trump devait être renversé, peu importe si la majorité de l’électorat était avec lui, peu importe comment. Scènes dignes d’élections présidentielles en Afrique.

Ce qui devait se produire, on l’a fait se produire: une oligarchie contre le peuple l’a décidé. Ce à quoi nous assistons n’est pas seulement un mauvais épisode qui ne remet toutefois pas en cause le système démocratique des États-Unis ; c’est au contraire la fin de la démocratie. Aux États-Unis aussi, il existe aujourd’hui un totalitarisme culturel et politique qui ne permet pas les répliques et les voix en dehors du chœur.

En Europe, au fond, ce n’est pas nouveau, nous le vivons depuis un certain temps : nous avons vu ce qui s’est passé lorsque certains pays ont voté contre la ratification des traités de l’Union européenne ou maintenant la guerre de Bruxelles contre les pays (voir Pologne et Hongrie) qui insistent pour revendiquer leur identité chrétienne ; et nous avons vu depuis au moins dix ans maintenant comment en Italie les résultats des sondages sont renversés si ce n’est pas la gauche qui gagne, avec les personnes au gouvernement que personne n’a élues.

Pourtant, jusqu’à présent, les États-Unis ont été considérés, malgré toutes leurs limites, comme un point de référence pour la liberté et la démocratie, comme un bastion contre les dérives socialistes européennes. Plus maintenant, à l’évidence. Cette idéologie néfaste que nous avons vue à l’œuvre ces derniers mois derrière le mouvement qui veut effacer l’histoire du pays – avec le retrait et la destruction de statues représentatives -, derrière le mouvement violent des Black Lives Matter, derrière les groupes écologistes qui dictent l’agenda du gouvernement, est maintenant solidement aux commandes des États-Unis et impose un nouveau totalitarisme.


C’est là toute l’ironie de l’histoire : le totalitarisme communiste qui s’est effondré avec l’Union soviétique et qui semblait définitivement vaincu, reprend maintenant une nouvelle vie sous des formes modifiées dans le pays même qui avait vaincu l’Union soviétique.

En réalité, il ne s’agit de rien d’autre que de la réalisation de la prophétie de saint Jean-Paul II, reprise ensuite par Benoît XVI.
Jean Paul II écrivait, dans son message à la sixième session plénière de l’Académie pontificale des sciences sociales (23 février 2000) en référence à l’encyclique Centesimus Annus:

À l’aube du troisième millénaire, la démocratie doit faire face à une grave question. On a en effet tendance à considérer le relativisme intellectuel comme le corollaire nécessaire des formes démocratiques de la vie politique. De ce point de vue, la vérité est déterminée par la majorité et varie en fonction des tendances culturelles et politiques passagères. Ceux qui sont convaincus que certaines vérités sont absolues et immuables sont considérés comme déraisonnables et peu fiables. D’autre part, en tant que chrétiens, nous croyons fermement que « s’il n’y a pas de vérité ultime pour guider et orienter l’action politique, alors les idées et les croyances peuvent facilement être exploitées à des fins de pouvoir. Une démocratie sans valeurs se transforme facilement en un totalitarisme ouvert ou sournois, comme le montre l’histoire » (Centesimus annus, n. 46)

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http://www.vatican.va/content/john-paul-ii/it/speeches/2000/jan-mar/documents/hf_jp-ii_spe_20000223_acd-sciences-plenary.html

Le même concept a été exprimé dans l’encyclique Veritatis Splendor (1993), soulignant à nouveau le risque de « l’alliance entre la démocratie et le relativisme éthique, qui enlève à la coexistence civile tout point de référence moral sûr et la prive, plus radicalement, de la reconnaissance de la vérité ».

Et Benoît XVI, lors de l’audience générale du 14 novembre 2012, lui a fait écho en affirmant:

L’homme, séparé de Dieu, est réduit à une seule dimension, la dimension horizontale, et précisément ce réductionnisme est l’une des causes fondamentales des totalitarismes qui ont eu des conséquences tragiques au siècle dernier, ainsi que de la crise des valeurs que nous voyons dans la réalité actuelle.

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http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2012/documents/hf_ben-xvi_aud_20121114.html

Une démocratie sans valeurs se transforme facilement en un totalitarisme ouvert ou sournois, comme le montre l’histoire. C’est ce qui se passe sous nos yeux dans l’Occident qui a renié Dieu, dans l’Occident de l’homme qui s’est fait Dieu. Nous vivons sous la chape totalitaire d’une série d’idéologies regroupées sous le parapluie du politiquement correct, et lorsque quelqu’un oppose une résistance, le Pouvoir se déchaîne avec toute la violence possible, évidemment au nom de la démocratie (mais les régimes communistes ne se sont-ils pas toujours appelés démocraties populaires?) Les élections présidentielles actuelles aux États-Unis le prouvent sans équivoque.

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