Formidable commentaire d’AM Valli: « Dans la situation actuelle de folie, en réalité, tout est aggravé par le fait que le véritable dominateur de la scène semble être le vide… Le dernier penseur qui nous a donné des clés de lecture et aussi une perspective est peut-être Joseph Ratzinger, avec son invitation à la recherche de la Vérité et à vivre non pas comme si Dieu n’existait pas, mais comme si Dieu existait. Mais nous avons vu comment Ratzinger a été traité« .

Nous, catholiques, pouvions regarder vers la fenêtre du Palais Apostolique et, en la voyant ouverte et éclairée, il nous était possible de nourrir l’espoir en sachant que Pierre était à l’œuvre pour témoigner de la Vérité. Mais maintenant, il n’y a plus personne derrière cette fenêtre.

Quand le diable fait des heures supplémentaires

Je dirais que ces jours-ci le diable, spécialisé dans la division et la confusion, a décidé de faire des heures supplémentaires. Où que vous regardiez, il n’y a que chaos, folie et opposition. Au moment où j’écris ces lignes, en Amérique, les deux candidats qui se battent pour la Maison Blanche se disputent et on ne sait pas qui a gagné et qui a perdu, alors que des troubles éclatent dans les rues. Ici, dans notre pays, dans la petite Italie, les gens s’interrogent sur les zones rouges, oranges et jaunes et ne savent plus ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas faire, mais ils ont malheureusement une certitude : leur pauvreté croissante causée par des dirigeants ineptes. Partout dans le monde, le virus est une source de questions qui, la plupart du temps, n’ont pas de réponse. Face à la pandémie, la science elle-même semble désemparée. Certains nous disent que le vaccin résoudra tous les problèmes, d’autres prétendent qu’un vaccin sera inutile et peut-être nuisible. Les virologues eux-mêmes sont divisés et, dans certains cas, s’insultent les uns les autres. Et puis il y a le terrorisme islamique, qui alimente d’autres questions dont nous ne connaissons pas la réponse (quand et comment et où frappera-t-il à nouveau ?) et nous met face à la folie lucide d’une religion en proie à ses contradictions.

Et qu’en est-il de l’Église catholique ? Là aussi, voilà le triomphe de la confusion : un pape qui souvent ne confirme pas ses frères dans la foi mais les confond, des évaluations papales et des expressions qui ont besoin d’interprétations alambiquées pour comprendre ce qu’elles visent réellement, des « opinions personnelles » opposées à l’enseignement doctrinal de toujours. Des choses, littéralement, folles. Et ne parlons pas de la présence de deux papes, un élément de duplicité et de division qui est en soi une source d’égarement.

La folie des législateurs, qui semblent avoir complètement perdu le contact avec la réalité, est désormais paroxystique. Nos propres DPCM (décret du premier ministre, officiellement justifiés par « l’état d’urgence »), insensibles aux coups mortels qui s’installent dans des catégories productives entières, en sont un exemple. Mais ailleurs, il n’y a pas de quoi être plus joyeux. Il suffit de penser à l’idée folle née au Royaume-Uni, où un projet de loi est en cours de discussion autour d’une loi qui voudrait étendre même au contexte privé, c’est-à-dire à ce qui se dit dans la famille, le crime d’incitation à la haine sur certaines questions telles que l’orientation sexuelle des personnes.

À ce rythme, Big Brother, d’ orwellienne mémoire, nous apparaîtra comme un dilettante pour ce qui concerne les résultats plus pervers de l’extrémisme égalitaire et du politiquement correct.

J’ai déjà fait référence au mot chaos, que nous utilisons souvent comme synonyme de confusion. Mais il y a un autre élément dans l’étymologie du chaos qui mérite l’attention. Le chaos n’est pas seulement le désordre, babel; c’est avant tout le vide, c’est l’abîme qui s’ouvre devant nous.

Dans la situation actuelle de folie, en réalité, tout est aggravé par le fait que le véritable dominateur de la scène semble être le vide. Un énorme trou noir engloutit la ratio, la raison.

Le sommeil de la raison, comme nous le savons, engendre des monstres. Mais on peut dire qu’il n’y a même plus de monstres. Ceux qui naissent aujourd’hui de la folie collective sont grotesques, absurdes.

Alors, sur qui devrions-nous nous appuyer? Où peut-on trouver une raison d’espérer ?

La politique offre une image d’elle-même si misérable et mortifiante qu’elle rend impossible, en cas de vote, de se déterminer à donner son consensus à l’un quelconque des acteurs sur scène. Dire qu’on ne peut sauver personne peut sembler être du « n’importe quoi », je le comprends. Néanmoins, il me serait difficile de désigner une personne à sauver.

Le monde de la culture, en général, ne propose pas de figures pouvant servir de points de référence. Les intellectuels non asservis existent, certes, mais personne n’est capable de combler le grand vide avec une proposition reconnaissable, appréciable et capable de sens.

Le dernier penseur qui nous a donné des clés de lecture et aussi une perspective est peut-être Joseph Ratzinger, avec son invitation à la recherche de la Vérité et à vivre non etsi Deus non daretur, mais veluti si Deus daretur, non pas comme si Dieu n’existait pas, mais comme si Dieu était là. Mais nous avons vu comment Ratzinger a été traité.

Χάος (chaos, ndt) vient du verbe khaino, qui signifie « ouvrir grand ». La confusion actuelle est une source d’angoisse car nous sentons que l’abîme s’ouvre grand sous nos pieds et que, humainement, nous n’avons rien à quoi nous accrocher.

Nous, catholiques, pouvions regarder vers la fenêtre du Palais Apostolique et, en la voyant ouverte et éclairée, il nous était possible de nourrir l’espoir en sachant que Pierre était à l’œuvre pour témoigner de la Vérité. Mais maintenant, il n’y a plus personne derrière cette fenêtre. Et pas seulement cela. Même au sommet de l’Eglise, pour reprendre les mots de Paul, il y en a qui nous troublent et qui veulent subvertir l’Evangile du Christ.

Donc, puisque le diable a décidé de faire des heures supplémentaires, il ne nous reste plus qu’à en faire aussi, d’abord par la prière, puis par de fortes injections de Bon Sens.

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