En prévision de la rencontre « L’Economia di Francesco » initialement programmée à Assise et qui, covid oblige, se tiendra en visioconférence du 19 au 21 novembre prochains, La NBQ , conjointement avec l’Association TFP et l’Observatoire Van Thuan pour la Doctrine sociale de l’Eglise catholiques organise ces jours-ci une conférence en ligne sur le thème « Poveri tutti (*). Ce qui fait du bien à l’économie, c’est la conversion, pas l’utopie ». Présentation (et réflexion) de Riccardo Cascioli.

(*) Tous pauvres. Allusion évidemment au titre de la dernière encyclique

Poveri tutti, le mot d’ordre du Nouvel Ordre Mondial

Riccardo Cascioli
La NBQ
16 novembre 2020
Ma traduction

Ce n’est pas un secret que les Nations unies poursuivent un projet de gouvernance mondiale depuis des décennies. Que ce projet implique le gouvernement d’une élite, de matrice socialiste, qui vise une économie centralisée et planifiée et qui voit dans la présence et dans l’activité humaine une menace, est facile à vérifier. Que l’alarmisme climatique soit avant tout au service de ce projet politique est facile à comprendre : la peur instillée dans la population crée un consensus pour des politiques (augmentation des impôts, restrictions des libertés personnelles et associatives, taxation des instruments et des produits, etc.). Il n’est donc pas difficile de deviner que le covid se révèle être une fabuleuse opportunité d’accélérer la réalisation de ces projets centralisateurs et liberticides, d’essence totalitaire.

La véritable nouveauté de ces dernières années, par contre, est que le Saint-Siège ait donné une grande impulsion à ce projet mondialiste: jusqu’à Benoît XVI, il constituait plutôt un rempart, un point de résistance au nom de la dignité de l’homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. C’est surtout avec Jean-Paul II qu’il y a eu une collision frontale, dans les années 1990, lors des grandes conférences internationales de l’ONU (sur l’environnement, le développement, les droits de l’homme, les femmes, l’alimentation) où ces politiques ont fait l’objet de traités internationaux.

Avec le pontificat actuel, au contraire, la route a été inversée et, sur la vague du paupérisme à la latino-américaine, il y a eu un alignement rapide avec les positions marquées par l’ONU. Et même, le pape François a en quelque sorte pris la tête de ce mouvement. L’encyclique Laudato si’, sur l’écologie, a de ce point de vue représenté le véritable tournant et le pape François lui-même l’interprète ainsi, au point d’exiger que chacun la lise, l’approfondisse et organise des journées et des semaines d’étude.

Mais récemment, le Magistère du Pape François s’est enrichi de deux autres événements qui déclinent encore davantage cette utopie mondialiste et tentent de l’intégrer au Magistère de l’Eglise : l’encyclique Fratelli Tutti, signée le 3 octobre dernier à Assise, et la rencontre consacrée à l’ « Economie de François« , qui se tiendra via internet du 19 au 21 novembre, en direct d’Assise.

D’un côté, il y a la description des principes et des lignes directrices pour un monde où la reconnaissance d’une fraternité universelle est instrumentalisée au profit d’une réforme politique radicale ; de l’autre, on passe à l’action, jetant les bases d’un nouveau système économique qui devra prendre forme dans les prochaines décennies. Ce n’est pas pour rien que de nombreux jeunes économistes participent à la rencontre d’Assise.

C’est une dérive inquiétante, qui met l’Eglise au service d’idéologies, d’utopies destinées à provoquer davantage de pauvreté et de conflits.


La grave tentation est en effet celle de poursuivre des utopies politiques et économiques qui de fait visent à une pauvreté généralisée, dans la croyance erronée que le développement et la croissance économique entraînent la destruction de la planète. On oublie que l’économie est aussi un instrument dont l’issue dépend du cœur de l’homme, que c’est le péché qui engendre l’injustice et la violence, et que c’est la conversion au Christ Sauveur qui oriente les instruments économiques vers le bien.

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