Dans le prolongement des élections américaines, Mgr Vigano accordé une très longue interview à Giuseppe Nardi, pour le portail allemand katholisches.info. Ce qui se passe là-bas, dit-il, est une partie d’un « agenda globaliste » plus vaste, qui embrasse pratiquement le monde entier (merci à Isabelle, qui a bien voulu se charger de la traduction).
« Trump est un obstacle à l’agenda globaliste » – Une interview de Mgr Vigano
Giuseppe Nardi
katholisches.info
11 novembre 2020
Traduit de l’allemand par Isabelle
Au cours des dernières années l’archevêque Mgr Vigano, s’est fait connaître de nombreux catholiques, pour qui il est devenu, de plus en plus, une voix autorisée, que l’on écoute. Dans une interview pour Katholisches.info, l’ancien haut diplomate s’exprime sur les événements actuels aux USA qu’il suit de très près. Ce qui se passe là-bas, dit l’archevêque, est une partie d’un « agenda globaliste » plus vaste, qui embrasse pratiquement le monde entier.
L’archevêque est interrogé par Giuseppe Nardi.
Katholisches.info : Vous avez été, pendant plusieurs
années, nonce apostolique aux USA et connaissez bien ce pays, la première
puissance de ce que l’on appelle le monde libre. Que se passe-t-il actuellement
aux USA ?
Mgr Vigano : Les États-Unis
d’Amérique vivent, ces derniers mois, la mise en œuvre de l’agenda globaliste,
dans lequel sont impliqués, à quelques rares exceptions près, tous les états du
monde. Que ce soit en raison de sa puissance économique ou du rôle moteur
qu’elle joue dans les équilibres politiques internationaux, ce plan ne peut négliger
la plus grande démocratie occidentale. Avoir contre soi les USA avec Donald
Trump comme président et une majorité républicaine au Congrès et dans les États
de l’Union signifierait une opposition, une voix dissidente contre la pensée
unique, que la dictature mondiale ne peut pas tolérer. N’oublions pas que l’idéologie
de la gauche globaliste ne supporte pas les voix dissidentes qui pourraient la
remettre en question. Ce que nous sommes en train de vivre est une attaque
planifiée et minutieusement organisée, qui s’appuie sur la collaboration de
parties importantes des institutions, de la quasi-totalité des mass-media et
qui peut compter sur le financement de puissantes entreprises multinationales
et d’organisations internationales. De plus, il apparaît clairement, qu’il y a
une ingérence étrangère aussi bien du point de vue économique qu’au sens d’un endorsement pour le candidat démocrate. Je
voudrais aussi insister sur le rôle déstabilisateur joué par des mouvements
proches du Parti Démocrate comme BLM et les Antifa, tous financés par Soros. Le
temps qui sépare la proclamation officieuse de la victoire de Joe Biden et la
confirmation du véritable vainqueur de l’élection pourrait être utilisé par la
gauche pour provoquer des émeutes et des troubles selon le scénario habituel du
deep state.
Katholisches.info : Fin octobre, vous avez adressé une lettre ouverte au Président
Trump. Vous y utilisiez un vocabulaire assez apocalyptique. Etait-ce bien
approprié ? Votre opinion se trouve-telle confirmée par le scrutin ?
Ou, pour le dire autrement : les accusations et inquiétudes qui portent sur
une fraude systématique sont-elles justifiées ?
Mgr Vigano : L’utilisation du concept « apocalyptique » dans ce contexte me
paraît pleinement justifié parce qu’il concerne le combat final entre Dieu et
Satan, annoncé par l’Ecriture. Les événements auxquels nous assistons ne sont
peut-être pas l’ultime confrontation où l’Antéchrist semble triompher et où l’Eglise
et la société traditionnelle sont livrées à une persécution sans merci. Mais il
est certain que cette phase historique aura des répercussions directes sur la
manière et la séquence chronologique selon lesquelles s’établira le règne de l’Antéchrist.
La présidence de Trump peut, dans ce contexte, représenter un obstacle de
taille contre le deep state et le globalisme qui, en son essence idéologique,
est ennemi du genre humain et adversaire du Christ. Si le destin du monde est
en jeu, on ne peut utiliser, me semble-t-il que des accents apocalyptiques. En
ce qui concerne la fraude électorale, qui se révèle ces derniers jours, je
crois qu’il est indispensable que les autorités compétentes considèrent comme
la priorité la plus haute de faire toute la clarté pour assurer un comptage
correct. On ne peut pas à la fois en appeler à la démocratie et la délégitimer
comme populisme dès que la volonté du peuple s’écarte de ce que les élites
attendent de lui. Pour parvenir au pouvoir et s’y maintenir, la gauche
globaliste a toujours eu recours à la violence des armes ou à la fraude :
il suffit de penser au totalitarisme socialiste, à ses manifestations dans le
national-socialisme, le fascisme et le communisme.
Katholisches.info : Comment
est-il possible qu’aux USA, prototype de toutes les démocraties
représentatives, une élection puisse être manipulée ?
Mgr Vigano : Si le fait que les élections puissent faire l’objet de manipulations
relevait d’une possibilité théorique, ce qui apparaît aujourd’hui en fait bel
et bien une réalité. Des dizaines de vidéos où l’on voit ceux qui comptent les
voix trafiquer les bulletins de vote, des sacs entiers de bulletins abandonnés dans
les containers à déchets ou au bord de la route, ou des fanatiques qui se
vantent d’avoir, par haine de Trump, falsifié des bulletins ne laissent aucune place
au doute. Ce qui doit être élucidé, ce n’est pas l’existence, mais l’ampleur de
ces fraudes électorales. N’oublions pas non plus que l’on a découvert des
manipulations du software de comptage des voix.
On ne parle pas de quelques petites fraudes dans un comté reculé mais de tout un système où l’intervention extérieure se déroule systématiquement, de manière ciblée et coordonnée, toujours et exclusivement en faveur de Biden et contre Trump.
Le résultat de ces
élections, et cela indépendamment du nom du vainqueur, ne peut rester compromis
par des soupçons d’irrégularités gravissimes. Ce n’est pas pour rien que, après
avoir reçu des centaines de dénonciations, les tribunaux sont déjà entrés en
action pour clarifier ce qui s’est passé.
Je tiens à souligner encore
un élément important : la gauche considère la démocratie comme un
instrument de son pouvoir. Quand les citoyens, habilement persuadés par les
medias, se laissent convaincre de voter pour elle, c’est le peuple qui gagne ;
si les citoyens ne suivent pas l’endoctrinement répété jour après jour et les promesses
utopiques, s’ils votent pour un autre parti ou un autre candidat qui ne sont
pas de gauche, le peuple est alors déclaré incapable de prendre des décisions
et une élite, une oligarchie décide à sa place ce qui est bon et est mauvais
pour les masses.
Katholisches.info : Pouvons-nous
considérer les élections comme clôturées ainsi que le prétendent Biden, le
parti démocrate et une majorité des médias ?
Mgr Vigano : Les élections sont réglementées par des lois et des dispositions
précises : se fier aux projections des stations de tv que l’on a publiées
comme des chiffres définitifs pourrait retomber sur ceux qui veulent imposer leurs
souhaits comme une réalité incontestable. Nous avons très bien compris de quel
côté sont les gouvernements, les médias, les groupes
internationaux d’informations, la finance mondiale, les organisations
humanitaires et même l’Eglise de Bergoglio. Mais cela ne rend pas les
nombreuses irrégularités moins réelles, ni moins impérieuse la nécessité d’un
recomptage précis et conforme aux règles. Dans la mesure évidemment où le
respect des normes a encore un sens pour les démocrates.
Katholisches.info : Vous avez adressé un appel à tous les catholiques et à tous les
Américains de bonne volonté : pensez-vous qu’il a été entendu ? Comment
ont voté les catholiques, qui, dans l’histoire, ont été longtemps plus proches
des démocrates ?
Mgr Vigano : D’après ce qu’on peut voir jusqu’ici, l’électorat
catholique s’est majoritairement prononcé en faveur de Trump. En dépit de la
campagne de diffamation qu’ont menée, sous l’orchestration aberrante de Jorge
Mario Bergoglio et du cercle magique du Vatican, la conférence épiscopale
américaine et les intellectuels progressistes catholiques, les catholiques
américains ont compris qu’un candidat protestant qui défend la vie et la
famille doit être préféré à un soi-disant catholique qui promeut l’avortement
jusqu’au neuvième mois de la grossesse, l’idéologie du gender, l’idéologie
LGBTQ et les objectifs du globalisme.
Mais on ne peut nier
qu’on observe en général une confusion parmi les croyants du fait de la
pernicieuse allégeance au globalisme de la hiérarchie catholique et du fossé
toujours plus évident qui se creuse entre le peuple chrétien et ses pasteurs,
trop préoccupés de l’accueil inconditionnel des immigrés clandestins et de la
fermeture des églises en obéissance au diktat des comités de salut public.
Une chose est sûre :
les scandales sexuels et financiers qui impliquent une partie importante de l’épiscopat
progressiste, son laxisme moral et ses errances doctrinales sont en parfait
accord avec le soutien politique des démocrates américains et, généralement, de
la gauche globaliste ; un soutien réciproque qui devrait faire réfléchir.
Katholisches.info : Trump qu’on a vilipendé et conspué pendant quatre ans a (en l’état actuel des choses) obtenu huit millions de voix de plus qu’en 2016, plus de voix que Barack Obama qui, pour la gauche politique, était une sorte de « messie » séculier. Peut-on dire que Donald Trump est le président le plus populaire depuis Ronald Reagan ?
Mgr Vigano : Il faut naturellement attendre le résultat final des élections pour pouvoir évaluer la popularité de Trump. Mais on peut déjà reconnaître sa capacité à unifier les valeurs et le sentiment d’un patriotisme de bon aloi, qui sont niés par les démocrates et qu’ils veulent faire disparaître au nom de leur adhésion à l’agenda globaliste.
Trump avait la faculté
de donner une voix à la majorité de l’électorat américain ; et de là vient
sa popularité. Il faut regretter que dans d’autres pays, par exemple en Italie,
l’opposition se laisse reléguer au rôle de gate-keeping,
exercé dans le passé par d’autres mouvements, aujourd’hui au gouvernement. Cela
me semble – sauf changement in extremis – le prélude à une sorte
d’incompréhensible suicide politique.
Katholisches.info : On entend dire que Trump, en quatre ans de présidence, n’est pas
parvenu à contrôler totalement tout l’appareil fédéral. Ce que désigne
l’expression « deep state » existe-t-il réellement ? S’il
existe, a-t-il été actif lors des élections ?
Mgr Vigano : Quelqu’un qui reprend la présidence des Etats-Unis après des années de
gouvernement démocrate ne peut pas penser renouveler, en peu de temps, un
système institutionnel à ce point organisé. Ce que Trump a fait jusqu’ici démontre
une volonté louable mais révèle en même temps l’infiltration capillaire du deep
state aux différents étages du pouvoir.
Le contrôle par la
gauche des institutions, de la justice et des mass-media – que nous voyons
aussi en Italie – est le résultat de décennies d’activités souterraines, de
nominations, de chantages et de conflits d’intérêts. Nous ne pouvons pas
espérer qu’il soit possible en quatre ans de mettre un terme à un situation
aussi répandue, surtout si on le fait dans le respect dû aux lois et non pas,
comme d’autres, en contrevenant systématiquement au droit et à la justice.
Katholisches.info : Comment se fait-il que le Saint-Siège et le pape François aient
soutenu cette ostracisation de Trump ? Nous sommes troublés : y aurait-il
un rapport entre les démocrates et l’Eglise catholique ?
Mgr Vigano : L’Eglise catholique n’a rien de commun
avec les démocrates dont les idées sont inconciliables avec les enseignements
du Christ. Mais le soutien intéressé de la deep church au deep
state est évident : une alliance entre progressisme politique et
progressisme religieux en vue de la réalisation d’une société anti-chrétienne
avec sa propre religion mondiale universaliste.
Les liens de l’intelligentsia progressiste avec les démocrates sont solides et
remontent à la contestation étudiante des années 68 et reposent, du côté de l’Eglise,
sur un agenda de renouvellement que le Concile Vatican II s’est approprié dans
un sens aussi subversif que la gauche dans le domaine politique. Après des
décennies d’endoctrinement idéologique, jusque dans les universités et les
organisations catholiques, les conséquences néfastes pour la société sont
innombrables.
Il est sûr que
Bergoglio, aujourd’hui, a été choisi, au niveau mondial, comme le garant
spirituel du globalisme, sur la base des desiderata que John Podesta,
dans ses célèbres e-mails, avait baptisés « le printemps de l’Eglise. Il
me semble que le travail fait jusqu’ici par l’Argentin mérite à juste titre l’approbation
et les applaudissements des démocrates, comme de tous ceux qui veulent établir
le NOM.
Katholisches.info : Nigel
Farage a déclaré, quelques jours avant l’élection, que le moment était
favorable pour Trump. Le comptage des voix jusqu’ici semble prouver le
contraire : que devrait faire Trump maintenant, d’après vous ?
Mgr Vigano : Trump reste officiellement en fonction jusqu’au 20 janvier 2021.
Attendons les résultats des recomptages et l’issue des plaintes pour fraude,
comme la loi le prévoit et comme devraient le souhaiter toutes les parties.
Alors nous pourrons dire si Farage avait raison. Jusque-là, comme cela a été
confirmé par le sénat américain, Trump a le droit d’exiger la clarté et peut,
pour cela, recourir à tous les moyens que lui offre la loi, afin de protéger la
volonté de ses électeurs qui s’est exprimée par les urnes.
Katholisches.info : Ne vivons-nous pas aussi une guerre psychologique ?
Mgr Vigano : Cette guerre est réellement
psychologique : elle repose sur une évidente manipulation des masses,
réalisée au premier chef par les médias mainstream.
On va jusqu’à censurer les déclarations du président des Etats-Unis sur les
réseaux sociaux, et même dans les émissions télévisées en direct. Cela est fait
au nom d’un soi-disant droit des organismes d’information à faire disparaître
des nouvelles qu’ils jugent, arbitrairement, fausses. Cette censure a commencé
avec le fact checking exercé par des cercles clairement ancrés
idéologiquement et qui tentent ainsi de disqualifier comme fake news les
nouvelles qui ne correspondent pas à la « narration » officielle.
La même chose se produit
au niveau mondial avec les informations sur la pandémie du coronavirus. Les données
officielles réfutent impitoyablement le récit médiatique catastrophiste et,
pourtant, on continue à terroriser les masses parce que le covid 19, quel que
soit son degré de mortalité, sert d’outil pour imposer une limitation des
droits fondamentaux, qui ne serait jamais acceptée autrement. On ne devrait pas
s’étonner que Biden ait déjà annoncé de nouveaux lock-downs ou qu’il ait décidé
de rendre obligatoire le port généralisé du masque : il obéit aux pouvoirs
qui sont derrière l’état d’urgence pandémique.
J’attire l’attention
sur le fait que l’annonce du vaccin, produit par Pfizer – dont l’actionnaire
est le « philanthrope » Bill Gates, qui tient tout particulièrement à
voir réduite la population du globe, – a attendu la nouvelle de la supposée
victoire de Biden. Cela a rendu manifeste l’instrumentalisation politique par
les groupes pharmaceutiques de leurs recherches scientifiques. Je lis sur
internet que Sandra Zampa, ancienne vice-présidente du PD italien (gauche
démocratique) et actuellement secrétaire d’Etat à la santé du gouvernement
Conte, a remercié Pfizer pour cette opération.
Katholisches.info : Que peuvent ou que doivent, à votre avis, faire les catholiques
aux USA et dans le monde ?
Mgr Vigano : Les catholiques américains peuvent et doivent prier parce que, devant un
déploiement aussi massif de forces hostiles, seule l’intervention de Dieu peut
faire la vérité. Cela n’exclut naturellement pas de renouveler le témoignage
cohérent des catholiques dans le domaine social.
Cette action humaine, qui doit toujours être guidée par le bien commun ne doit pas perdre des yeux la dimension surnaturelle. Jésus-Christ est le Seigneur de l’histoire et le Roi des peuples : il n’abandonnera pas ses fils et ses filles au moment de l’épreuve, s’ils se tournent, avec confiance, vers lui et vers sa très sainte Mère.
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