L’affaire a fait grand bruit en Italie. Un article paru le 30 novembre dans le plus grand quotidien italien (et repris par l’ensemble des médias transalpins), Il Corriere della sera anticipait un document de la Commission européenne, rédigé bien entendu en anglais, « Staying safe« : 15 pages de lignes directrices pour se mettre à l’abri du Covid en cette période hivernale. Le document recommandait prétendument la suppression pure et simple des messes de Noël. Mais deux jours plus tard, il s’avérait que le plumitif du Corriere (usant sans doute du traducteur automatique) ignorait qu’en anglais, le même mot « mass« , désigne à la fois les messes (mais dans ce cas, il y a une majuscule: Mass) et les masses (càd les foules): «Consider not allowing any mass gatherings». Autrement dit, le document recommandait de ne pas autoriser les rassemblement de foules.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là: le Corriere, dans son édition du 2 décembre a pensé conforter et justifier son scoop en interviewant un prélat. Pas vraiment choisi au hasard, puisqu’il s’agit de l’inévitable « monsignore » Paglia. Qui à vrai dire n’en rate pas une.

Extrait de l’édito de Riccardo Cascioli du 3 novembre:

Au Corriere, il leur manque un traducteur, mais Paglia est là…

(…) L’ingérence de la Commission européenne dans la liberté religieuse est grave de toute façon, s’ajoutant aux initiatives de gouvernants individuels qui tentent de bloquer ou de limiter la participation aux messes (voir la Belgique et la France, ainsi que l’Italie) ; mais il est clair que si elle avait vraiment demandé une interdiction des messes de Noël, cela aurait pris une signification bien plus grave. C’était probablement le souhait de ceux qui dirigent le Corriere della Sera.

C’est ce qu’on constate aussi à travers les ecclésiastiques qu’ils recherchent pour des interviews. Hier encore, nous avons pu y lire les paroles en toute liberté de l’habituel Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie, toujours à propos des messes de Noël. Évidemment, le bon Paglia vient nous expliquer que cette année, nous avons l’occasion de redécouvrir le vrai Noël, ce qui, d’après ce qu’il dit, semble impossible quand l’accès aux messes est libre. En fait, cette année, nous avons l’occasion, unique en deux mille ans d’histoire, de vivre Noël comme il était à l’origine. « Comment était Noël il y a deux mille ans ? Pour cet enfant, il y a eu un lockdown total, il a tout trouvé fermé, et il n’est pas pour autant retourné au Ciel parce qu’on ne pouvait pas célébrer Noël: il est allé dans une étable pour montrer combien il nous aimait. Et il n’y avait que quelques bergers dans les environs ».

Là, il ne manquait plus que Jésus confiné [/victime du lockdown].

Que dire ? Avec de tels évêques, il n’est même pas nécessaire que la Commission européenne intervienne pour liquider l’Église.

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