Après la cérémonie de Bergame en présence de Mario Draghi, pour honorer les morts, l’essayiste catholique Paolo Deotto, ex-directeur du portail « traditionaliste » aujourd’hui disparu Riscossa Cristiana, ose appeler les choses par leur nom: ces morts ne sont pas des martyrs mais les victimes d’une stratégie sanitaire « criminelle », qui a délibérément choisi de privilégier l’attente du vaccin au soin des malades, et même à l’utilisation des traitements existants. Cela vaut aussi en France.

Les images glaçantes des véhicules militaires transportant les cercueils des morts de Bergame, en mars 2020, ont puissamment contribué à enraciner la psychose collective.
https://www.marcotosatti.com/2021/03/19/morti-per-covid-martiri-si-di-una-politica-incosciente-e-criminale-deotto/

Hier, 18 mars, a été célébrée la journée nationale à la mémoire des victimes du Covid-19. Et chaque année, la célébration, prévue par une loi spéciale, sera répétée.

Nous sommes le pays des célébrations, des anniversaires, des souvenirs. Ok, cela fait partie de la rhétorique nationale, mais dans ce cas, franchement, il y a de quoi être étonné.

Tout d’abord, puisque mourir est la règle et non l’exception de la vie, on se demande pourquoi ne pas célébrer le jour du souvenir pour les victimes d’autres maladies, qui font beaucoup plus de morts en une année: plus de 230 000 personnes par an meurent d’ischémie, de crises cardiaques, de maladies cardiaques et de maladies cérébro-vasculaires. Les décès dus aux tumeurs malignes sont d’à peu près 180 000 par an.
Et pourquoi ne pas se souvenir des 90 000 à 100 000 bébés tués chaque année par l’avortement ?

Mais il serait bon aussi de clarifier une chose : les malheureux qui sont morts de cette maladie (dont nous ne connaîtrons jamais le nombre réel, étant donné l’agilité avec laquelle on a attribuée la mort « par Covid » à de nombreuses victimes d’autres maladies) ne sont pas des « martyrs », du moins si la langue italienne a encore un sens.

Mais s’ils sont des martyrs, ils sont avant tout les martyrs d’une politique inconsciente et criminelle, incarnée par cette figure tragi-comique du ministre [de la Santé] Roberto Speranza, responsable de directives insensées, qui ont certainement causé de nombreux décès qui auraient pu être évités.

Rappelons-nous : l’absurde « recommandation » de ne pas pratiquer d’autopsies (heureusement, ignorée par plusieurs médecins), qui a tant retardé la connaissance des causes réelles des décès. Et puis la directive insensée et criminelle sur « l’attente vigilante » avec l’administration de tachipirine [l’équivalent italien du Doliprane, ndt]. Une thérapie qui s’est avérée non seulement inutile, mais aussi dangereuse, car elle a empêché la mise en place immédiate de thérapies à domicile adaptées qui, si elles sont réalisées rapidement, sauvent la grande majorité des patients, comme le démontrent les nombreux médecins qui les appliquent aujourd’hui.

À ce beau tableau s’est ajoutée la douleur des familles, auxquelles on interdisait de s’approcher des malades, et l’angoisse de la solitude des malades, qui n’étaient même pas réconfortés par l’aumônier de l’hôpital, qui autrefois, lorsqu’il y avait encore une Église catholique visible, était une figure toujours présente près des malades en danger de mort.

Voici probablement que la première bonne raison de célébrer avec des fleuves de rhétorique une « journée du souvenir » est déjà plus claire: submergeons les Italiens de beaux discours, entre autres de plus en plus semblables et fatigants à force d’être répétitifs (cohésion, unis nous y arriverons, l’Italie a trouvé un grand moment d’unité, bla, bla, bla), célébrons les morts et évitons ensuite de parler de ces vivants, ces misérables qui, en position de responsabilité, n’ont su qu’engendrer la confusion, répandre la terreur et émettre des directives erronées, voire criminelles. Tirons un voile sur tout cela… et après tout, le tragicomique Roberto Speranza, qui avait même trouvé le temps d’écrire un livre d’autocélébration, a été reconduit dans le poste si indignement occupé [dans le nouveau gouvernement, dirigé par Mario Draghi, ndt].

Mais il est légitime de penser que d’autres raisons, encore plus inquiétantes, se cachent derrière cette énième « célébration du souvenir ».

Je crois qu’il faut poursuivre le discours sur la « pandémie », avec tous les corollaires de limitations, de vaccins, etc., car l’urgence sanitaire ne doit jamais cesser. Du reste, dans les sublimes salons de l’UE, ne parle-t-on pas déjà de « pandémies », au pluriel ? Nous verrons si la prochaine vague de grippe ne sera pas l’occasion de renouveler les limites, les interdictions, les contrôles policiers.

Une maladie comme tant d’autres, qui, entre autres choses, a fait moins de victimes que beaucoup d’autres maladies, doit devenir un point fixe de notre histoire, comme toujours écrite à l’usage et à la consommation de « ces messieurs » (lorsignori). La maladie, la terreur et l’action inévitable du Pouvoir, qui doit limiter la liberté pour notre propre bien, doivent devenir la norme pour l’avenir. Ce n’est pas une coïncidence si dans l’Europe de la « libre circulation », on parle maintenant tranquillement de passeport vcaccinal, qui ne sera bien sûr pas obligatoire, mais sans lequel on ne pourra presque rien faire. C’est une autre façon de ne pas entrer dans le piège de la vaccination obligatoire, mais de la rendre obligatoire de manière indirecte.

Au fond, il n’est même pas difficile de soumettre les gens, et les faits nous le montrent malheureusement.

Indubitablement, cet « homme » (si l’on peut dire) moderne, laïc, libre, etc. est en fin de compte un pauvre homme terrifié par la mort, et cela ne devrait pas être surprenant, car si l’on prétend se passer du Père éternel, on finit inévitablement par adopter un comportement irrationnel, en arrivant à oublier que la mort est la fin naturelle de la vie sur terre.

L’homme moderne et laïc terrifié se voit maintenant offrir une journée de liturgie païenne, pour lui rappeler les mots magiques qui – peut-être – le sauveront : cohésion, sacrifices (durs, mais nécessaires), respect scrupuleux des règles (même absurdes, peu importe). Et bien sûr l’affection inconditionnelle pour ceux qui nous aiment tant et dirigent nos vies. Ce n’est pas un hasard si le Démiurge à vénérer est arrivé – Mario Draghi…

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