C’est Riccardo Cascioli qui pose la bonne question. L’utilisation de « matériel » humain – horrible expression – issu de fœtus avortés a été très peu médiatisée, ignorée par les médias mainstream (qui ont tout intérêt à ce que ça ne s’ébruite pas) et pratiquement pas évoquée par nos pasteurs; les rares qui ont osé en parler, au premier rang le courageux Mgr Vigano, ont passé pour des dinosaures culturels, des illuminés, voire des dingues, et l’information elle-même cataloguée fake new. L’homme ordinaire, lobotomisé par une campagne martelante, n’a aucun problème moral sur la provenance des vaccins (d’ailleurs, sait-il seulement ce qu’est la morale?) qu’il se voit béatement administrer comme si c’était un mélange de sérum physiologique et d’élixir d’immortalité; de toute façon, il n’est en général pas au courant. Et pourtant, même si le sujet est complexe, il est accessible à la compréhension du profane – dans ses grandes lignes – pour peu qu’il s’en donne la peine.

Quelque informations préliminaires « pour les nuls » (comme moi)

On lit que parmi les vaccins sur le marché, plusieurs sont issus de « lignées de cellules fœtales ». Quesaco?

Voilà ce que j’ai trouvé de plus abordable:

Une lignée de cellules fœtales s’obtient en prélevant une cellule sur un fœtus (en l’occurrence, avorté) et en multipliant cette cellule en plusieurs cellules identiques. Ces cellules peuvent être cultivées et multipliées pendant plusieurs décennies, créant ainsi des « lignées cellulaires », souvent utilisées dans le cadre d’expériences scientifiques. Certaines lignées de cellules fœtales remontent à plusieurs dizaines d’années et sont utilisées dans l’élaboration de nouveaux vaccins. Il s’agit en particulier des lignées HEK293 et PER.C6. L’utilisation de ces cellules ne requiert donc pas de nouveaux avortements. Elle tire son origine d’avortements qui ont eu lieu dans les années ’60, ’70 et ’80, indépendamment d’un objectif pharmaceutique.
La question se pose de savoir si ces lignées de cellules fœtales sont absolument nécessaires à l’élaboration de vaccins, et plus particulièrement du vaccin contre la Covid-19. La réponse est non ; il est possible de développer des vaccins de façon éthique sans cellules ou sur base de cellules d’animaux, d’œufs de poules ou de levure. C’est d’ailleurs ce que font plusieurs sociétés pharmaceutiques.
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Parmi les sociétés pharmaceutiques qui développement actuellement un vaccin contre le coronavirus, au moins cinq d’entre elles utilisent pour ce faire des cellules issues de fœtus avortés. Astra Zeneca (en partenariat avec l’Université d’Oxford), Moderna Therapeutics, CanSino Biologics/Beijing Institute of Biotechnology, et Inovio Pharmaceuticals font ainsi usage d’une lignée de cellules de rein de fœtus dénommée HEK-293, issue d’un fœtus avorté en 1972 aux Pays-Bas. Quant à la firme Janssen, société pharmaceutique de Johnson & Johnson, elle a recours à la lignée de cellules fœtales PER.C6, dérivée du tissu rétinien d’un fœtus de 4 mois avorté aux Pays-Bas en 1985.

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https://www.ieb-eib.org/fr/actualite/recherche-biomedicale/recherche-medicale/vaccins-et-cellules-issues-de-ftus-avortes-quel-regard-ethique-1816.html?backto=search

Cellules de fœtus avortés, cela intéresse-t-il encore quelqu’un?

Riccardo Cascioli
La NBQ
10 avril 2021
Ma traduction

Le Saint-Siège, la CEI et divers intellectuels catholiques encouragent la vaccination de masse en ignorant d’abord les documents de l’Église concernant les conditions requises pour que l’utilisation de cellules provenant de fœtus avortés puisse être considérée comme moralement licite. Une grande occasion manquée par l’Église pour évangéliser.

En ce qui concerne la question morale de l’utilisation des vaccins, il est nécessaire de considérer un aspect qui tient à cœur à de nombreux catholiques. C’est-à-dire, l’utilisation de lignées cellulaires provenant de fœtus avortés, « lignées cellulaires d’origine illicite » comme les définit l’instruction « Dignitas personae » (2008). Cela semble nécessaire car, ces derniers temps, il y a beaucoup de confusion allant d’une banalisation totale du sujet à la création de légendes urbaines.

Commençons donc par les données réelles : les vaccins qui circulent actuellement en Europe ont tous, d’une manière ou d’une autre, à voir – pour la production, le développement ou les tests – avec deux lignées cellulaires provenant de fœtus avortés il y a 40 ou 50 ans. Il s’agit donc de cellules développées par cycles successifs à partir des cellules d’origine. Aucun avortement n’est actuellement pratiqué pour produire ces vaccins, et ces cellules ne sont pas non plus présentes dans le vaccin.

Cela signifie-t-il alors qu’il n’y a pas de problème? Absolument pas, le problème moral existe à tel point que l’Église pose des conditions très précises pour que l’utilisation de ces vaccins soit considérée comme moralement licite.

La première condition est qu’il y ait un état de nécessité, c’est-à-dire « un danger grave, tel que la propagation, autrement incontrôlable, d’un agent pathogène grave », comme le dit la récente note de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur la moralité de l’utilisation de certains vaccins anti-Covid-19 (décembre 2020). Cet état de nécessité existe-t-il aujourd’hui? La note du CDF le considère comme acquis, mais la question est au contraire discutable. Examinons les chiffres fournis par le gouvernement : depuis le début de la pandémie, les cas avérés (les cas, pas les malades) sont un peu plus de 3 millions 700 mille, soit 6% de toute la population italienne. Cependant, on compte actuellement 536 361 cas positifs en Italie, soit 0,9 % de la population. Parmi eux, 31 749 patients sont hospitalisés, dont 3 603 en soins intensifs. Mais ce qui est encore plus intéressant que les données générales, c’est que l’âge moyen des personnes décédées est de 81 ans (Istituto Superiore di Sanità, mise à jour au 31 mars 2021), et que les personnes décédées présentaient en moyenne 3,6 maladies antérieures. Si l’on tient également compte du fait que les premières thérapies sont testées avec succès, on peut dire que si un état de besoin existe, il concerne un segment très spécifique de la population, à savoir les personnes âgées et celles souffrant de maladies spécifiques.

La deuxième condition requise pour pouvoir parler d’une utilisation moralement licite de ces vaccins est qu’il n’existe pas d’alternatives éthiquement irréprochables. Là encore, ce n’est pas qu’il n’y a pas de telles alternatives en absolu, c’est qu’elles ne sont pas mises à disposition par notre gouvernement (ainsi que d’autres gouvernements européens). Problème insurmontable pour le citoyen individuel, mais le discours est différent si des associations, des groupes catholiques, l’Eglise font pression pour des vaccins éthiquement irréprochables.

Mais cela ne suffit pas: admettons l’état de nécessité et l’absence d’alternatives. Il doit être clair que l’utilisation de ces vaccins « ne peut constituer en soi une légitimation, même indirecte, de la pratique de l’avortement, et présuppose l’opposition à cette pratique de la part de ceux qui y ont recours » (Note de la CDF). Pour que cette opposition ait un sens, elle doit être explicite, publique. Et elle doit être transformée en une forme de pression sur les entreprises pharmaceutiques et les agences gouvernementales de santé pour « produire, approuver, distribuer et offrir des vaccins éthiquement acceptables qui ne créent pas de problèmes de conscience ni pour les travailleurs de la santé ni pour les vaccinés eux-mêmes ». En outre, la note de la CDF explique que « la vaccination n’est pas, en règle générale, une obligation morale et que, par conséquent, elle doit être volontaire ». Elle indique également que l’on peut faire une objection de conscience, c’est-à-dire que l’on peut refuser ces vaccins.

Avez-vous vu ou entendu quelque chose d’approchant de la part de nos pasteurs? Avez-vous vu le Saint-Siège prendre position à ce sujet, peut-être même – la Cité du Vatican étant un État souverain – s’approvisionner en vaccins éthiquement irréprochables? L’un des nombreux intellectuels catholiques qui donnent des conférences pro-vie aurait-il posé le problème? Évidemment non, au contraire: nous avons vu le Pape définir la vaccination comme un devoir moral, l’État du Vatican obliger ses résidents et employés à se faire vacciner, l’Église italienne mettre à disposition les locaux des paroisses comme centres de vaccination, plusieurs intellectuels pro-vie se moquer de ceux qui posent un problème éthique à l’utilisation de ces vaccins.

Alors que le Magistère de l’Eglise devant ces vaccins dit « oui, mais… », posant ainsi des conditions strictes, dans la pratique les principaux représentants de l’Eglise sont passés directement au « oui sans si et sans mais », ils sont devenus des partisans de la vaccination de masse laissant de côté toute considération éthique et se mettant au service du pouvoir de ce monde. Une attitude objectivement scandaleuse, qui a fait manquer à l’Église une grande occasion de « promouvoir une nouvelle culture de la vie » (cf. Dignitas personae, n° 37).

Il faut ajouter à cela que certaines indications doivent être placées dans un contexte plus large ; et le contexte actuel nous dit qu’il y a une utilisation croissante des cellules fœtales pour les produits pharmaceutiques et cosmétiques, de sorte que rester silencieux sur l’éthique des vaccins anti-Covid, dire un oui total à ce type de vaccination, sonne comme un feu vert à ce type de recherche et de production.

Sur le même sujet, AM Valli a « prêté » son site à un lecteur qui propose une lecture plus ample, mettant en avant l’aspect juridique et prouvant que l’utilisation des lignées de cellules fœtales dans les vaccins n’est pas le seul problème, qu’il ne regarde pas uniquement la morale catholique et que la vaccination telle qu’elle se pratique actuellement, càd au niveau expérimental à grande échelle, alors qu’on ne connaît pas les effets à long terme des sérums engage la responsabilité (morale et juridique) personnelle de ceux qui, à un degré ou un autre, la prennent en charge. Avant de conclure sur cet argument imparable:

si le vaccin est le salut et que nous avons le vaccin grâce aux travaux effectués sur les cellules fœtales obtenues à partir d’avortements, cela signifie que l’avortement de ces fœtus nous/vous a sauvés! Le monde pro-vie qui accepte le « vaccin » anti-covid est donc tout simplement suicidaire, il se condamne à ne plus pouvoir être véritablement pro-vie.

Vaccins, avortements, jugements bio-éthiques et monde pro-vie

https://www.aldomariavalli.it/2021/04/12/vaccini-aborti-giudizio-bioetico-e-mondo-pro-life/


La question des « vaccins anti-Covid » est complexe et fait intervenir diverses compétences. Je me contente de le noter :

1) il ne s’agit pas de vaccins mais de thérapies géniques avec un effet préventif espéré ;
2) ces thérapies géniques anti-Covid sont à un stade expérimental ;
3) pour produire et/ou tester ces thérapies, les entreprises pharmaceutiques ont utilisé des cellules fœtales humaines.
4) ces cellules fœtales proviennent de fœtus supprimés lors d’avortements volontaires.

Ces quatre points sont des certitudes. Cependant, le jugement sur chacun de ces points est contesté. Par exemple, sur le nombre de fœtus utilisés, sur le fait que ces fœtus datent de plusieurs décennies ou qu’il y a eu de nouveaux avortements récents.
Même si je ne veux pas entrer dans le détail des domaines contestés, les quatre seuls points certains m’amènent à constater :

1) la nécessité d’un jugement bioéthique sur la thérapie génique en soi;
2) la nécessité d’un jugement bioéthique et juridique sur la légitimité de l’utilisation de masse de thérapies expérimentales ;
3) La nécessité d’un jugement éthique et juridique sur la légitimité de l’utilisation (pour la production/expérimentation) de cellules fœtales humaines obtenues à partir d’avortements volontaires ;
4) la nécessité d’un jugement bioéthique et juridique sur la légitimité de l’administration d’une thérapie expérimentale en dehors d’un protocole expérimental appliqué exclusivement à des volontaires conscients.
5) La nécessité d’un jugement éthique sur l’acceptation d’une thérapie expérimentale dont les effets sont inconnus ;
6) la nécessité d’un jugement éthique sur la licéité de l’administration d’une thérapie dont la production a impliqué l’utilisation de cellules fœtales obtenues à partir d’avortements volontaires.
7) la nécessité d’un jugement éthique sur la licéité morale de l’administration d’une thérapie dont la production impliquait l’utilisation de cellules fœtales obtenues à partir d’avortements volontaires.

Le débat dans les milieux catholiques s’est concentré presque exclusivement sur le point 7. Je considère que les points 1, 2 et 3 sont capitaux. La manipulation du génome humain (thérapie génique), même si elle n’intervient pas directement pour modifier l’ADN mais se limite à modifier le fonctionnement naturel des cellules par l’intermédiaire de l’ARN tout en laissant l’ADN inchangé, présente, du point de vue bioéthique, des problèmes tellement critiques qu’elle pourrait difficilement être considérée comme légitime (aussi bien dans une perspective catholique que dans un horizon de loi morale naturelle), quelle qu’en soit la finalité. Ensuite, il y a toutes les questions de risques au niveau biologique, mais ce n’est pas mon domaine. Cela suffit, à mon avis, pour rejeter tous les vaccins dits anti-covid disponibles aujourd’hui en Occident.

Ensuite, il y a la question de la nature expérimentale de ces thérapies. Est-il permis de diffuser massivement un médicament qui est en phase expérimentale? L’expérimentation de masse est-elle autorisée ? D’un point de vue éthique (et aussi d’un point de vue juridique, selon le droit national et international), il est illégal d’appliquer une thérapie dont les effets sont inconnus parce qu’elle est encore en phase expérimentale. Et c’est là le deuxième bon argument pour considérer comme inacceptable (moralement et juridiquement) la soi-disant campagne de vaccination anti-covirus.

Enfin, point 3 : les détestables documents de la Congrégation pour la doctrine de la foi eux-mêmes suggèrent la non-licéité morale de l’utilisation des cellules fœtales, mais soutiennent ensuite, avec un certain jésuitisme, la licéité morale de la prise du vaccin. Il faudrait examiner en détail les différents documents de la CDF, produits au fil du temps, et ceux de l’Académie pontificale pour la vie. Il y a eu des variations significatives pour le pire. Mais si l’on se concentre sur le point 3 et non sur le point 7, c’est-à-dire si l’on se concentre sur la question de la production et non sur celle de l’acceptation, on ne peut que juger qu’il est illicite d’utiliser des cellules embryonnaires ou fœtales humaines obtenues en tuant un être humain au stade prénatal. Par conséquent, tout chrétien et toute personne de bonne volonté (ainsi que tout système juridique orienté vers la justice) devrait affirmer l’illicéité absolue de l’utilisation de cellules humaines obtenues en tuant une personne en âge prénatal.

Les jugements concernant les points 4, 5, 6 et 7 sont, selon moi, une conséquence des points 1, 2 et 3. A mon avis :

4) Quiconque (médecin, infirmier, etc.) administre une thérapie dont il ignore les effets parce qu’elle est encore au stade expérimental commet une faute morale (et juridique);
5) Quiconque accepte de prendre en charge une thérapie dont les effets sont ignorés parce qu’encore en phase expérimentale, pèche contre les vertus de prudence et de justice ;

En ce qui concerne la thérapie génique, la faute morale de ceux qui l’administrent et de ceux qui l’acceptent est, à mon avis, encore plus grave car il ne s’agit pas seulement d’ignorer les effets et donc de se soumettre ou de soumettre son prochain à des risques non calculés et potentiellement disproportionnés qui sont moralement inacceptables, mais aussi de se soumettre à une pratique (l’intervention génique) d’une illégitimité/illicéité morale quasi certaine.

En ce qui concerne les points 6 et 7, je me limite à dire que, même si ce n’est pas un péché mortel d’administrer et/ou de prendre en charge volontairement une thérapie dont la production nécessite l’utilisation de cellules humaines obtenues à partir du meurtre de personnes en âge prénatal, il serait du devoir de tout chrétien et de toute personne de bonne volonté de déclarer son propre jugement clair et fort d’illégalité concernant le point 3 et de témoigner en refusant le produit obtenu à partir de l’instrumentalisation immorale de la vie humaine innocente. Je crois qu’on ne peut pas être pro-vie uniquement en paroles.

Il y aurait ensuite beaucoup de choses à dire sur le Covid (la réalité du virus et de la maladie qu’il génère par rapport à sa représentation dans les médias), l’action des gouvernements, la dictature sanitaire en place et l’exclusion criminelle des soins (paracétamol et attente vigilante) avec toute l’énergie concentrée sur le « vaccin », ainsi que sur le caractère religieux qui s’est emparé du vaccin (grâce à Bergoglio et la CEI). Raison de plus pour développer un soupçon raisonnable et le rejeter.

Bergoglio, la CDF et la CEI ont de facto annulé la bataille pro-vie par une seule décision: celle de bénir le « vaccin » produit à partir de cellules fœtales. Tous les jésuitismes casuistiques et les arguties utilisées ne sauvent pas et ne sauveront pas de l’objection que désormais tout avorteur pourra leur opposer: si le vaccin est le salut et que nous avons le vaccin grâce aux travaux effectués sur les cellules fœtales obtenues à partir d’avortements, cela signifie que l’avortement de ces fœtus nous/vous a sauvés! Le monde pro-vie qui accepte le « vaccin » anti-covid est donc tout simplement suicidaire, il se condamne à ne plus pouvoir être véritablement pro-vie. Et malheureusement le pape, la CDF et la CEI font partie de ces suicidaires!

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