Mais depuis le temps qu’on nous annonce la fin du monde, nous sommes encore là. Riccardo Cascioli revient sur le « Sommet des dirigeants sur le climat » qui, a l’initiative de Biden s’est déroulé en visioconférence à l’occasion de la Journée mondiale de la Terre. Une initiative à laquelle le Pape s’est joint (mais sans explication, son nom a été retiré de la liste des orateurs, un bon point, donc). Une avalanche de surenchères, vœux pieux et promesses irréalisables qui conduiraient le monde à la ruine mais qui, comme ceux qui les ont précédés, n’ont aucune chance de se réaliser. Sauf qu’ils servent de prétexte pour imposer une pression de plus en plus lourde des Etats sur les économies… et sur les peuples. Juste comme la pandémie, comme c’est bizarre!

Climat, la fin du monde peut attendre

Riccardo Cascioli
La NBQ
24 avril 2021
Ma traduction

Pour la énième fois, à l’occasion de la Journée de la Terre, une alarme apocalyptique a été tirée, de Biden au Pape, si des mesures drastiques et urgentes ne sont pas prises. Des prédictions qui, comme d’habitude, se révèlent fausses et les engagements pris irréalisables, mais en attendant, la pression sert à justifier une intervention de plus en plus lourde de l’État dans l’économie et à restreindre les libertés des citoyens.

Combien de temps avant la fin du monde? C’est ce que l’on pourrait croire en écoutant les discours prononcés lors du « Sommet des dirigeants sur le climat » convoqué par le président américain Joe Biden à l’occasion de la Journée de la Terre célébrée le 22 avril. « Nous sommes au bord de l’abîme », a déclaré Biden, « les dix prochaines années seront décisives ». Le pape François lui a également fait écho, même avec deux messages vidéo: l’un pour le sommet organisé par Biden (d’ailleurs, dans le programme, le pape était prévu parmi les orateurs, mais son nom a été retiré au dernier moment et aucune explication n’a été donnée), l’autre plus général adressé à tous les gouvernants pour la Journée de la Terre. « Nous sommes à la limite », a déclaré le pape, nous devons inverser « le chemin de l’autodestruction ».

Vous avez l’impression d’avoir déjà entendu cette alarme? Ce n’est pas la première fois que des ultimatums sont lancés, avec des dates d’expiration? Eh bien, vous avez raison. L’apocalypse climatique est annoncée depuis au moins 50 ans. Une étude récente publiée dans l’International Journal of Global Warming dresse un tableau complet de la situation: 79 prédictions de destruction finale du monde en raison du changement climatique ont été enregistrées depuis 1970, première Journée de la Terre. Eh bien, 48 de ces prédictions de fin du monde ont déjà expiré, mais rien de ce qui avait été prédit ne s’est réalisé: non seulement la fin du monde, ce qui est évident pour tout le monde puisque nous sommes encore là à en parler, mais pas non plus tous ces événements désastreux qui devraient la précéder.

L’étude, intitulée « Apocalypse now? Communicating extreme forecasts« , n’est pas écrite par deux « sceptiques » qui veulent discréditer le mouvement climatique, mais par deux professeurs de l’Université Carnegie Mellon, David C. Rode et Paul S. Fischbeck, préoccupés par l’effet boomerang de ces annonces ponctuellement démenties par la réalité. « Le problème », notent les auteurs, « n’est pas seulement que toutes les prédictions déjà arrivées à expiration étaient fausses, mais surtout que beaucoup d’entre elles étaient annoncées comme certaines quant à la date ».

Certains des auteurs de ces prédictions sont des multirécidivistes, comme le biologiste américain Paul Ehrlich, célèbre pour son livre sur la « bombe démographique » (1968) et récemment invité comme orateur à une conférence au Vatican, et le Prince Charles d’Angleterre, digne fils d’un tel père [il voulait se réincarner en un virus voué à décimer la population]. On se souvient qu’au début de l’année 2009, le prince de Galles s’était lancé dans un tour du monde pour annoncer l’imminence de la fin du monde: « Seulement cent mois pour sauver le monde », avait-il annoncé le 7 mars au Brésil devant un parterre de dirigeants et d’hommes d’affaires sud-américains; seulement « 99 mois » avait-il répliqué le mois suivant à la Chambre des députés à Rome ainsi qu’au sommet du G20 à Londres. La certitude de la date était telle que dans les mois suivants, à chaque discours public, Charles effectuait une sorte de compte à rebours. Puis est arrivé juillet 2017, la date limite de l’apocalypse, et rien ne s’est passé.
Sans se décourager, le prince Charles s’est présenté en juillet 2019 devant les ministres des affaires étrangères du Commonwealth, vantant la conviction de nombreux « experts » : « Les 18 prochains mois seront décisifs. » Et janvier 2021 est également passé; entre-temps, il y a eu la pandémie dont la crise est toujours en cours, avec tout ce que cela implique, et nous y revoilà: maintenant, explique Biden, ce sont « les dix prochaines années » qui seront décisives.

On pourrait même sourire de cette manie apocalyptique si ce n’était qu’elle sert à imposer une série de politiques, celles-là bel et bien catastrophiques, destinées à appauvrir l’humanité dans son ensemble et à réduire drastiquement le nombre de ses habitants. Ce n’est pas un hasard si la Journée de la Terre est le jour de prédilection de ces annonces: elle a été créée en 1970 dans le but de donner de la force à la propagande antinataliste de ceux qui, à coup de milliards, finançaient les projets de réduction de la population dans le monde entier. Le premier slogan de la Journée de la Terre était précisément « La population pollue », et il est très triste de constater aujourd’hui que même le chef de l’Église catholique se joint à ce refrain.

Ces occasions servent toutefois à pousser les chefs d’État et de gouvernement à prendre des engagements de plus en plus stricts et onéreux pour éviter l’apocalypse. Biden a évidemment donné le bon exemple en annonçant un nouvel objectif pour les États-Unis, encore plus ambitieux que les précédents: réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50% d’ici à 2030, pour ensuite atteindre la « neutralité carbone » en 2060. Il a convaincu même le président chinois Xi Jinping de faire bonne figure: lui aussi s’est engagé à atteindre la « neutralité carbone » d’ici 2060, mais comme il est plus fort, il commencera à réduire les émissions plus tard, à partir de 2026, pour le prochain plan quinquennal. En attendant, jusqu’en 2025, la consommation de charbon de la Chine continuera d’augmenter car « nous n’avons pas d’alternative », a dit Xi. En bref, la stratégie de la Chine est la suivante : « Allez-y, je vous rattraperai » : qui se souviendra en 2026 de l’engagement pris aujourd’hui?

Mais si Xi est fourbe, Biden (ou qui l’est pour lui) ne l’est pas moins. Même si les États-Unis s’engageaient réellement sur la voie d’une économie « verte », les objectifs annoncés sont déconnectés de la réalité, à moins que le gouvernement américain n’ait réellement décidé de se suicider. En effet, un scientifique américain, Roger Pielke Jr, a pris la peine de calculer précisément ce que signifierait une réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Eh bien, si l’on calcule qu’en janvier 2021, un total de 1 852 centrales électriques ont été recensées aux États-Unis, y compris les centrales au charbon et au gaz naturel, cela signifie que chaque mois, à partir de maintenant, 11 centrales électriques devront être fermées ou converties en centrales à zéro émission (mais pour le moment, il n’existe aucune technologie capable de le faire).

Quelqu’un peut-il sérieusement penser qu’il s’agit d’une voie viable? Non, mais en attendant, l’excuse de l’alarme climatique justifie une intervention de plus en plus lourde de l’État dans l’économie et restreint les libertés des citoyens. Il se trouve que c’est exactement ce qui se passe avec la pandémie de coronavirus. Et, comme par hasard, pandémie et climat sont de plus en plus souvent juxtaposés dans les discours des « puissants » comme des crises appelant la même réponse.

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