Récit sur la Bussola: ce qui s’est passé samedi 29 mai dans la capitale, alors que quelques centaines de fidèles participant à un pèlerinage pour commémorer les martyrs de la Commune de Paris en 1871 ont été sauvagement agressés par des antifas excités est un scandale à double titre:

  • pour les violences dont les catholiques ont été les cibles sans défense (quelques policiers contre une bande de forcenés)
  • mais aussi (et je dirais surtout) pour le silence assourdissant des médias mainstream (qui ont fini par se bouger deux jours après, le 31, pour ne pas être débordés par les réseaux sociaux) et de l’ensemble de la classe politique (l’inénarrable Darmanin, contraint et forcé, a eu « une pensée pour les catholiques », c’est trop bon de sa part) alors que la moindre égratignure sur la porte d’une salle de prières musulmane ou d’un synagogue déclenche les cris d’orfraie des professionnels de l’indignation sélective.

Les catholiques en ont MARRE qu’on leur renvoie systématiquement à la face les fameuses paroles du Christ, sorties de leur contexte « Quand on te frappe la joue droite, tends la joue gauche ». Les rares intervenants dans les médias (je pense à CNews) qui ont abordé le sujet ont tempéré leur condamnation des « incivilités » en les minimisant et en mettant en cause la légitimité de la cause que « défendaient » les « manifestants » (mais justement, ils ne manifestaient, ils priaient!!). Il faut que ce soit un site italien, la Bussola qui rappelle l’Histoire – largement ignorée par un public inculte. Honneur à eux!

Haine rouge, catholiques agressés à la Marche des Martyrs

Luca Volontè
La NBQ
2 juin 2021
Ma traduction

Il s’agissait d’un simple pèlerinage dans les rues de Paris, quelque 300 fidèles – dont des femmes et des enfants – qui voulaient commémorer les catholiques tués au nom de l’égalitarisme socialiste et communard de 1870-71. Mais il s’est terminé par des insultes, des huées et des attaques physiques de la part d’antifas et de groupes gauchistes. Et la fin forcée de la procession elle-même. L’archevêque Aupetit, indigné, demande le respect.

La dernière semaine de mai, on a célébré à Paris le 150e anniversaire de la Semaine de sang, la fin sanglante de la Commune de 1871, queue révolutionnaire dont se sont inspirés de nombreux soulèvements européens de 1968, en la peignant de couleurs romantiques.

Du 25 au 30 mai, pour se souvenir et honorer les martyrs catholiques, le pape avait accordé une indulgence plénière, le diocèse de Paris avait organisé une série d’initiatives et un court pèlerinage (4 kilomètres) sur les lieux du martyre catholique. Eh bien, les pèlerins ont été attaqués, sous les yeux de la police, par les « petits-enfants » des communards du XIXe siècle. L’évêque de Paris, Michel Aupetit, appelle au respect des croyants et dénonce la montée du laïcisme et du communisme anticatholique dans le pays. Le politiquement correct qui aujourd’hui – voir Wikipedia [version italienne, ndt] pour se faire une idée -, élève l’expérience parisienne à une  » grande expérience d’autonomie dans l’histoire contemporaine », que dira-t-il des attentats de ces derniers jours ?

Entre septembre 1870 et mars 1871, la République et l’autonomie sont proclamées à Paris et se poursuivent jusqu’à ce que le gouvernement et l’Assemblée nationale (basée à Versailles) envoient l’armée dirigée par le général Mac Mahon dans la ville pour reprendre le contrôle de la situation. La Commune de Paris (le drapeau rouge en est le symbole) impose la séparation de l’Église et de l’État, abolit le précédent Concordat, réaffirme évidemment les principes de liberté, celle de conscience en particulier, et reproduit les expropriations violentes et les procès sommaires contre le clergé et les fidèles, a priori complices des crimes de la monarchie contre la liberté communiste. Lors de la reconquête de la ville au début du mois d’avril, les troupes nationales fusillèrent plusieurs prisonniers, ce qui provoqua la décision de la Commune de publier le décret sur les otages du 5 avril 1871. Texte de base du totalitarisme de tous les temps: toute personne soupçonnée de complicité était mise en prison; le tribunal décidait dans les 48 heures de confirmer ou non l’arrestation et la prison. À chaque exécution d’un membre de la Commune par l’armée nationale, les Communards répondaient en fusillant trois fois plus de prisonniers emprisonnés, appelés otages. Trois cents ecclésiastiques et religieuses furent entassés dans les prisons parisiennes. Les accusations et les initiatives diffamatoires et blasphématoires? Identiques à celles de la Révolution de 1789-93 et aux campagnes actuelles contre l’Église.

Le 12 avril 1871, l’archevêque de Paris, Georges Darboy, écrit au gouvernement national pour demander l’arrêt des exécutions, la demande est refusée et le 24 mai l’archevêque lui-même et cinq autres prêtres otages sont fusillés dans la prison de la Roquette. Monseigneur Darboy, peu avant de mourir, donna une large bénédiction aux bourreaux et fut ensuite abattu d’une balle dans la tête. Les otages (prêtres et religieuses) ne représentent absolument rien aux yeux des autorités nationales de Versailles, qui sont aussi anticléricales que les communards. Parmi les 200 000 morts supposés qui sont tombés dans les mois de la reconquête de Paris, on ne sait pas du tout combien de prêtres, de religieuses et de laïcs catholiques ont été abattus par les pelotons « démocratiques » de la Commune.

Mais revenons aux événements actuels. Le 29 mai dernier, une procession de 300 catholiques français – femmes, personnes âgées et enfants compris – conduite par l’évêque auxiliaire de Paris, Denis Jachiet, a voulu défiler dans les rues de la ville de Paris (initialement de la place de la Roquette à l’église Notre-Dame de la Croix) pour commémorer par cette Marche des Martyrs les catholiques tués au nom de l’égalitarisme socialiste et communard de 1870-71. Les images de l’attaque contre les participants à la Marche des Martyrs et la vidéo de la violence de l’escouade communiste ont de quoi choquer. Les témoignages font froid dans le dos. Dès le début du cortège, raconte Le Figaro, « les fidèles ont commencé à être hués et insultés, arrivés devant le cimetière du Père-Lachaise, la tension est montée d’un cran lorsque le cortège a rencontré les ‘manifestants communistes’ avec des drapeaux rouges, en fait des escouades d’ Antifas, qui ont tenté de couvrir le chant des fidèles avec le slogan de toujours : mort aux fascistes et aux réactionnaires. Un seul policier était à la tête du cortège des fidèles ».

Le récit sur Twitter du professeur d’histoire Nicolas Louis-Riel fait froid dans le dos : « Je ne filme pas car mes amis et moi voulons rester calmes, mais je vous assure que l’expérience vaut la peine pour comprendre ce dont cette gauche est capable… Une femme crie des insultes, une personne menace de nous enfermer dans des chambres à gaz, une autre menace de brûler nos églises… ils nous attaquent physiquement et commencent à lancer de gros objets. Mes amis sont inquiets pour leur sécurité… La police était là, mais manifestement en sous-effectif… ».

Deux fidèles d’une soixantaine d’années ont été battus après avoir été traînés au sol, un autre a été grièvement blessé au crâne et hospitalisé. Le commentaire du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est identique aux proclamations qui ont accompagné le décret de séparation de l’Église et de l’État en 1901 :  » La liberté religieuse doit pouvoir s’exercer dans la sérénité ».

Hier, 1er juin, Mgr Aupetit, dans les pages du Figaro, a montré toute son indignation face à cet incident :

Nous ne demandons pas de privilèges particuliers, nous demandons simplement un traitement égal aux autres religions et communautés en ce qui concerne la protection des personnes et le droit d’exprimer notre foi dans la sphère publique, comme notre République laïque nous le permet, dans la paix civile et le respect du bien commun.

*

https://www.lefigaro.fr/vox/societe/monseigneur-aupetit-l-indignation-de-l-archeveque-de-paris-apres-l-agression-de-catholiques-en-pleine-rue-20210531

Nous, chrétiens, ne voulons que la liberté. Ces derniers jours, nous avons vu à Paris le prix à payer pour notre foi.

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