Lorsqu’on veut les discréditer, on affirme qu’ils sont à rechercher dans les franges les moins éduquées de la population (dans un hôpital, le médecin préposé à l’accueil des « soins de jour » m’a affirmé froidement que parmi le personnel hospitalier, ceux qui n’étaient pas vaccinés étaient les « femmes de ménage » – sic! – et les aides soignantes). Selon une étude américaine, reprise par LifeSiteNews, et par le site italien comedonchisciotte.org, les choses sont un peu plus nuancées – c’est une litote; et l’examen des chiffres fait clairement apparaître une curieuse et inattendue « courbe en U », avec une nette prépondérance des titulaires d’un doctorat parmi ceux qui sont réticents à la vaccination.

Pour l’équivalence entre les diplômes, en Amérique et chez nous, voir ici: www.worldstudent.com
Dans le graphique ci-dessous, ils ont été classés par ordre croissant de durée (et de prestige), depuis « études secondaires ou moins », jusqu’à « doctorat », en passant par licence, maîtrise, et « études professionnelles » (droit, diplôme d’ingénieurs…).

Les Américains titulaires d’un doctorat sont les moins susceptibles de se faire vacciner contre le coronavirus : Enquête

Les chercheurs ont constaté que les personnes très instruites sont également les moins susceptibles de changer d’avis sur les vaccins.

https://comedonchisciotte.org/livello-culturale-e-propensione-a-vaccinarsi-sondaggio-usa/
https://www.lifesitenews.com/news/americans-with-doctorates-are-least-likely-to-get-vaccinated-survey/

Des chercheurs de la Carnegie Mellon University et de l’université de Pittsburgh ont interrogé 5 millions d’Américains et ont constaté que non seulement les titulaires d’un doctorat sont les moins susceptibles de se faire vacciner contre le COVID-19, mais qu’ils sont également les moins susceptibles de changer d’avis sur la question.

Le Daily Mail rapporte que les chercheurs ont trouvé un modèle en forme de « U » dans le graphique comparant le niveau d’éducation avec « l’hésitation à se faire vacciner ». Sur les 5 millions de personnes interrogées, dont 10 000 titulaires d’un doctorat, les moins instruites (niveau secondaire ou inférieur) et les plus instruites (doctorat) sont les moins susceptibles de se faire vacciner, les titulaires d’un doctorat étant de loin les plus sceptiques.

L’étude de la Carnegie Mellon a constaté que si seulement 8,3 % des titulaires d’une maîtrise hésitaient ou s’opposaient au vaccin, 23,9 % des titulaires d’un doctorat étaient du même avis. Les titulaires d’un diplôme professionnel (« diplôme bac + 5 » en France?) étaient également plus susceptibles d’être hésitants que les titulaires d’une licence, avec un taux d’hésitation de 12,3 % et 11 %, respectivement.

Selon l’étude, l’hésitation à se faire vacciner a diminué dans toutes les couches de niveau d’éducation, à l’exception des titulaires d’un doctorat. C’est dans le groupe « études secondaires ou moins » que l’hésitation a le plus diminué, passant de 35 % à 20,8 % au cours des cinq premiers mois de 2021. À ce sujet, l’article précise que « les titulaires d’un doctorat étaient les seuls groupes d’éducation sans diminution de l’hésitation. »

Ce maintien constant de l’hésitation au niveau du doctorat est une anomalie même lorsqu’on le compare à des groupements non basés sur le niveau d’éducation, selon l’analyse fournie par le Daily Mail.

Les Noirs américains, par exemple, ont vu leur hésitation à se faire vacciner passer de 60 % à 30 % entre janvier et mai, et la population hispanique a connu une baisse similaire. Si l’on considère la population adulte dans son ensemble, les données montrent une baisse de 25 % à 17 % sur la même période.

Selon le Daily Mail, « les chercheurs ont conclu que les personnes les plus éduquées de notre société – les personnes destinées à devenir médecins et traiter le virus – sont non seulement les plus hésitantes à se faire vacciner, mais aussi les moins susceptibles de changer d’avis à ce sujet. »

L’enquête demandait aux personnes interrogées d’énumérer les raisons pour lesquelles elles hésitent à se faire vacciner. Selon le document, les quatre principales raisons sont la crainte des effets secondaires, la méfiance à l’égard des vaccins COVID-19, la méfiance à l’égard du gouvernement et le fait que les répondants ne « croient » pas avoir besoin du vaccin.

L’étude n’est pas parvenue à une conclusion spécifique quant à la raison pour laquelle les titulaires d’un doctorat hésitent tant à se faire vacciner, mais il a noté que « des recherches supplémentaires sur l’hésitation des titulaires d’un doctorat sont souhaitables ».

L’article note également d’autres facteurs de « risque » en corrélation avec l’hésitation à se faire vacciner, notamment « un âge plus jeune, une race non asiatique, un doctorat ou un niveau d’études inférieur au secondaire, le fait de vivre dans un comté rural où le soutien à Trump en 2020 est plus élevé, l’absence d’inquiétude au sujet de Covid-19, le fait de travailler à l’extérieur, le fait de ne jamais avoir évité intentionnellement le contact avec d’autres personnes et le fait de ne pas avoir été vacciné contre la grippe dans le passé ».

… et le discours médiatique dominant (en Italie, mais en France, c’est pareil)

comedonchisciotte.org/

Extrait de « La Repubblica » du 24 mai :
VACCIN COVID : QUI SONT LES ITALIENS QUI LE REFUSENT ?

Le portrait-robot du sceptique italien

Si l’on exclut ceux qui ne peuvent pas se faire vacciner pour des raisons de santé, le profil du sceptique italien est le suivant : c’est un homme, âgé de 35 à 49 ans (17%), sans emploi (26%), avec un niveau d’éducation moyen/bas (30%), en très bonne santé (23%) et vivant en zone rurale (34%). Surtout, il s’informe principalement par le biais des réseaux sociaux (31%) : des espaces virtuels qui se prêtent bien à la désinformation et à l’infodémie.

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