On peut faire passer plus de choses à travers la fiction que dans un essai ou une enquête journalistique (d’ailleurs les journalistes n’essaient même plus, ils sont couchés), la police de la pensée veille, menace de procès et punitions financières à l’appui. Alessandro Gnocchi, l’ex-« binôme » du regretté Mario Palmaro redécouvre un roman de 2001, The Constant Gardener , dont a été tiré un film éponyme. Inspiré du scandale de la Trovafloxacine (1996), ou « Contentieux de Kano« , et où l’on retrouve aussi, comme par hasard le nom de Pfizer, le roman met en scène un mastodonte pharmaceutique qui utilise à leur insu les populations de pays pauvres pour tester un médicament destiné aux pays riches, soudoyant les autorités et les instituts universitaires et réduisant impitoyablement au silence la dissidence. Ce n’est pas exactement (ou ce n’est que partiellement) la situation que nous vivons actuellement, mais le livre contient une description saisissante de la collusion entre les multinationales pharmaceutiques et les milieux de la médecine – hôpitaux, labos, revues « prestigieuses », etc… – et de la politique, qui ressemble furieusement à ce qui se passe avec le vaccin anti-covid.

Vaccins, expériences sur l’homme et Big Pharma : le roman prophétique de Le Carré

Alessandro Gnocchi
https://www.renovatio21.com/vaccini-esperimenti-umani-e-big-pharma-il-romanzo-profetico-di-le-carre/
Ma traduction

La nouvelle est bel et bien là: l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée Infection de Marseille a demandé au Professeur Didier Raoult de s’en aller. En d’autres termes, un grand institut médical universitaire français renvoie son directeur qui, détail à ne pas négliger, est l’un des plus importants microbiologistes et virologues à l’échelle mondiale.

Ou bien faut-il dire que la nouvelle est là, mais qu’elle ne vaut pas plus que vingt lignes dans le journal? Ce doute naît du fait que, pour le monde de l’information mainstream, il semble que rien ne se soit produit, ou même que tout se déroule comme il se doit, même si c’est avec quelques soubresauts physiologiques gênants.

Ou, encore une fois, n’y a-t-il pas de nouvelles du tout ? Et peut-être que pour la vulgate vacciniste planétaire, c’est vraiment le cas, car le professeur Raoult, pionnier du traitement anti-COVID par l’hydroxychloroquine, critique des mesures restrictives en vigueur dans la France vacciniste et vaccinée, allergique au pouvoir des firmes pharmaceutiques, ne pouvait espérer un autre épilogue à sa carrière. « Son profil », nous informent les autorités compétentes, « n’est plus compatible avec ses fonctions en raison de ses prises de position sur le COVID-19 ».

Pour ma part, je pense que la nouvelle est tellement importante qu’aucun aspirant collègue ne pourrait la nier sans être rejeté par un jury d’examen de journalisme honnête. Mais, aujourd’hui plus que jamais, même ce métier est contraint de vivre par le paradoxe et, si l’on veut le faire bien et avec conscience, il faut faire la chasse aux non-nouvelles, aux faits que le pouvoir veut cacher à l’intelligence encore debout dans les ruines.

De ce point de vue, le licenciement du professeur Raoult peut être considéré comme un cas d’école car il résume trois éléments fondamentaux du totalitarisme, nés du récit d’une pandémie pour le moins anormale : 1. l’arbitraire absolu du pouvoir, 2. la dérive religieuse complète de la science, et 3. l’argent nécessaire pour soutenir les deux. Tout cela doit être placé dans le cadre du délire de toute-puissance technologique et informatique , mais c’est un autre chapitre que nous aborderons à un autre moment.

L’irruption éhontée du pouvoir, du scientisme et de l’argent dans l’histoire d’un homme qui a essayé de faire son travail de médecin et de chercheur m’a finalement convaincu de sortir de l’étagère un livre dont je voulais parler depuis un certain temps, The Constant Gardener [en français: La constance du jardinier].
Il s’agit d’un roman de John Le Carré, le génie littéraire qui a introduit l’espionnage dans la spéculation métaphysique sur la condition de l’homme contemporain et en a identifié la tragédie dans le manque d’instruments, même s’il y avait la volonté, pour distinguer le vrai du faux. Les multiples identités de l’espion, ses multiples appartenances, les multiples vérités dont il devient le serviteur et le diffuseur, constituent et sont en même temps le fruit d’un cadre général du mensonge dans lequel il n’y a d’autre lumière que celle projetée par le pouvoir de l’arbitraire.

The Constant Gardener, sur lequel est basé le film The Constant Gardener – The Conspiracy, est sorti en 2001 et, bien que cela ne soit pas précisé par l’auteur, a été inspiré par le « Contentieux de Kano ».

Voilà comment la non-conspirationniste encyclopédie Wikipédia [version en italien, ndt], qui fournit un compte-rendu détaillé de l’affaire, introduit la question:

L’expression « contentieux de Kano » fait référence à une série d’actions en justice impliquant la multinationale pharmaceutique Pfizer à la suite d’événements survenus en 1996, lorsque – lors d’une grave épidémie dans la ville de Kano, au Nigeria – plusieurs enfants ont été soumis à une expérimentation humaine non autorisée. Cette expérimentation n’avait pas été convenue à l’avance, ni avec les autorités nigérianes, ni avec les parents. Les opérations concernaient des enfants souffrant de méningite à méningocoques, auxquels on a administré de la trovafloxacine – un antibiotique expérimental – au lieu du traitement à la ceftriaxone, bien mieux documenté. Selon Pfizer, les décès et les blessures graves causés par l’essai sont dus au protocole utilisé. Pour sa défense, Pfizer affirme que son médicament était au moins aussi efficace que le meilleur traitement disponible à l’époque. L’affaire a été portée au devant de la scène après une enquête du Washington Post en décembre 2000, provoquant un tollé international considérable. À ce jour, l’affaire fait l’objet de deux litiges, l’un aux États-Unis et l’autre au Nigeria. Les épisodes de Kano ont inspiré l’intrigue du roman de John le Carré, La constance du jardinier, dont une adaptation cinématographique a également été réalisée.

Et maintenant, venons-en à « La constance du Jardinier ».

L’intrigue, contrairement aux autres romans de Le Carré, est directe et facile à suivre. Tessa Quayle, une jeune avocate, militante des droits de l’homme en Afrique et épouse du diplomate Justin Quayle en poste au Haut Commissariat britannique au Kenya, est brutalement assassinée dans des circonstances mystérieuses. Son mari, passionné de jardinage, applique la ténacité de son hobby à la recherche de la vérité sur la mort de sa femme. Tessa avait découvert que la multinationale pharmaceutique KVH, Karel Vita Hudson, avec la collaboration de l’institut médical universitaire canadien Dawes Hospital, avait développé un médicament contre la tuberculose appelé Dypraxa et, par l’intermédiaire de la société britannique House of Three Bees, le testait tacitement et abusivement au Kenya en soudoyant les autorités locales et britanniques. C’est pour cela, comprend Justin Quayle, que sa femme a été assassinée ainsi que le médecin avec lequel elle enquêtait.
Ci-dessous, soulignés en italique et introduits par de très brèves explications, des extraits du roman de Le Carré qu’il serait dommage, par ces temps, de laisser inutilisés sur une étagère de librairie.

Les évangiles de la nouvelle religion

Au cours de ses recherches, Justin Quayle découvre des documents troublants dans les archives de sa femme Tessa :

Extraits de revues médicales spécialisées qui, en termes plus ou moins obscurs et opportunément biaisés, glorifient les effets du nouveau médicament Dypraxa, son « absence de mutagénicité » et sa « longue demi-vie chez les cobayes ». Extraits du Journal des sciences de la santé d’Haïti qui émet de prudentes réserves sur le Dypraxa, signées par un médecin pakistanais qui a mené des essais cliniques du médicament dans une clinique universitaire en Haïti. Soulignée en rouge par Tessa, la phrase « potentiellement toxique », possibilité d’insuffisance hépatique, d’hémorragie interne, de vertiges, de lésions du nerf optique. Extraits du numéro suivant du même magazine, dans lequel une série de sommités aux qualifications longues et élevées contestent l’article du médecin pakistanais, citant trois cents cas cliniques, l’accusant de « manque d’objectivité » et d’ « attitude irresponsable envers les malades » et lui lançant des anathèmes généraux. (Note manuscrite de Tessa : « Ces leaders d’opinion objectifs travaillent tous pour KVH, qui opère par l’intermédiaire de « comités itinérants » grassement rémunérés pour identifier les recherches les plus prometteuses en biotechnologie dans le monde entier).

Le dieu-science et ses prophètes

D’après les notes de Tessa Quayle :

Les étudiants, ainsi que de nombreux médecins, ont tendance à traiter la littérature médicale avec un respect excessif et à considérer comme acquises les informations publiées dans des revues de premier plan telles que « Lancet » et « New England Journal of Medicine ». Cette foi naïve dans les « évangiles cliniques » est peut-être encouragée par le style dogmatique adopté par de nombreux auteurs, de sorte que les incertitudes inhérentes à tout travail de recherche ne sont souvent pas suffisamment mises en évidence… (Note de Tessa : « Des articles sont commandés par des sociétés pharmaceutiques, même dans des revues dites prestigieuses »). Quant aux interventions des compagnies pharmaceutiques dans les congrès scientifiques et à la publicité, il faut être encore plus sceptique… il est trop facile de manquer d’objectivité… (Note de Tessa : « Selon Arnold, les grandes compagnies pharmaceutiques dépensent des milliards pour acheter des médecins et des chercheurs qui utilisent leurs produits. Birgit dit que la KVH a récemment fait don de cinquante millions de dollars à une grande clinique universitaire américaine, et qu’elle a payé les salaires et les notes de frais de trois médecins principaux et de six chercheurs.

Le dieu-science et ses adeptes

Toujours à partir des notes de Tessa Quayle :

Dans les universités, la corruption est encore plus facile que dans les hôpitaux : chaires, laboratoires, bourses de recherche, etc. (Il est de plus en plus difficile de trouver un avis scientifique non acheté, selon Arnold) … il y a toujours un risque que les auteurs se laissent convaincre d’accorder plus d’importance aux résultats positifs que la réalité ne le justifie ». (Note de Tessa : « Contrairement au reste de la presse mondiale, les revues pharmaceutiques n’aiment pas publier de mauvaises nouvelles »). Lorsqu’ils présentent des résultats d’essais négatifs, ils le font dans d’obscures revues spécialisées et non dans les grandes publications… de sorte que toute réfutation de résultats positifs précédemment publiés ne bénéficie pas de la même diffusion« .

De nombreux essais ne présentent pas les caractéristiques structurelles nécessaires pour permettre une évaluation objective de la thérapie. (Note de Tessa : « Ils sont conçus pour en démontrer la validité, pas pour la remettre en question, et sont donc plus qu’inutiles »). Parfois, certains auteurs collectent délibérément des données pour prouver leur validité… (Note de Tessa : « Pour déformer les résultats ».) Extrait du « Sunday Times » de Londres intitulé UNE SOCIÉTÉ PHARMACEUTIQUE MET LES PATIENTS EN DANGER AVEC LES TESTS HOSPITALIERS fortement souligné par Tessa et vraisemblablement photocopié ou faxé à Arnold Bluhm, car il portait l’annotation : Arnie, TU AS VU ÇA?! L’une des principales sociétés pharmaceutiques au monde a fait courir à des centaines de patients le risque d’infections mortelles en négligeant de fournir des informations cruciales à six hôpitaux participant à une campagne de dépistage nationale. »

Le dieu-science vit de mensonges

D’après les notes de Tessa Quayle :

« Notes personnelles de Tessa. Mémorandum. Une citation-choc du magazine « Time », entourée de points d’exclamation et avec deux trous dans les coins correspondant aux épingles avec lesquelles elle l’avait accrochée au tableau d’affichage, en lettres majuscules visibles de l’autre côté de la pièce pour quiconque avait des yeux pour voir et ne détournait pas le regard. Un universel terrifiant pour lui donner un élan supplémentaire dans sa recherche du particulier : DANS 93 ESSAIS CLINIQUES, LES CHERCHEURS ONT TROUVÉ 691 EFFETS INDÉSIRABLES, MAIS N’EN ONT SIGNALÉ QUE 39 À L’INSTITUT NATIONAL DE LA SANTÉ AMÉRICAIN. »

Le dieu-science se nourrit d’humanité

D’après les notes de Tessa Quayle :

Grand discours sur « l’hydre pharmaceutique américaine » et le « capital abject », un article frivole venu d’on ne sait où intitulé ANARCHY IS BACK IN FASHION. Justin clique à nouveau et trouve le mot « humanité » mis en accusation. Dès qu’elle entend le mot, Tessa est furieuse. Il suffit qu’elle l’entende pour qu’elle ait envie de prendre un pistolet. « Chaque fois que j’entends une entreprise pharmaceutique justifier ses actions sur la base de l’humanité, de l’altruisme, du devoir envers l’humanité, j’ai envie de vomir, et pas parce que je suis enceinte, mais parce qu’au même moment, je lis que les géants pharmaceutiques américains tentent de prolonger la durée de leurs brevets afin de maintenir leur monopole et leurs prix faramineux, et qu’ils utilisent le département d’État pour effrayer le tiers-monde l’empêchant de produire les équivalents génériques des produits de marque à un dixième du coût ».

Le dieu-science se nourrit d’argent

D’après les notes de Tessa Quayle :

Un de ses amis traite des cas graves dans la région de Brooklyn et affirme que les statistiques sont déjà effroyables. Aux États-Unis, dans les quartiers surpeuplés où vivent des minorités ethniques, l’incidence est en constante augmentation. Ou, dans un langage compréhensible par les bourses du monde entier : si le marché de la tuberculose se développe comme prévu, on raflera des millions et des millions de dollars, et c’est le Dypraxa qui les obtiendra, à condition que les essais généraux en Afrique ne révèlent pas de contre-indications graves.

(…)

Subventions et répression

Extrait d’une conversation entre Justin Quayle et Amy, archiviste à l’hôpital Dawes et amie de Lara, la chercheuse qui a mis au point le Dypraxa et s’est opposée à sa distribution après avoir découvert ses effets secondaires :

Amy :  » La Karel Vita [KVH] sévit et Dawes [l’hôpital] obéit aveuglément. Elle a donné une première contribution de vingt-cinq millions de dollars pour un nouveau laboratoire de biotechnologie et lui en a promis cinquante autres. Ce n’est pas de la menue monnaie. Et s’ils se comportent ‘bien’, qui sait combien ils lui donneront en plus. Comment résister? [Quoi que tu fasses] tu l’as dans le c… Si tu ouvres la bouche, on te retire ton salaire, on te vire de ton travail et de la ville. Parler librement ici peut coûter cher, plus que ce que la plupart d’entre nous peuvent se permettre.« 

Corruption et falsification

Extrait de l’entretien entre Justin Quayle et Lara, la chercheuse qui a développé le Dypraxa :

« Après deux ans, j’ai fait une vilaine découverte. L’expérimentation de la KVH était une arnaque. Les essais n’ont pas été conçus de manière scientifique, mais dans le but de mettre le médicament sur le marché le plus rapidement possible. Certains effets secondaires ont été délibérément cachés. Si des effets secondaires étaient constatés, ils réécrivaient immédiatement le protocole pour qu’ils n’apparaissent pas« .
« Quels étaient ces effets secondaires ? »
« Pendant la période d’expérimentation incorrecte, peu ont été observés. Cela était dû en partie (…) au fait que les centres médicaux et les cliniques du tiers-monde voulaient à tout prix des résultats positifs. Les revues médicales ont également bien rendu compte des essais, avec des professeurs respectés qui ont pris soin de ne pas faire la publicité de leur relation lucrative avec KVH. En réalité, les articles ont été rédigés à Vancouver ou à Bâle et ont été seulement signés par les éminentes personnalités. Ils ont mentionné que le médicament présentait des contre-indications pour un pourcentage négligeable de femmes en âge de procréer. Des problèmes de vue et quelques décès étaient survenus, mais grâce à une habile manipulation des dates, ils étaient en dehors de la période d’essai ».
« Y a-t-il eu des plaintes ? »
Cette question la met en colère:
« De qui ? Des médecins et paramédicaux du tiers monde qui gagnaient de l’argent grâce aux essais ? »

Hommes et cobayes

Extrait de l’entretien de Justin Quayle avec Lara :

« Non, je ne me suis pas plainte. J’ai protesté. Fortement. Lorsque j’ai appris que le Dypraxa était considéré comme acquis et ne faisait pas l’objet de tests, j’ai pris la parole lors d’une réunion scientifique universitaire et j’ai dénoncé en détail la position contraire à l’éthique de KVH. Et cela ne m’a pas vraiment rendue populaire. Le Dypraxa est un bon médicament, ce n’est pas le problème. Le problème est triple: 1. les effets secondaires sont délibérément cachés pour le profit. 2. les personnes les plus pauvres du monde sont utilisées comme cobayes par les plus riches. 3. un débat scientifique légitime sur ces questions est impossible en raison de l’intimidation des sociétés pharmaceutiques« .

(…)


Ça, c’est la fiction. Et la réalité ?

A la fin du roman, dans la « Note de l’auteur », Le Carré tient à préciser que le Haut Commissariat britannique à Nairobi n’est pas tel qu’il l’a décrit dans son récit, que le Dypraxa n’a jamais existé, pas plus que la KVH et les diverses autres institutions mentionnées. Les références à des personnes et des événements réels sont entièrement fortuites….. Mais il est aussi dit :

BUKO Pharma-Kampagne à Bielefeld, en Allemagne – à ne pas confondre avec Hippo dans le roman – est une organisation financièrement indépendante et en sous-effectif dont les membres se battent avec lucidité et compétence pour dénoncer les abus que commettent les entreprises pharmaceutiques, notamment dans le tiers-monde. Si vous êtes d’humeur généreuse, je vous invite à leur envoyer une contribution pour les aider à poursuivre leur travail. La survie de la BUKO est d’autant plus nécessaire que les avis médicaux sont insidieusement et méthodiquement corrompus par les géants pharmaceutiques. Et la BUKO ne m’a pas seulement beaucoup aidé, elle m’a aussi invité à chanter les louanges des bonnes entreprises pharmaceutiques. (…)

Le Dr Paul Haycock, vétéran de l’industrie pharmaceutique internationale, et Tony Allen, grand connaisseur de l’Afrique et consultant pharmaceutique avec des yeux et un cœur, m’ont aidé et donné des conseils, des informations et de la bonne humeur, supportant de bonne grâce mes attaques contre leur profession – tout comme le très hospitalier Peter, qui préfère rester modestement dans l’ombre. Aux Nations unies, j’ai reçu l’aide de plusieurs personnes au franc-parler. Aucun d’entre eux ne savait ce que je cherchais, mais je pense qu’il est approprié de ne pas mentionner leurs noms. (…)

En décrivant les tribulations de Lara au chapitre dix-huit, je me suis inspiré de nombreux cas, notamment sur le continent nord-américain, de chercheurs médicaux très compétents qui ont osé s’écarter de l’opinion de leurs bailleurs de fonds et qui ont subi humiliation et persécution en conséquence. La question n’est pas de savoir si leurs conclusions gênantes étaient correctes ou non. L’enjeu est le conflit entre la conscience individuelle et les intérêts des entreprises, le droit élémentaire des médecins d’exprimer des opinions scientifiques autonomes, et leur devoir d’informer les patients des risques qu’ils pensent être associés aux traitements qui leur sont prescrits.

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