j’ai des doutes [(*)] … Extrait d’un article du site italien ComeDonChisciotte, « complotiste » (!!) mais très intéressant, que j’avais traduit il y a des années (en fait en 2009, alors que l’Italie bruissait des ambitions politiques d’un certain Beppe Grillo, qui devait devenir le fondateur du Mouvement 5 étoiles). L’article d’origine n’est plus en ligne, mais ce qu’il dit me paraît bien décrire la situation que nous vivons actuellement. Juste pour stimuler la réflexion – ce qui est évidemment très présomptueux de ma part – je n’ai aucune certitude, et il se peut que je me trompe, mais il n’est pas interdit de s’interroger

La chose qui renforce le plus un système de pouvoir est l’incapacité des dominés de percevoir ce système et de se mobiliser pour s’y opposer.

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Les faux dissidents se reconnaissent parce qu’ils jouissent d’un espace médiatique dont un vrai dissident peut seulement rêver. Ils sont comme schizophrènes : ils déplorent le manque d’attention médiatique mais en réalité, ils en profitent (par exemple ils écrivent dans les grands titres) ; ils criminalisent le système actuel mais ils lui appartiennent, recevant de l’argent de sociétés appropriées bien insérées dans le système ; avec les mots, ils voudraient faire la révolution, mais ils se gardent bien d’aller au-delà des limites établies. En outre, ils ont des nombreux paladins qui les défendent à épées tirées lorsque quelqu’un ose mettre en doute leur honnêteté….

Ces personnages, dissidents feints, sous la direction des sociétés qui les dirigent et les contrôlent, cherchent à créer une nouvelle formation politique, ou à avoir plus de poids politique. L’objectif serait celui de domestiquer la dissidence, induisant même les plus sceptiques à voter pour ces formations pseudo-dissidentes, afin de savourer la jouissance de voir devenir inoffensifs et rentrer dans le troupeau ceux-là même qui autrement n’y seraient pas.

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Un système qui fabrique même les dissidents pourrait être mis sous une botte de fer, vu que les gens ne seraient pas en mesure de voir d’autres « luttes » contre le système que celles voulues par le système même.

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 ANTONELLA RANDAZZO
(*) Ceux qui voudraient savoir sur quoi/qui ils portent pourront relire cet article de 2014, avec une interview sur le Corriere. L’ensemble reste bien d’actualité.
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