Décidément, il n’en manque pas une… toujours au nom du politiquement correct, on dirait qu’il cherche à s’inscrire dans le mouvement « woke ». Il a choisi de célébrer la messe du jour des morts, le 2 novembre, dans le cimentière français de Rome, où sont enterrés les « goumiers » marocains supplétifs de l’armée française, tous musulmans, auteurs des tristement célèbres « maroquinades » , exactions atroces (meurtres, viols, pillages) commises sur des citoyens italiens, entre 1943 et 1944. En leur rendant hommage, le Pape les a même qualifié de « bonnes personnes ». Sans un mot pour les victimes.

La messe de François dans le cimetière militaire français (et les polémiques)

Le pape François a décidé de célébrer la messe du 2 novembre, journée consacrée aux morts, au cimetière militaire français de Rome, soulevant des polémiques. Dans ce cimetière, en effet, sont également enterrés les auteurs des violences connues sous le nom de « maroquinades » (cf. fr.wikipedia.org/wiki/Crimes_de_1944_en_Ciociaria). Ce sont des soldats Goumiers, de nationalité marocaine, qui ont été appelés à combattre dans les troupes françaises par le général De Gaulle, chef du gouvernement français en exil.

Les « exploits » des Goumiers sont tristement connus. Il y a eu plus de 60 000 viols, non seulement de femmes italiennes mais aussi d’hommes et d’enfants italiens, sans compter les meurtres et les vols commis de 1943 à 1945. Des prêtres figurent également parmi les victimes.

« Nous sommes consternés par cette initiative du pape, nous nous sentons offensés par une messe à la mémoire des bourreaux auteurs de 60 000 viols et meurtres qui ont touché notre pays, et pas seulement. Ce qui me laisse le plus perplexe, c’est que les soldats des troupes coloniales marocaines, qui ont agi sous l’impulsion de la haine française, étaient presque tous de religion musulmane ».

Emiliano Ciotti, président de l’Association nationale des victimes des maroquinades, a commenté en ces termes la décision de François de célébrer la messe au cimetière militaire français.

« Nous nous sommes alors demandé si le Saint-Père était au courant de ce qui s’est passé en Italie pendant la Seconde Guerre mondiale, et nous le regrettons car, sur la question des marocains, même Pie XII est intervenu, conscient des crimes dont ils étaient coupables, en empêchant ces troupes d’entrer dans Rome. Entre autres, les goumiers ont également tué des prêtres, don Enrico Iannone à Vallecorsa et don Alberto Terilli à Esperia. Nous invitons le pape à commémorer les victimes, la plus jeune ayant à peine trois ans et la plus âgée 86 ans, et non les bourreaux. En tant qu’association, nous n’avons jamais vu d’un bon œil certaines des pierres tombales qui se trouvent à l’intérieur de l’église des Français à Rome, des pierres tombales commémoratives qui rappellent les actes héroïques de ces soldats, et nous invitons le pape à visiter les lieux où les troupes françaises ont commis la plupart des crimes, comme, dans la province de Frosinone, Pontecorvo, Castro dei Volsci, Esperia, Ceccano, Vallecorsa ou, dans la province de Latina, Roccagorga, Sezze, Priverno et Prossedi ».

« Si l’intention avait été d’avoir une attitude universelle, en commémorant les soldats », dit Ciotti, « le pape aurait dû également commémorer les victimes, sinon il y a un risque de créer un court-circuit pour les parents de ceux qui ont été tués. Mon oncle avait quatorze ans quand il a été violé et tué. Et je me sens trahi par le Pape. Nous lançons un appel au Saint-Père pour qu’il commémore, par conséquent, également les victimes par une messe, en retournant peut-être sur les lieux où ont été commis des crimes aujourd’hui oubliés ».

Au cours de l’homélie, le pape a déclaré :

« Ces personnes, des personnes de qualité, qui sont mortes pendant la guerre, sont mortes parce qu’elles ont été appelées à défendre la patrie, à défendre des valeurs, des idéaux et, bien souvent, à défendre des situations politiques tristes et lamentables« .

Évidemment, l’expression « bonnes personnes » a suscité encore plus de perplexité.

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