A l’occasion du 60e anniversaire de son ordination sacerdotale. Un message tout à décrypter, qui n’est pas qu’une simple « carte de félicitations » avec les vœux formels à un ami:

[Le cardinal Cordes est] un « homme de décision définitive » qui « ne cherche pas la popularité » car « son critère de mesure n’est pas l’applaudissement du plus grand nombre, mais la foi de l’Église » et c’est pourquoi il ne renonce pas à « la clarté dans la lutte contre les opinions majoritaires ».

Le cardinal Paul Josef Cordes aux côtés de Benoît XVI lors de la solennité de l’Épiphanie dans la basilique Saint-Pierre le 6 janvier 2010. (Franco Origlia/Getty Images Europe)

Un homme à la décision définitive. C’est ainsi que Benoît XVI a décrit son ami Paul Josef Cordes à l’occasion du 60e anniversaire de son ordination sacerdotale. Il l’a fait dans une lettre envoyée du monastère Mater Ecclesiæ pour la préface d’un recueil d’articles et de réflexions du cardinal.

Nico Spuntoni
https://lanuovabq.it/it/cordes-uomo-dalla-definitiva-decisione
22 décembre 2021

« Un homme à la décision définitive ». C’est ainsi que Benoît XVI, citant le grand exégète Heinrich Schlier, a défini son ami de longue date Paul Josef Cordes à l’occasion du 60e anniversaire de son ordination sacerdotale. Il l’a fait dans une lettre envoyée du monastère Mater Ecclesiæ pour la préface de « Celui qui ne donne pas Dieu donne trop peu » (Wer nicht Gott gibt, gibt zu wenig), un recueil d’articles et de réflexions du cardinal originaire de Kirchhundem récemment publié en allemand.

La Nuova Bussola Quotidiana publie en exclusivité le texte italien de la lettre par laquelle le Pape émérite a voulu rendre hommage au Président émérite de Cor Unum. Pour Ratzinger, « le cardinal Cordes est connu de tous ceux qui participent à la vie de l’Église, surtout pour ses commentaires clairs dans les moments de confusion, avec lesquels il corrige ce qui est confus ou faux ».

Il le considère comme un « homme de décision définitive » qui « ne cherche pas la popularité » car « son critère de mesure n’est pas l’applaudissement du plus grand nombre, mais la foi de l’Église » et c’est pourquoi il ne renonce pas à « la clarté dans la lutte contre les opinions majoritaires ». Ces mots ne sont pas anodins et prennent une signification particulière si l’on tient compte du fait que Benoît XVI les a également utilisés pour expliquer comment il concevait lui-même sa mission de Pontife : dans les « Dernières conversations », il a déclaré à Peter Seewald que « si un pape ne recevait que des applaudissements, il devrait se demander s’il ne fait pas quelque chose de mal ».

« Si l’on lit ensemble les réflexions rassemblées du cardinal, écrit Ratzinger dans sa lettre du 15 octobre 2021, on voit le schéma de base de sa pensée, qui est très positif précisément dans ses négations : reconnaître le Christ, non pas sous forme de soumission aux opinions et aux pouvoirs dominants, mais dans la foi des petits ». Et le point crucial de la vision de Cordes réside dans l’importance de la croix car, souligne Benoît XVI, « là où elle est absente, le Christ est également absent ».

Un concept renforcé par le Pape émérite avec l’évocation d’un épisode de la « Vie de Martin » de Tours raconté par Sulpicius Severus dans lequel le Saint démasque le diable qui s’était présenté à lui sous les traits du Christ, lui demandant de lui montrer les stigmates de la croix. Le titre du livre, ce « Celui qui ne donne pas Dieu donne trop peu » que le Cardinal Ratzinger d’autrefois prononça dans l’homélie des funérailles de Monseigneur Luigi Giussani, est le témoignage le plus important des noces de diamant avec l’Eglise célébrées hier, 21 décembre 2021, par le Cardinal.

Dans le recueil de textes compilés pour ce 60e anniversaire, certains des thèmes les plus chers à Cordes trouvent leur place : l’avertissement sur le salut en Christ comme fondement de la justice humaine, le lien indissoluble entre la réception de l’Eucharistie et l’appartenance au corps mystique de l’Église, la défense du sacerdoce face aux attaques récurrentes. Le livre contient également de nombreux articles « d’actualité » où l’on peut lire les raisons de l’opposition de Cordes à la bénédiction des couples homosexuels ou son opinion sur les aspects les plus controversés de « Querida Amazonia ». Il y a aussi l’histoire de la genèse de « Deus Caritas Est », la première encyclique du pontificat bénédictin, dont celui qui était alors président de Cor Unum a été en quelque sorte l’inspirateur.

Il y a le souvenir de St Jean Paul II et un article sur les mouvements ecclésiaux dont Cordes était probablement le « meilleur ami » à la Curie. Nos meilleurs vœux vont au Cardinal pour ces noces de diamant. La Nuova Bussola Quotidiana s’associe aux derniers mots de Benoît XVI : « Chère Éminence, merci beaucoup pour ce livre d’encouragement dans la foi et meilleurs vœux pour les dix prochaines années de votre ministère sacerdotal ».

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