à tous mes lecteurs. Joyeux, malgré tout, malgré les vicissitudes de la vie, les peines que nous éprouvons à titre individuel, et les évènements terribles que nous traversons collectivement. Joyeux car les chrétiens savent que dans un monde redevenu païen, ils fêtent un évènement joyeux, la naissance d’un enfant, un enfant venu pour nous sauver, même si c’est dans l’indifférence générale et si ce monde privé de boussole fait tout pour le faire oublier. Et gardons la certitude que la nuit qui nous entoure prendra fin.

Minuit-Chrétien

Et en cadeau, ce beau chant de Noël si représentatif de la spiritualité et du folklore français, mais que l’on n’entend plus guère, évincé par la sous-musique anglo-américaine sans aucune référence religieuse dont on nous rebat les oreilles en ce moment et qui ne parle pas à notre cœur.

En passant, je découvre avec intérêt l’origine de ce trésor du patrimoine français:

Le 3 décembre 1847, dans la diligence de Paris, entre Mâcon et Dijon, Placide Cappeau, négociant en vins et poète provençal à ses heures, écrivait les paroles d’un chant de Noël, pour lesquelles il était fort loin de se douter un seul instant de l’immense succès qu’il obtiendra par la suite. .

C’était le curé de Roquemaure, l’abbé Eugène Nicolas, qui l’avait prié de composer ce chant dans le cadre des manifestations culturelles et religieuses qu’il voulait organiser afin de recueillir quelques oboles pour le financement des vitraux de la collégiale Saint-Jean-Baptiste.

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Placide Cappeau, alors âgé de 39 ans, ancien élève des Jésuites au collège royal d’Avignon, après des études de droit à Paris était revenu s’installer dans son village natal afin de s’associer avec le Maire, Guillaume Clerc, dans un commerce de vins.

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Roquemaure, port renommé de la région, spécialisé dans le commerce des vins de Côtes du Rhône, avait alors besoin de se doter d’un pont suspendu pour traverser le Rhône. L’ingénieur parisien Pierre Laurey était chargé de cette tâche. Pour l’heure il s’était installé dans ce lieu avec son épouse, Emily. Celle-ci, chanteuse, était en relation avec le compositeur Adolphe Adam, pour lequel elle avait interprété autrefois, en 1840 à l’Opéra-Comique, l’un de ses ouvrages en 3 actes, La Rose de Péronne, qui d’ailleurs ne fut pas heureux de l’aveux même de son auteur. C’est elle qui adressa les strophes de Minuit Chrétiens au compositeur, qui ne l’oublions pas, est considéré comme l’un des créateurs de l’opéra-comique français. Adam en fit la musique en quelques jours et, le 24 décembre 1847, à la messe de minuit célébrée dans la petite église de Roquemaure, Emily Laurey chantait pour la première fois le Noël d’Adam.

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Bruno Justamond
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