Voici l’article de Renato Farina, cité par le directeur de korazym.org (La torpille contre Benoît est partie du Vatican (1ère partie)). Il confirme que les attaques contre Benoît XVI sont bien parties du Vatican, ou plutôt de « mandants », c’est-à-dire ces « pouvoirs forts » qui sont régulièrement les hôtes d’honneur des « Palais sacrés ».

Joseph Ratzinger, abus et pédophilie? Honte au Vatican, d’où viennent les tirs amis : indiscrétions, qui veut sa peau ?

par Renato Farina
Libero Quotidiano, 21 janvier 2022

C’est la photo qui illustre l’article de Renato Farina. Mais je n’aime pas cette idée que le Saint-Père inspire de la pitié. Il sait encore se battre.

Pourquoi l’ont-ils abandonné comme le Nazaréen sur le Golgotha ? L’aspect de toute cette affaire qui témoigne de l’état de ruine de la Sainte Église est la solitude dans laquelle on a laissé la belle âme et le corps sans défense du pape émérite, âgé de 95 ans, enveloppé dans son vêtement blanc, sur une chaise haute à grandes roues, on dirait un bébé dans des langes. Il déclare que son cœur est brisé en raison des abus que de nombreux enfants ont certainement subis aux mains de prêtres infâmes. Mais il n’a jamais, jamais, par le silence ou la distraction, encouragé la défiguration profonde et irréparable infligée aux enfants de chœur et aux jeunes garçons. Il le dit sans hésitation. Mais alors pourquoi la première page des nouvelles apparaît-elle partout, réac, sans aucun doute, aucune présomption d’innocence, et lui seul, un corps mort et vilipendé.

Mais la question que nous nous posons est la suivante : pourquoi ne voit-on pas accourir au petit monastère dédié à la Sainte Vierge où il vit au Vatican des délégations de fidèles, des escouades de cardinaux et de gardes suisses, et un simple mot du Pape : « Je fais confiance à Benoît ». « Benoît n’est pas un homme qui ment ». Non, rien de tout cela. Le bureau de presse du Saint-Siège a publié un communiqué dans lequel pas un mot n’est dit pour ce « grand-père de l’Église » (définition de François). Il y est dit que dans les prochains jours « le volumineux dossier sera examiné », et il manque une phrase : « Nous croyons au pape émérite, sa vie est aussi claire que l’eau de source ».

La cible

Pauvre Ratzinger, il est surprenant qu’il puisse tenir le coup. En tant que cardinal, puis en tant que pape, il n’a jamais eu un moment de répit face aux attaques de toutes sortes. Un tribunal texan voulait l’extrader. Il existe des rapports de la CIA qui font explicitement état de la volonté de fomenter et d’inventer des accusations de pédophilie à son encontre, parce que cela ne convenait pas à l’ordre mondial favorisé par les progressistes. Donc : gonfler les cas d’abus en Amérique, en attribuer la responsabilité au « berger allemand » (titre du Manifesto [le quotidien du PCI, au moment de l’élection, en 2005, ndt]), écrire et diffuser des livres scandaleux contre lui en prétendant le défendre, en utilisant en réalité des documents obtenus des services secrets (c’est ce qu’écrit son biographe officiel, Peter Seewald, dans le récent Benoît XVI – Une vie, 1400 pages, dont quelques centaines sont consacrées aux attaques subies par cet homme délicat et candide), pour l’affaiblir et le priver de la force nécessaire pour diriger l’Église. Ils insistent encore.

Il est vrai que le pape Benoît a un ours dans ses armoiries. Mais la chasse à l’ours ne devrait-elle pas être interdite dans les pays civilisés et au Vatican ? Pas du tout. Ils ont dû accorder une licence spéciale aux prédateurs allemands.

C’est ainsi qu’hier a été diffusé un dossier, annoncé à l’avance et amplifié lors d’une conférence de presse solennelle, rédigé et présenté par des avocats qui se sont qualifiés de « commission indépendante ». Ils ont accroché, sans aucune possibilité de défense, déjà mort et embaumé, le trophée du vieux pontife. Une réputation immaculée a été réduite en une bouillie, servie avec une lenteur prudente et engloutie par des journalistes gloutons comme si c’était le jugement de Dieu. Le vieux pontife, âgé de 95 ans, cloué dans un fauteuil roulant, impuissant comme un enfant, a tenté de publier un « démenti » dans lequel il « nie rigoureusement toute responsabilité ». Il l’a envoyé à cette bande d’accusateurs. L’avocat Martin Pusch a répondu que la position de Ratzinger « n’est pas crédible ». Les bras en tombent au Figaro [ou: Le Figaro baisse les bras, je ne suis pas sûre de la traduction] qui écrit: « Des experts se disent convaincus que Ratzinger était au courant du passé pédophile du père Peter Hullermann, arrivé en Bavière en 1980, où il a continué à abuser d’enfants pendant des décennies sans être poursuivi ». Là, les accusateurs « sont convaincus » mais de quel genre de preuve s’agit-il ? Cela vaut-il plus que la parole d’un pape qui devra bientôt rendre des comptes à Dieu ? Du reste, cette affaire est aussi vieille que Mathusalem. Les journaux allemands l’avaient déjà lancée en 2010. Cela s’est terminé là, devant l’évidence de la calomnie classique qui reste toutefois suspendue au-dessus de la tête de l’innocent, jusqu’à ce que quelqu’un coupe finalement le fil et la fasse retomber sur celui qui n’a plus personne pour le défendre.

La méthode

Cette fois-ci, ils ont refait l’opération avec un appareil scénique, et une dotation de chiffres et de tableaux statistiques, qui rendent médiatiquement impossible d’éviter la crucifixion de celui qui est impliqué, même si cette sentence est une horreur morale, un dépouillement des droits de l’homme, un exemple de barbarie anti-chrétienne perpétrée, selon l’auteur de ces lignes, par des mandants fréquentant les Palais Apostoliques et la Curie qui en ont assez de cette présence, aujourd’hui silencieuse, mais dont les paroles et les actes sont gravés dans le granit. Vieilles tactiques. Une fois que la crédibilité de Benoît XVI aura été écorchée, ses enseignements seront eux aussi désignés comme l’œuvre d’un proxénète de la pédophilie.

Incroyable, cette histoire de pédophilie. Lorsque le synode consacré à ce sujet a eu lieu en 2019, le pape émérite, après avoir informé la Secrétairerie d’État et François, a publié des pages de « notes » dans le Corriere della Sera [cf. benoit-et-moi.fr/2019/leglise-et-le-scandales-des-abus-sexuels]. Il a expliqué avec un récit méticuleux de faits et d’épisodes comment la pédophilie avait été dédouanée dans les séminaires, surtout en Allemagne, par le triomphe idéologique et pratique de 1968, avec la libération sexuelle pour laquelle rien n’est interdit en amour. Le coup classique des rapaces qui accusent comme coupables les innocents qui les ont dénoncés. Il a alors été attaqué pour la septante-septième fois [cf. Matthieu 18:22]. Il a pardonné septante fois sept fois. Pas nous, comme dans les films de Sergio Leone [allusion au film Dieu pardonne… moi pas !… qui n’est pas de Sergio Leone]. Non, pas nous.

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