Il a accordé une très longue interview à la grande chaîne de télévision catholique américaine EWTN ( Eternal Word Television Network) pour donner sa version (en fait LA version) définitive côté Mater Ecclesiae. C’est un document incontournable de toute façon, et qui devrait faire référence. C’est à lire sur Belgicatho:

Monseigneur Gänswein retrace l’histoire de la réponse de Benoît XVI au rapport sur les abus de Munich

De Daniel Ibáñez sur le National Catholic Register :

L’archevêque Gänswein raconte l’histoire de la réponse de Benoît XVI au rapport sur les abus de Munich.

Extraits

La lettre « touchante » du Pape François

L’archevêque Gänswein a déclaré à EWTN que le pape François avait offert son soutien à Benoît XVI alors que le pape émérite faisait face à d’intenses critiques. 
« Il a été très clair. Il l’a appelé et l’a assuré de sa solidarité, de sa confiance absolue, de sa confiance fraternelle et de sa prière. Il a également dit qu’il ne peut pas comprendre pourquoi ils s’en prennent autant à lui », a déclaré Mgr Gänswein, qui vit avec Benoît XVI au monastère Mater Ecclesiae du Vatican depuis que le pape allemand a quitté ses fonctions en 2013.
« Lorsque le pape Benoît a écrit sa lettre, il l’a envoyée au pape François ; avant qu’elle ne soit publiée, bien sûr. Il l’a remercié pour le coup de fil et lui a demandé si c’était bon. » 
« Deux jours plus tard, une belle lettre du pape François au pape Benoît est arrivée – une lettre dans laquelle il l’assurait une fois de plus, et avec des mots vraiment touchants de son soutien, de sa solidarité et de son appui, en lui disant qu’il était avec lui » 
L’archevêque Gänswein a déclaré qu’il ne pouvait pas publier la lettre, car elle était « confidentielle et privée », mais il a néanmoins été autorisé à en parler.

Ce récit ne contredit en rien ce que nous avons dit dans ces pages, à savoir que François, conformément à sa méthode, a pris bien soin de ne pas descendre PUBLIQUEMENT dans l’arène pour défendre Benoît XVI. Ces mots pieux sous forme privée ne l’engagent à rien et lui donnent beau rôle à peu de frais

Le défi surhumain de la lecture du rapport des « experts »

Une masse incroyable d’informations

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L’énorme épreuve logistique que l’enquête de Munich a représenté pour le vieil homme, qui aura 95 ans en avril, est un autre sujet que Mgr Gänswein a longuement évoqué.
« On a demandé au pape Benoît s’il était prêt à participer à ce rapport. Il a répondu : « Je n’ai rien à cacher. Je le ferai volontiers ».
Pour ce faire, il a fallu examiner « une masse incroyable d’informations ».
Le cabinet d’avocats a envoyé à Benoît XVI 20 pages de questions détaillées, qui ont nécessité un examen minutieux de quelque 8 000 pages de documents numérisés dans les archives diocésaines, a expliqué Mgr Gänswein. Cette tâche ardue a été confiée à un prêtre allemand et juriste à Rome, le père Stefan Mückl. N’étant pas en mesure de faire des « copier-coller » à partir des dossiers, le père Mückl a pris de nombreuses notes à la main et a réussi à terminer son examen exhaustif en trois semaines environ, a indiqué Mgr Gänswein.

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La digestion du rapport final du cabinet d’avocats a constitué une autre épreuve redoutable pour Benoît XVI et sa petite équipe de conseillers. « Le rapport comptait 1 983 pages, y compris la déclaration de Benoît XVI et celle des autres cardinaux qui ont répondu. Imaginez cette énorme quantité de documents – 2 000 pages – et le fait que l’on attende une réponse immédiate ! C’était tout simplement impossible », a dit Gänswein. 
« Une semaine plus tard, [l’actuel archevêque de Munich] le cardinal Marx a annoncé qu’une conférence de presse se tiendrait à Munich. Et le pape Benoît a dit : ‘Je dois d’abord lire ceci. Je veux le lire d’abord. Et je demanderai aussi au personnel de le lire. Et ensuite, je répondrai’. Vous devez admettre, pour n’importe qui, un homme de n’importe quel âge, que cela prend du temps. »
La réponse formelle de Benoît XVI au cabinet d’avocats, que le pape émérite a relue, comptait 82 pages. « Et puis il y a eu des critiques : ‘C’est trop juridique, ce n’est pas du tout la voix de Benoît’, ont-ils dit. Mais aux questions juridiques, qui sont souvent assez compliquées et écrites dans un langage quelque peu tordu – si je puis m’exprimer ainsi – on ne peut répondre qu’en utilisant le même langage ».

Comment Benoît XVI a vécu l’épreuve

Qu’en est-il des conséquences de cette épreuve sur la santé du pape émérite ? Sur des photos récentes [cf Benoît XVI, serein, devant Dieu] Benoît XVI apparaît nettement plus frêle et il a parlé ouvertement de la fin de sa vie, comme il l’a encore fait dans sa lettre la semaine dernière.
« Très bientôt, je me retrouverai devant le juge final de ma vie », a-t-il dit.
Mais il a ajouté : « Je suis néanmoins de bonne humeur, car j’ai la ferme conviction que le Seigneur n’est pas seulement le juge juste, mais aussi l’ami et le frère qui a déjà souffert pour mes fautes et qui est donc aussi mon avocat, mon « Paraclet » ».
Mgr Gänswein, pour sa part, a confirmé la disposition positive de Benoît XVI, observant que ce dernier paragraphe de la lettre du pape émérite, écrit « en présence de Dieu », a-t-il dit, « est peut-être la clé de tout. »
« Ce matin, nous avons célébré la messe ensemble, comme tous les jours. Puis nous avons prié les Laudes et pris le petit-déjeuner. Et puis il a vaqué à ses occupations, et je suis ici maintenant ».
« Il se porte bien. La pression est retombée, grâce à Dieu, après la publication de sa lettre et la vérification des faits. Mais, je dois dire qu’il a toujours été calme et plein de confiance en Dieu », a dit Gänswein.
« Bien sûr, c’est une chose de résister à la pression et une autre de résister à la pression interne », a-t-il ajouté. « Mais, grâce à Dieu, il y est parvenu : Il est calme et, surtout, il n’a jamais perdu son sens de l’humour. »

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