Que vous disais-je ici hier, à propos motu proprio (*) « Fidem Sevam » (cf. Un nouveau Motu Proprio pour réformer la CDF!!!) modifiant la structure de la CDF? On annonce aujourd’hui la promulgation d’un second motu proprio « Assegnare alcune competentze » (portant de manière inhabituelle un titre en italien … encore une tradition qui se perd , avec en plus une faute d’orthographe sur le site du Vatican, que j’ai laissée, cela donne une idée du niveau des fonctionnaires de la Curie d’aujourd’hui), qui, selon la présentation officielle concerne  « la modification de certaines normes du Code de droit canonique et du Code des canons des Églises orientales » (évidemment les églises orientales sont là pour faire passer la pilule, nul doute que pour le moment, ,le plus urgent était d’apporter une réponse « astucieuse » aux prétentions germaniques) .

Maurizio Blondet qui a attiré mon attention sur l’information, titre dramatiquement « C’EST LA FIN DU CATHOLICISME ». Et il ajoute: « Certains diocèses pourront autoriser le sacerdoce des femmes, comme l’exige déjà l’Église allemande, d’autres pourront autoriser le mariage sacramentel entre sod…tes. Dans quelques années, il y aura autant de catholicismes que de diocèses.« , avant de citer in extenso la présentation du document sur le site vatican.va en italien par Mgr Marco Mellino, secrétaire du Conseil des Cardinaux et membre du Conseil Pontifical pour les Textes Législatifs.

Le site en français en publie un résumé qu’on peut- lire ici: https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2022-02/motu-proprio-eveques-vatican-competence-saint-siege.html, et dont voici l’introduction (à vrai dire, il n’est pas nécessaire d’aller plus loin):

Le Pape transfère aux évêques des compétences réservées au Saint-Siège

Avec la publication d’un Motu proprio ce mardi 15 février, le Pape François établit que les ordinaires des Églises locales pourront intervenir dans la gestion des séminaires, la formation des prêtres, la rédaction des catéchismes et dans d’autres domaines sans avoir besoin de l’approbation du Vatican, mais d’une confirmation plus simple.

Plus besoin d’une «approbation». Une «confirmation» du Saint-Siège suffira. Telle est la nouveauté essentielle apportée par le motu proprio publié ce mardi; un texte par lequel le Pape a décidé de modifier l’attribution de certaines compétences prévues par les Codes de droit canonique de l’Église latine et des Églises orientales, afin de de favoriser une «saine décentralisation» qui dynamise les décisions dans le domaine ecclésial, tel que défini dans l’introduction du motu proprio.

Ne plus attendre l’approbation de Rome, mais la confirmation

Cela concerne par exemple la compétence des conférences épiscopales pour la publication de catéchismes sur leur territoire si elles le jugent opportun. Autre point saillant: le transfert du Saint-Siège à l’évêque diocésain de la faculté de créer un séminaire sur son territoire sans avoir à attendre l’approbation de Rome mais simplement une confirmation.

Les évêques disposent de possibilités similaires en ce qui concerne la formation des prêtres (les évêques peuvent l’adapter «aux besoins pastoraux de chaque région ou province») et leur incardination. Les prêtres peuvent désormais être incardinés non seulement dans une Église particulière ou dans un Institut religieux, mais aussi dans une «association cléricale publique» reconnue par le Saint-Siège, afin d’éviter des «clercs acéphales et errants».

(…)

Alessandro De Carolis

(*) Post-Scriptum à propos du gouvernement par motu proprio

Je lis à l’instant sur le beau blog en espagnol La Specola hébergé par le portail Infovaticana.com, qui propose chaque jour une revue de presse exhaustive sur l’Eglise à Rome, cette très bonne analyse du gouvernement de l’Eglise par MP, concernant ici Fidem Servam, mais qui s’applique parfaitement à Assegnare alcune competentze.

Le pape François lui-même a parlé d’une « réforme par morceaux ». Aujourd’hui, nous avons un autre Motu Proprio qui, cette fois, modifie le droit canonique, la loi fondamentale de l’Église catholique.

Le Motu Proprio est un document du Pape qui n’a pas été proposé par un organe de la Curie romaine. L’expression latine signifie « de sa propre initiative ». Selon le Code de droit canonique, le pape est doté de tous les pouvoirs pour exercer une souveraineté immédiate sur l’ensemble de l’Église universelle, sur chaque Église particulière et en matière de doctrine. Nous pensons que ce qui est important ici n’est pas tant ce qui a été modifié, qui est également important, mais l’étrange manière dont le droit canonique est ainsi modifié. Il s’agit d’une porte ouverte, certes possible, mais jamais recommandable, qui peut transformer l’exceptionnel en ordinaire et changer par la voie de la force une structure juridique séculaire toute entière.

(…)

https://infovaticana.com/blogs/specola/la-reforma-a-pedazos-del-papa-francisco-entrevista-a-dom-georg-la-victima-benedicto-xvi-munus-y-ministerium/
Share This