Après The Wanderer c’est au tour d’un autre penseur hors des clous que j’apprécie, Rino Cammilleri, collaborateur occasionnel de la NBQ, de s’exprimer. Viscéralement anticommuniste, il appartient à une génération pour qui l’Amérique était synonyme de liberté (à tort ou à raison). Mais cette Amérique là n’existe plus, leader de l’Occident, elle est devenue l’Empire du politiquement correct, LGBT, Black Live Matter, etc.. Cela vaut-il la peine de se battre pour cet Occident là? La réponse est non, bien sûr.

Mourir pour cet Occident en vaut-il la peine?

Cancel culture, Black live matter, LGBT obligatoire. La dérive occidentale ne connaît pas de fin

par Rino Cammilleri
(https://www.nicolaporro.it/vale-la-pena-morire-per-questo-occidente/)

Il y a réellement une idéologie (pas une conspiration) que j’appelle mass-radical ou « radicalisme de masse ». Cette idéologie est pré-totalitaire et tente de s’implanter dans tout l’Occident en promouvant ses « valeurs » : lutte contre le sexisme, émancipation des LGBT, écologisme radical, disparition des frontières nationales, domination de la technologie, manipulation de l’être humain, jusqu’à l’idée d’une « nouvelle normalité », c’est-à-dire une société planifiée. Cette idéologie fonctionne en multipliant les droits à l’infini. Le chaos qui en résulte nécessite l’imposition d’un ordre autoritaire, un technocrate fort qui établisse les droits à reconnaître et ceux à supprimer.

Tels sont les mots de Dario Fertilio, ancien journaliste du « Corriere della sera » et auteur de nombreux essais sur le totalitarisme soviétique, interviewé aujourd’hui par la « Nuova Bussola Quotidiana ».

Quelques commentaires : comment une idéologie peut-elle s’imposer sans conspiration? C’est la gauche américaine qui dicte le discours en Occident, à travers tous les médias et même les réseaux sociaux. Trump et les quelques journaux qui l’ont soutenu en savent quelque chose. Les démocrates américains ont les universités, les chaînes de télévision, Hollywood, Facebook, Twitter, etc. Le discours des dirigeants de l’UE ? Le même, quand ce n’est pas un plagiat. Un seul exemple : rappelez-vous quand Buttiglione a été évincé, et ouvertement, simplement parce qu’il était ami et biographe du pape Wojtyla ? Et c’est pour cet Occident que nous devons nous battre ? Et acheter l’essence américaine, beaucoup plus chère ? Et nous engager dans une autre guerre mondiale ? Une guerre que, pour changer, les Américains déclenchent sur le territoire d’autres?

L’OTAN est sous commandement américain. L’Europe, l’Italie in primis, est remplie de bases militaires américaines [la France n’en a pas, et c’est grâce à De Gaulle, en son temps voué aux gémonies par toute la classe politique, ndt] équipées de bombes atomiques. Par référendum, nous nous sommes privés des centrales nucléaires, qui étaient cent fois plus sûres que les stocks militaires, dont la vérification, pour des raisons évidentes, est confiée à on ne sait qui. Et remercions la Providence que rien ne soit arrivé jusqu’à présent. C’est vrai, ils étaient utiles quand l’URSS existait. Mais à quoi servent-ils maintenant ? A empêcher Poutine de neutraliser l’Ukraine – chose qu’il demande aujourd’hui et, allez savoir pourquoi, pas avant?

Mais, je le répète et j’insiste, un monde totalement américanisé ne me dérange pas, au fond, je suis né dedans et j’en ai respiré les effluves. Mais à présent, l’Amérique n’est plus le pays de la liberté, mais de l’argent à tout prix et aux dépens des autres, de la Cancel culture, des BLM, LGBT obligatoire, avortement à naissance partielle et ainsi de suite. Le reste du Meilleur des Mondes, vous vous le gardez, y compris les cours de rééducation pour trans dans l’armée. Un pays qui est devenu une société anonyme armée et qui, nous l’avons vu, ne garantit même plus une élection décente et transparente de son dirigeant. Désolé, pour cet Occident ne comptez pas (plus) sur moi.

Rino Cammilleri, 25 mars 2022

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