Notre vieille connaissance, ex-curé madrilène devenu curé de la Sierra est de retour (en réalité il n’a jamais cessé de bloguer) grâce à Carlota. Il constate la situation catastrophique de l’Eglise conciliaire (malgré le tant vanté effet Bergoglio) et en vient à se poser des questions qui pourraient le faire soupçonner de céder au complotisme: se pourrait-il que nous assistions à un plan délibéré, conçu de longue date pour liquider l’Eglise?

Inconscience ou plan délibéré de liquidation ?

Père Jorge González Guadalix
www.infocatolica.com/blog/cura.php/2209010953-iinconsciencia-o-plan-deliber…
1er septembre 2022
Trduction de Carlota

Les faits sont têtus et personne ne peut y échapper. Le printemps tant vanté par certains avant le printemps conciliaire et maintenant le printemps François n’est rien de plus qu’un mensonge répété avec la folle prétention qu’il devienne vrai. Nous sommes au fond du trou.

Nous savons, par exemple, qu’en Amérique latine, alors que le nombre de catholiques s’effondre, les églises évangéliques poussent comme des champignons. La situation en Espagne est tragique. Vous pouvez consulter les chiffres. La moitié des enfants qui naissent ne sont pas baptisés, les mariages à l’église représentent à peine plus de 10% du nombre total de mariages célébrés et le pourcentage de jeunes qui se considèrent comme catholiques atteint à peine 50%. J’ajouterais, d’après mon expérience personnelle et celle de mes proches collègues, que même dans les plus petits villages, qui ont tendance à être plus traditionnels, les enterrements ont déjà lieu sans la présence d’un prêtre. Je ne vais pas entrer dans les détails. Il y a des fermetures de couvents et une pénurie de vocations.

La question que je pose aujourd’hui sur le blog est une question qui m’est posée de temps en temps. Il est vrai que nous sommes là où nous sommes, il faut analyser pourquoi, et là on me présente deux possibilités, que l’on hésite à approfondir.

L’une d’entre elles est que tout cela est le fruit de la bonne volonté, du fait de ne pas avoir bien compris ce que le Concile Vatican II voulait et entendait, et de s’être jeté dans des formes de prédication et d’apostolat que nous avons faites de toutes nos forces et en y laissant notre peau. Il y avait des idéaux, un désir d’être plus proche des gens, un désir de renouveau. Ils nous ont dit, j’ai été formé dans les années 70, que c’était la bonne chose à faire et sans aucun problème. Nous avons foncé. Il est clair que les résultats ne sont pas ceux que nous attendions. Nous avons tenu bon jusqu’à ce que la biologie fasse son travail tranquille. Nier la crise aujourd’hui est une bataille perdue d’avance contre la réalité.

L’autre possibilité est terrifiante. Parce que c’est diabolique et tordu. Il s’agirait d’un plan parfaitement orchestré pour détruire l’Église, non pas par la persécution et le martyre, ce qui n’a jamais fonctionné, mais de l’intérieur, avec un programme qui ferait passer pour super ce qui était une véritable barbarie. Qui va trouver mauvais de se tourner vers l’action sociale en faveur des pauvres ? S’opposera-t-on à une prédication qui annonce la miséricorde et cesse de menacer des douleurs de l’enfer ? Y a-t-il quelque chose de plus agréable que d’abandonner les habitudes et les soutanes pour s’identifier davantage au peuple ? Une Église où la doctrine n’était pas fondamentale, décaféinée, sans plus de théorie, de théologie ou de principe qu’un amour générique du prochain, et une liturgie qui oubliait le divin et devenait à peine plus qu’une rencontre fraternelle. Sur le papier, une merveille. N’oublions pas que le diable tente avec beaucoup de bon sens : il est temps d’actualiser, d’oublier l’ancien, d’être d’une manière nouvelle en ces temps très différents. Vous me suivez ?

Le diable, une autre des réalités niées catégoriquement ces derniers temps, a besoin d’exécutants. Serait-il vraiment question de complicité au sein même de l’Église, les uns par conviction bienveillante et superficielle, les autres par infiltration externe de l’Église elle-même ?

Ce qui s’est passé, et qui aujourd’hui s’aggrave, on pourrait même dire avec une grande précipitation, est-il le résultat de l’inconscience, de la paresse ou d’un projet clair de démolition ? On me pose cette question, et puisqu’on me la pose, je la laisse ici.

J’ai demandé à Rafaela ce qu’il en était. Elle me dit qu’elle préfère ne pas savoir (*). Femme sage, mais la question est bien là.


(*) Rafaela est l’archétype de la fidèle paroissienne d’antan, bon sens et franc parler, qui ne s’en laisse pas conter ni par les paroles de patenôtre, ni par la modernité. Elle préfère peut-être ne pas répondre parce que malheureusement elle a bien son idée. (note de Carlota)

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