Le faux dialogue entre le savant et saint théologien et le « mathématicien » démasqué! J’ai donné dans ces pages un ample espace à ce qu’on pourrait appeler « L’affaire Odifreddi » (*), même si ceux qui y ont perçu une « affaire » (qu’elle est réellement) se comptent sur les doigts d’une main. Il s’agit en fait d’une grossière opération éditoriale, aux dépens du pape « émérite », en ce sens qu’elle réitère ce qui s’était passé en mars 2018 avec « l’affaire » Dario Vigano, du nom du chargé de la com’ du Vatican d’alors (cf Dossier Lettergate). A l’époque, à travers une lettre prétendument signée de sa main, on avait voulu faire croire que Benoît XVI, pour clore définitivement le bec à ceux qui insinuaient des doutes sur la continuité avec son successeur donnait son approbation à la publication d’une série de 11 volumes émanant de théologiens variés et exaltant la théologie de François. Seul hic, ces théologiens étaient pour la plupart des critiques acharnés de sa propre théologie… et Benoît XVI n’avait même pas lu les textes en question. Et surtout, la fameuse lettre avait été caviardée, pour lui faire dire l’exact contraire de ce qu’elle disait… Cette fois, presque bis repetita: le nom de Benoît XVI a été ajouté au titre d’un livre du « mathématicien » – dont on ne doute pas qu’il aurait été droit au pilon sinon -, alors que la disproportion, au moins en volume, entre les élucubrations du « mathématicien » athéissime et les quelques mots du Saint-Père rend cette association de leurs noms pour le moins incongrue. Et surtout, Benoît XVI n’a même PAS LU les développements verbeux dont Odifreddi l’a (indiscrètement) submergé pour écrire son livre.

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Et la genèse du faux livre à 4 mains: tout a commencé avec « Caro Papa ti scrivo »

Odifreddi, Benoît XVI et ce dialogue qui n’a jamais eu lieu

Si cela ne tenait qu’à moi, je ne consacrerais pas une ligne à l’opération commerciale qui porte le titre In cammino alla ricerca della verità, un livre qui se fait passer pour un dialogue entre l’ancien séminariste Odifreddi, athée de service permanent, et Benoît XVI. En revanche, Fabio Battiston a écrit cette contribution sur le sujet, qu’il m’a envoyée et que je vous propose.
(AMV)


Avril 2022 : publication de In cammino alla ricerca della verità, le dernier pensum littéraire de Piergiorgio Odifreddi. Pour ceux qui ne connaissent pas ce personnage, je dirai qu’il est un mathématicien et un « vulgarisateur ». Il a toutefois connu la célébrité pour être devenu, depuis des décennies, l’athée officiel de la communication médiatique italienne, et pour cette raison même, il est très présent dans les talk-shows et les émissions thématiques (apparemment depuis plus de 300 épisodes). Son athéisme, qui s’inspire très souvent de l’attirail idéologique et philosophique du XIXe et du début du XXe siècle, se caractérise également par de fréquents éléments de sarcasme et de dérision envers la religion catholique et ses fidèles. Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur ce champion du scientisme antichrétien le plus débridé, il suffit de consulter la page apologétique de Wikipedia® [sic!] qui lui est consacrée. On sait que face à de tels personnages (athées, gauchistes, anticléricaux, engagés politiquement, etc.), la sainte web-encyclopédie n’est pas avare de descriptions hagiographiques. Mais revenons au sujet.

In cammino alla ricerca della verità n’est pas (ou du moins pas entièrement) la énième représentation théâtrale dans laquelle Odifreddi s’engage à démonter les unes après les autres, en les qualifiant de légendes, de croyances ou de faussetés colportées à des esprits stupides et naïfs, les pierres angulaires de notre foi. Cette fois, l’opération est beaucoup plus sophistiquée, sournoise, presque persuasive. En fait, le sous-titre du livre laisse entrevoir une issue imprévisible. Oui, car ce voyage vers la vérité d’Odifreddi est basé sur des lettres et des conversations avec Benoît XVI. Le froid mathématicien et l’humble théologien de Marktl ; rien de plus sidéralement éloigné. Il ne fait aucun doute que l’opération d’édition, avec cette couverture, a atteint son objectif commercial. En effet, je suis convaincu que l’auteur de ces lignes n’est pas le seul à avoir trouvé dans le titre (et le sous-titre) la principale raison d’acheter et de lire ce livre. Est-ce que je regrette mon choix ? Non, pas du tout! De ces 317 pages, en effet, émerge à mon avis la énième opération de discrédit opérée sur la figure et le rôle du Pape Ratzinger. Et cette fois encore, pourquoi s’en étonner, il y a la collaboration active de hauts membres du clergé très proches de la figure du pontife [François]. Nous les retrouverons bientôt.

En première de couverture du livre, une brève présentation tente de qualifier la relation entre les deux personnages comme un « …exemple exceptionnel de dialogue entre la foi et la science » et « …un formidable parcours spirituel, dans lequel le théologien et l’homme de science s’affrontent sur d’innombrables thèmes ». Cependant, au fur et à mesure que l’on avance dans la lecture – surtout dans la deuxième partie du livre – on se rend vite compte à quel point ces considérations sont trompeuses, à la limite du mensonge. La préface du cardinal Gianfranco Ravasi (la véritable « éminence grise » à laquelle nous devons la réalisation de cet ouvrage) est un véritable chef-d’œuvre de communication, visant à donner une apparence de grande autorité non seulement au livre mais aussi au scénario plus large que constitue le rapport entre la science (athéisme-gnosticisme-scientisme) et la foi. Ravasi s’appuie non seulement sur des thèmes doctrinaux et théologiques, mais aussi sur le fétiche omniprésent que représente le dialogue entre les deux grands systèmes : le système « athée » par rapport au système de la foi. Cette dialectique trouve sa représentation spatiale, selon l’intuition précise de Benoît XVI (pre-declaratio), dans la Cour biblique des Gentils, une zone du Temple de Jérusalem où les païens pouvaient avoir accès. Ravasi explique que cette invitation de Ratzinger a été reprise par le Conseil pontifical de la culture, qui a promu la naissance d’une institution appelée, précisément, Cour des Gentils ; une agora « pour ouvrir un dialogue sérieux et respectueux entre les croyants et les agnostiques ou les athées ». Dans la préface, il ne peut certes pas cacher (scripta manent – les écrits restent) qu’il existe dans le livre un net déséquilibre – non seulement quantitatif mais aussi qualitatif – entre les longs traités d’Odifreddi et les très brefs de Ratzinger, ainsi que certains excès (sic !) que l’on retrouve incontestablement dans les textes du mathématicien. Mais Ravasi, en « génie » de la communication écrite et orale qu’il est, parvient à minimiser et à camoufler ces aspects, mettant en valeur la nature dialogique des concepts – de haut niveau intellectuel – traités dans le livre. Un hymne à la recherche d’un terrain d’entente, où peuvent converger les espoirs et les objectifs d’un avenir meilleur pour l’humanité tout entière.

J’entends démontrer ici – au contraire – que ce qui est présenté comme un « exemple brillant » de la confrontation entre le christianisme et la science, n’est rien de plus qu’une ignoble opération éditoriale avec une cible claire.

En premier lieu, elle a instrumentalisé la figure de Benoît XVI pour présenter, presque sans contradiction du côté ecclésial, les idées/positions d’Odifreddi sur la foi.

D’autre part – et c’est l’aspect le plus triste et le plus offensant pour notre théologien – elle a contribué à véhiculer une image de Joseph Ratzinger en pleine déchéance. Un homme à la merci d’un interlocuteur qui n’attendait rien d’autre que de faire défiler sa culture athée et scientiste contre le symbole résiduel d’une foi désormais en décomposition. De plus, il est présenté comme un homme presque incapable de contrer, ou du moins de répondre de manière adéquate, au torrent que représentent les très longues lettres du mathématicien et nombre de ses jugements (offensants, irrespectueux et sarcastiques, pour ne pas dire plus) contre le christianisme. Une image scandaleusement offensante qui suscite en moi une grande indignation.

Mais allons dans l’ordre, en commençant par une analyse du contenu. Je veux donner, tout d’abord, quelques éléments  » quantitatifs  » qui en disent déjà long sur les objectifs réels du livre.

In cammino verso la verità (permettez-moi, par décence, de ne pas répéter le sous-titre) se compose de deux parties : Verba volant [les paroles s’envolent] et Scripta manent. La première rassemble les comptes-rendus qu’Odifreddi a écrits immédiatement après chacune de ses cinq rencontres directes avec le pape Benoît XVI (de décembre 2013 à décembre 2018). La seconde – celle qui est la plus intéressante pour les besoins de ces considérations – est la présentation complète de l’échange épistolaire qu’Odifreddi et Ratzinger ont eu pendant la même période des rencontres.

Les récits des conversations directes constituent une lecture « institutionnelle » de ce que l’on pourrait définir comme les classiques rencontres privées entre un pape (parce que Benoît XVI est le pape, au-delà d’émérite!) et une personnalité éminente de la culture, de l’art, etc. Je ne m’y attarderai donc pas.

La partie la plus intéressante est plutôt la seconde, qui, outre l’épistolaire proprement dit, contient un élément d’une importance capitale dans les trois dernières pages. Un peu de patience et nous y viendrons. Rien qu’en évaluant l’épistolaire quantitativement, on se rend immédiatement compte de son déséquilibre évident, tout en faveur de l’auteur. Il y a vingt-huit lettres adressées par Odifreddi au pape Ratzinger, totalisant environ deux cents pages. En revanche, les « réponses » de Benoît XVI (vous comprendrez bientôt le pourquoi des guillemets) sont au nombre de 17, résumées en un total de 14 pages seulement. Mais, attention, de ces réponses, une seule, la première, que nous analyserons dans un instant, peut être considérée comme une véritable réponse (onze pages) ; les autres sont de simples notes de courtoisie de deux ou trois lignes ou, au maximum, d’une demi-page.

Voilà donc « l’exceptionnel dialogue entre la foi et la science », une éloquence débordante, presque unilatérale, de thèses, de considérations, de propositions et de citations. Ces lettres sont d’ailleurs envoyées par Odifreddi avec une fréquence impressionnante (une moyenne de 3-4 lettres par an) et avec très peu de respect pour l’âge et l’état de santé précaire du pontife, ainsi que pour les autres engagements onéreux auxquels il doit encore faire face. À plusieurs reprises, dans ses quelques lignes de réponse, Benoît XVI rappelle la difficulté qu’il éprouve à répondre comme il se doit (en temps et en manière) à ce flot de lettres. Rien à faire, le mathématicien exalté poursuit imperturbablement ses propos surabondants et tentaculaires.

Nous parlions de la première réponse de Ratzinger, la seule qui puisse vraiment être considérée comme telle. Dans ce document, le pape Benoît, dans le style que nous avons appris à apprécier dans ses nombreux livres, répond avec ses propres mots à une demande d’Odifreddi, qui est ensuite celle qui a donné le « la » au développement de In cammino alla ricerca della verità. Voici brièvement l’histoire de cette genèse. Après avoir lu Introduction au christianisme – l’un des textes fondamentaux de Ratzinger, écrit en 1968 – le mathématicien a décidé de publier son propre commentaire sur le livre du théologien allemand, intitulé Caro Papa ti scrivo (2011). En avril 2013, le mathématicien a eu une idée : pourquoi ne pas essayer d’envoyer son texte à Joseph Ratzinger, avec peut-être la possibilité de le commenter ? Grâce à la médiation fondamentale de Mgr Georg Gänswein (autre personnage-clé de cette opération d’édition) et aux bons offices du cardinal Ravasi, la demande parvient au Pape qui, avec beaucoup de bonne volonté, lit le livre du mathématicien.

C’est ainsi que Benoît XVI, le 30 août 2013, avec sa première réponse, répond – point par point – aux arguments (et objections) exprimés par le mathématicien dans Caro papa ti scrivo. Avec son habituel style professoral – mais en même temps paternaliste et didactique – Ratzinger reprend, analyse, redéfinit et explique à la lumière de la foi les différentes questions soulevées par Odifreddi. Dans sa réponse, le Pape ne renonce pas aux expressions colorées, telles que « vous feriez mieux de rentrer chez vous pour étudier ; on parlera après », dites avec l’ironie qui le caractérise parfois.

Et voilà, le « dialogue entre foi et science », le « formidable cheminement spirituel », si pompeusement cité dans la présentation du livre, s’arrête pratiquement là. Désormais, le scientifique athée, le positiviste (parfois même le nihiliste) sans tache ni crainte, le maître des sceptiques, dominera. En face de lui, un homme qui se présente, non pas pour ce qu’il est réellement, mais pour la façon dont ses « tuteurs » veulent qu’il soit perçu : un vieil homme fatigué et malade, qui s’excuse pour le retard de ses réponses et qui n’a plus la force (ou les arguments ?) de répondre aux questions de notre temps et à ce nouvel humanisme sans Dieu sur lequel, jusque dans les salles secrètes du Vatican, certains ont depuis longtemps commencé à flotter. Mais il n’y a pas que cela. Il y a aussi l’impudence, l’arrogance et un manque absolu de correction, qui consiste à présenter à un Pape ses propres convictions en utilisant un langage qui n’est pas seulement fils de l’antichristianisme le plus éculé, mais aussi irrespectueux envers ceux qui vivent leur foi de manière absolument limpide et authentique comme le Pape Ratzinger. Par souci de brièveté, je ne peux pas mentionner ici les innombrables points du livre dans lesquels on retrouve toute l’agressivité, le sarcasme et l’arrogance qui ont toujours caractérisé la production anti-chrétienne (plutôt, anti-religieuse) de l’écrivain piémontais. Je me limiterai donc à un seul exemple, mais significatif, en citant exactement le texte d’Odifreddi.
Il parle des expériences mystiques de certaines grandes saintes du catholicisme. À ce propos, Odifreddi, le 13 décembre 2019, écrit sobrement à Benoît XVI :

Aujourd’hui, l’intérêt pour les constructions théologiques d’Hildegarde (de Bingen) se limite aux cercles ecclésiastiques….. Beaucoup plus intéressante, cependant, est la déconstruction scientifique de l’expérience mystique d’Hildegarde, rendue possible par le fait que de nombreux détails permettent un diagnostic précis de sa maladie, alors que les extases orgasmiques de Thérèse d’Avila ou le mariage mystique de Catherine de Sienne avec le Christ, scellé par l’anneau de chair du « saint prépuce », font référence à des troubles sexuels génériques… Nous savons qu’Hildegarde a eu sa première vision à l’âge de trois ans (et ici Odifreddi décrit en détail les caractéristiques de ces visions)… C’est Charles Singer qui, en 1917, a établi un diagnostic rétrospectif des visions de Sainte Hildegarde sur la base de la symptomatologie rapportée par la patiente elle-même dans Scivias. Il s’agissait de migraines… Mais, comme l’a dit John Nash, « entendre des voix n’est jamais bon signe » et a plus à voir avec la schizophrénie qu’avec la migraine.

La réponse du pape Ratzinger (10 mars 2020) se résume à une demi-page dans laquelle il le remercie pour les vœux de Noël, mentionne son état de santé précaire qui ne s’améliore pas et, enfin, remercie Odifreddi pour la façon dont il a « traité » la figure de sainte Hildegarde. Encore une fois, une ironie, certainement amère, dans les paroles du pontife. C’est dans ces conditions que s’est développée la « haute confrontation » dont parlait Ravasi!

La schizophrénie de sainte Hildegarde, la dépravation sexuelle de sainte Thérèse d’Avila et de sainte Catherine ne sont que quelques-unes des définitions profondes qu’Odifreddi a données à Benoît XVI dans sa « recherche de la vérité » très personnelle. Dans d’autres cas, il camoufle ses considérations derrière un langage intellectualo-cathédratique qui, toutefois, n’empêche pas le lecteur attentif d’identifier clairement le profond mépris que l’auteur a d’ailleurs toujours manifesté pour toute forme de foi dans le surnaturel. En matière de religion, personne ne devrait ou ne peut empêcher quiconque d’exprimer ses croyances comme il l’entend, surtout si elles sont source de division et extrêmement dures. Cependant, rendre cette attitude explicite dans une opération qui voit un Pape comme l’interlocuteur « supposé » est aussi incorrect et trompeur que possible. Se servir, en particulier, d’un homme et d’un prêtre comme Joseph Ratzinger pour donner autorité et dignité à une pensée athée (et qui plus est, une pensée qui a toujours été traditionnellement agressive) est vraiment navrant. Et si l’on ajoute que pour ce faire, il y a eu la collaboration active de deux éminentes figures du clergé vatican, l’affaire prend des contours inquiétants.

Mais venons-en à la surprise que réserve le livre dans les trois dernières pages et dont je n’ai parlé qu’au début de ces considérations.

Dans la lettre du 3 septembre 2021 (la dernière lettre d’Odifreddi au pape, citée dans le livre), l’auteur informe Benoît que les comptes rendus de leurs rencontres et l’ensemble de l’épistolaire qu’ils ont tenu de 2013 à 2021 est devenu un livre que le mathématicien a fait imprimer en un seul exemplaire et qu’il joint à la lettre comme cadeau au pontife. Dans la lettre, Odifreddi demande également l’autorisation d’imprimer le livre en plusieurs exemplaires. Et voilà la surprise : Benoît XVI répond le 12 novembre 2021. Il dit, à juste titre, que pour autoriser la publication, il doit d’abord être en mesure de lire le livre mais que, malheureusement, son état ne lui permet pas de faire cet effort supplémentaire. Voici comment Ratzinger conclut :

Vu mon incapacité à trouver le temps nécessaire à la lecture, je propose qu’un ami soit invité à lire la « correspondance ». J’ai pensé à Son Éminence Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture. Il me semble que l’on pourrait également demander au cardinal Ravasi d’écrire une préface, expliquant le but de la publication.

Ainsi, In cammino alla ricerca della verità; lettere e colloqui con Benedetto XVI a été publié sans que Ratzinger l’ait lu ! Et d’après le ton de la plupart de ses brèves réponses à Odifreddi, on pourrait penser qu’il n’a jamais eu l’occasion de lire pleinement les nombreuses lettres « boulimiques » (pour reprendre un adjectif cité par Ravasi lui-même dans sa préface) que lui a envoyées le mathématicien. Bien sûr, c’est Benoît lui-même qui a confié cette tâche à Ravasi, mais on ne peut qu’être déconcerté par la manière dont l’opération a été menée. Ratzinger « devait » faire confiance à la décision prise par le cardinal. Reste à savoir quel sera le résultat, par rapport à l’écho que le livre rencontre. Une question s’impose toutefois, même si l’on ne peut y répondre : Benoît XVI aurait-il autorisé l’impression s’il avait réellement lu le livre ?

Pour conclure, la « pression » des autorités ecclésiastiques pour la diffusion de ce livre est encore très forte. Le 6 octobre, en effet, une rencontre a eu lieu à la Lumsa (Libera Università Maria Santissima Assunta) – organisée en collaboration avec la Fondation vaticane Joseph Ratzinger Benoît XVI – pour présenter le livre d’Odifreddi. Outre l’auteur, il y avait, entre autres, Mgr Georg Gänswein, le Père Federico Lombardi, Mgr Vincenzo Paglia (oui, le président de l’Académie pontificale pour la vie, celui qui a dit que la loi 194 [autorisant l’avortement] est un pilier de notre société civile) et pas moins que Paolo Flores d’Arcais, fondateur et directeur de Micromega. Ah, j’oubliais! Lino Banfi [sympathique acteur de seconde zone, déjà croisé dans ces pages… il est ambassadeur de l’UNICEF pour l’Italie] était également présent (l’Unesco et l’Unicef pouvaient-ils être absents?). Bref, un véritable parterre de roi, sans aucun doute.

Mais je voudrais encore dire une chose à notre cher Pape: Non di curar di lor ma guarda e passa” [altération populaire d’un vers de Dante: « ne t’occupe pas d’eux, mais regarde et passe« ].

Nous t’aimons, Benoît XVI !

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