Le compte rendu de Nico Spuntoni (du 31 décembre), plein de délicatesse, m’avait échappé, par surabondance de l’information, mais il me semble digne d’intérêt, même après deux jours, un document pour l’histoire, sans aucun doute, qui alimentera les futures biographies. Dans l’immédiat, malgré la peine éprouvé, ceux qui l’aiment voudront savoir « comment il était » (les autres n’ont pas besoin de lire!). Par affection, juste comme on accompagne par la pensée un parent aimé mais trop loin pour être présent à ses côtés, dans les derniers instants de son parcours terrestre.

Nico Spuntoni
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31 décembre 2022

Benoît XVI est retourné à la maison du Père trois jours après l’annonce de François lors de l’audience générale, qui a révélé au monde son agonie. La nouvelle est tombée ce matin avec un communiqué du directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni :  » le Pape émérite est décédé aujourd’hui à 9h34, au monastère Mater Ecclesiae « . La nouvelle intervient après deux jours somme toute positifs pour le tableau clinique de l’illustre patient, malgré la gravité de la situation qui avait immédiatement semblé irréversible à tous.

Le pape émérite avait bien répondu à la thérapie qui lui avait été administrée, mais ce n’était toujours pas suffisant. Il est mort, réconforté dans l’environnement familier du monastère Mater Ecclesiae, assisté par les Memores Domini et son secrétaire particulier, Mgr Georg Gänswein. C’est lui-même qui avait refusé tout transfert à l’hôpital , convaincu que le lieu de vie contemplative choisi pour sa retraite après 2013 disposait de l’environnement et aussi de l’équipement médical approprié pour l’accompagner jusqu’au bout.

Le corps du 264e successeur de Pierre sera exposé dans la basilique Saint-Pierre à partir du 2 janvier au matin pour l’hommage des fidèles. Ce sera la première fois pour un pape émérite.

L’âge avancé de l’illustre patient a été déterminant. Ratzinger, en fait, ne souffrait d’aucune maladie particulière. Il est vrai qu’il avait des difficultés à parler, mais il parvenait tout de même à se faire comprendre avec l’aide de son secrétaire Mgr Gänswein. Un ami de toujours du pape émérite, Thaddäus Kühnel, 78 ans, a lui aussi témoigné qu’il n’y avait aucun signe d’une telle aggravation de son état de santé, qui aurait pu entraîner sa mort en quelques jours. Bavarois comme lui, il a raconté qu’il lui avait parlé au téléphone pas plus tard que samedi dernier. Il ne parle plus bien, a-t-il expliqué, mais nous avons quand même pu parler un peu de choses privées. Une conversation rendue possible par Mgr Georg Gänswein, qui – révèle Kühnel – « traduisait, pour ainsi dire, et lisait les mots sur les lèvres » de Ratzinger.

L’ex-pontife, malgré sa « grande fragilité », s’est toutefois montré « mentalement en forme ». L’amitié entre les deux Bavarois remonte à 1977 et s’est poursuivie même pendant le pontificat bénédictin, avec les visites de Kühnel au Vatican pour présenter à Ratzinger des couronnes de l’Avent provenant de leur patrie.

Son médecin personnel, Patrizio Polisca, l’a également accompagné sur ce dernier tronçon de route, au monastère Mater Ecclesiae. Le professeur a commencé son travail médical aux côtés des papes en 1986, appelé par le médecin de Jean-Paul II, Renato Buzzonetti. En 2009, c’est Ratzinger qui a indiqué Polisca – qu’il connaissait déjà pour avoir assisté le cardinal au conclave – comme médecin personnel du pape. Polisca était proche aussi de Jean-Paul II dans les derniers jours de sa vie.
Avec Benoît XVI, la relation de confiance s’est poursuivie même après sa démission, à tel point que si François a choisi de le remplacer après un peu plus de deux ans, Polisca est resté aux côtés du pape émérite et l’a accompagné lors de son voyage en Allemagne en 2020 pour rendre un dernier hommage à son frère Georg.

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