Quatrième volet du reportage de Specola, témoin privilégié sur le terrain, qui offre lui aussi « des informations que vous ne lirez pas ailleurs« . La foule immense qui se presse pour rendre hommage au Saint-Père surprend et en même temps inquiète les médias, qui attendaient un monumental flop, même s’ils devraient savoir que leurs injonctions (dans ce cas: ignorez Benoît XVI, ou mieux, détestez-le) restent largement inécoutées du petit peuple, qui n’en a cure. Remarquons que cette grande foule n’est pas venue pour voir un « people », mais pour se recueillir devant un pape qu’ils ont aimé. Ici, ce ne sont pas les puissants du monde (comme ce fut en partie le cas pour Jean-Paul II) mais les sans grades, les « lapins » (référence à un mouvement qui s’étaient spontanément créé quand François avait déclaré dans une interview que les catholiques « ne doivent pas se reproduire comme des lapins », lors de l’Angelus suivant, ils s’étaient rassemblés sur la Place Saint-Pierre avec poussettes et enfants en brandissant des pancartes « je suis un lapin »).

Volets précédents

Le pape Benoît XVI et l’avenir de l’église, réactions à un grand pontificat, les démons du Vatican, et toujours, « merci ».


Specola

Il y a longtemps que la place Saint-Pierre n’avait pas connu une journée comme celle d’hier. Ce n’est pas que les chiffres nous importent beaucoup, mais nous savons qu’ils sont importants, car s’ils étaient différents, nous aurions d’autres commentaires dans les médias aujourd’hui. Il semble que certains soient contrariés parce que le peuple de Dieu se manifeste d’une manière que nous n’avons pas vue depuis des décennies. Il faut remonter à la mort de Saint Jean Paul II pour se souvenir d’une chose similaire. On nous dit que 65 000 fidèles sont passés le premier jour, aujourd’hui Saint-Pierre ouvre à sept heures du matin, comme au bon vieux temps, nous avons encore les messes interdites, et aujourd’hui on attend une avalanche encore plus grande.

Les choses ont bien commencé, mais c’est à partir de midi que les gens ont commencé à arriver en masse. L’Eglise n’est pas morte et la théorie de la crypto-église née dans ces années semble fondée. Beaucoup de jeunes prêtres, beaucoup de séminaristes avec la lueur de la vocation dans leurs yeux ; des religieux et religieuses très jeunes et très visibles. L’impression de se retrouver orphelin manifestée par beaucoup, la reconnaissance que leur vocation est due à Benoît XVI, des personnes reconnaissantes qui confessent leur conversion grâce à Benoît. Nous voyons beaucoup de merveilleux « lapins » et « lapines » avec leurs enfants, toujours rigides avec leur apparence non conciliaire, prosélytes sans vergogne ; esprit du concile, synode sur les synodes et pachamamas ressemblent à une blague. En fin de compte, le pape de l’avenir est Benoît XVI, il a montré la voie et il ne manque pas de disciples qui l’incarneront.

Quand Dieu se montre, le diable disparaît et nous voyons comment certaines voix peu autorisées à parler, comme Paglia, Becciu, qui s’étaient manifestées en force pour profiter du moment, se taisent.

Nous pourrions continuer avec un nombre infini de témoignages, plus de 65.000, et aujourd’hui beaucoup plus. Nous constatons que les articles sur la possibilité d’une démission du Pape François continuent. Aussi sur la nouvelle étape qui s’ouvre dans le gouvernement de l’église sans l’ombre du prédécesseur. Des informations émergent sur les conspirations contre Benoît XVI au sein de la Curie romaine, par de nombreuses personnes qui font maintenant la course pour l’honorer après sa mort.

Les vêtements qui recouvrent le corps du pape Benoît XVI montrent clairement que le pontife en exercice n’est pas mort. Par-dessus la soutane blanche qu’il a portée depuis son élection dans la chapelle Sixtine le 19 avril 2005 jusqu’à sa mort le 31 décembre 2022, il porte les vêtements liturgiques: l’amict couvrant le cou et l’aube blanche ; l’étole, la tunicela et la chasuble rouge, couleur du deuil papal. Sur sa tête, il porte la mitre blanche à filets d’or, typique du deuil papal, et des chaussures noires. La croix pastorale n’a pas été placée car il n’était pas pape au moment de sa mort et il ne porte pas non plus le pallium. L’anneau épiscopal est celui qu’il a toujours porté pendant sa période d’éméritat, après la destruction de l’anneau du pêcheur.

Des personnalités ont confirmé leur présence à titre personnel aux funérailles du pape Benoît XVI. Il n’y a pas cette fois d’ « obligation d’État ». Le Président de la République italienne et le Premier ministre se sont déjà rendus à Saint-Pierre. Les premières confirmations de la présence d’autorités étrangères sont venues du président polonais Andrzej Duda, de la reine Sofia, mère du roi d’Espagne, et du président du Portugal Marcelo Rebelo de Sousa. Le président allemand Frank-Walter Steinmeier, ainsi que le président bavarois Markus Soder et une large représentation de l’archevêché de Munich et Freising, ont confirmé leur présence. Les Gebirgsschutzen, les fusiliers de montagne allemands, conduits par leur gouverneur, Martin Haberfellner, arriveront d’Allemagne.

Les Allemands sont têtus et ne semblent pas vouloir laisser la mort gâcher leurs arguments. Il est apparu aujourd’hui que la procédure engagée contre Benoît XVI en Allemagne se poursuivra malgré sa mort. « La procédure va se poursuivre contre les héritiers », a expliqué Andrea Titz, porte-parole du tribunal de Traunstein. « Il est vrai qu’en principe, il y a interruption lorsqu’une des parties décède, mais en l’espèce, cela ne s’applique pas, car la personne décédée était représentée par un avocat de confiance ». « Le procès se poursuivra avec le ou les héritiers du défunt », à condition, bien sûr, que Benoît XVI ait des héritiers.

(…)

Son biographe, Peter Seewald, interviewé dans Ansa : « Quiconque a observé les dix dernières années pendant lesquelles Benoît XVI a été Pape émérite sait que Benoît XVI a évité tout ce qui pouvait créer une interférence dans le camp de son successeur, même de loin ».

Ratzinger avait-il encore du pouvoir, était-il influent ? « Non. Dès qu’il s’est retiré, il a dit qu’il promettait l’obéissance au pape, quel qu’il soit. Et il a tenu parole. Toute discussion sur un pape fantôme ou son influence est un non-sens total. »

[Le général et blogueur] Piero Laporta nous livre [sur le blog de Marco Tosatti] ses réflexions sur la démission de Benoît XVI .

Lorsque S.S. Benoît XVI, de vénérable mémoire, a été élu, il a semé la panique, comme à la cour du pharaon lorsque la mer Rouge s’est refermée. La « mafia saint-galloise » ? Ne plaisantons pas, c’était une feuille de vigne devant le clan romain, un dôme de démons, qui a isolé S.S. Benoît XVI de vénérable mémoire, le laissant seul pendant que les assassins flagellaient la vérité, puis la crucifiaient…

Les méchants oublient toujours un fait élémentaire et évident : la mer Rouge se referme, les bons meurent, les mauvais meurent, le juge est unique.

Une interview du secrétaire de Benoît XVI est annoncée pour jeudi : « Il était courageux et humble. Il a dit : ‘Je ne peux pas copier Jean-Paul II’ « . Ce sera à 23h40, l’épisode spécial « Comment Ratzinger a décidé de démissionner » sera diffusé, avec l’interview complète de Georg Gänswein, enregistrée quelques jours avant sa mort. Il passe en revue les années de son pontificat, parle de ses adieux à la papauté et révèle des détails sur les documents volés et les poursuites engagées contre les prêtres pédophiles en Allemagne.

« Je lui ai parlé pour la première fois en 1995, le 10 janvier, il y a vingt-sept ans, ici au Vatican, au Collège teutonique. Je lui ai expliqué d’où je venais, ce que j’avais fait, et quand il a appris que j’avais été à l’université de Munich pendant sept ans, la glace a été brisée. Ma première impression est inoubliable : une personnalité forte mais très naturelle. Doux mais très, très résolu ».

« Les documents n’ont pas été volés sur le bureau du pape Benoît, mais sur le mien. Malheureusement, je m’en suis rendu compte bien plus tard, bien trop tard. J’ai parlé à Benoît clairement, je lui ai dit, je porte la responsabilité. Je lui ai demandé affectez-moi à un autre poste, je démissionne. Non, non, m’a-t-il répondu: vous savez, il y en a un qui a trahi, il s’appelle Judas. Nous sommes un petit groupe ici et nous nous serrons les coudes ».

Nous avons commencé à avoir des chiffres du pontificat : « Documents, voyages, JMJ, les cinq consistoires pour la création de 90 nouveaux cardinaux, la proclamation de 45 saints, les célébrations et les rendez-vous avec son diocèse de Rome ». Parmi les livres écrits après son élection : « L’Europa di Benedetto » (2005), « Jésus de Nazareth » (2007), le livre d’entretiens « Lumière du monde » (2010), « Jésus de Nazareth. De l’entrée à Jérusalem à la résurrection » (2011) et « L’enfance de Jésus » (2012), qui clôt la trilogie. » « Trois encycliques, quatre exhortations apostoliques, 95 lettres apostoliques et 116 constitutions apostoliques. L’Angelus 398 fois et le Regina Coeli 60 fois, 24 voyages apostoliques dans 22 pays, 30 voyages apostoliques en Italie, 36 visites pastorales dans le diocèse de Rome.

(…)

Mots Clés :
Share This