Comment les chacals sont accourus à peine connue la nouvelle de sa mort – L’indécence des vaticanistes professionnels (enfin, presque tous) – Une nouvelle génération de prêtres, qu’on pourrait appeler « génération Ratzinger », fruit de cette Année Sacerdotale proclamée par lui en 2009, et que les médias se sont acharnés à saper avec la révélation massive des abus sexuels dans l’Eglise (dont, au moins au début, ils l’ont tenu pour responsable)

Benoît XVI, martyr de la Vérité

Le transfert de la dépouille mortelle

L’amour – ‘caritas’ – est une force extraordinaire qui pousse les gens à s’engager avec courage et générosité pour la justice et la paix. C’est une force qui a son origine en Dieu, l’Amour éternel et la Vérité absolue. Chacun trouve son bien en adhérant au projet que Dieu a sur lui, afin de le réaliser dans sa plénitude : dans ce projet, il trouve sa vérité et c’est en adhérant à cette vérité qu’il devient libre (cf. Jn 8, 32),

c’est par ces mots que Benoît XVI commençait son encyclique Caritas in veritate. Des mots que, ces dernières années, nous avons souvent « ruminés » et qui nous ont souvent interpellés.

Ces dernières années, les paroles de Joseph Ratzinger ont pris une signification de plus en plus prophétique. Comme lorsqu’il a dit qu’il y aurait « un long processus, mais quand tout le labeur sera terminé, un grand pouvoir émergera d’une Église plus spirituelle et simplifiée ». À ce moment-là, les hommes découvriront qu’ils vivent dans un monde de « solitude indescriptible » et, ayant perdu Dieu de vue, ils « ressentiront l’horreur de leur pauvreté ». Alors, et alors seulement, disait-il, ils verront « ce petit groupe de croyants comme quelque chose de totalement nouveau : ils le découvriront comme un espoir pour eux-mêmes, la réponse qu’ils avaient toujours cherchée en secret ».

En ces heures, de nombreux souvenirs refont surface dans nos cœurs, le temps viendra où nous serons plus lucides pour réfléchir sur ce pontificat et sur cet homme qu’aujourd’hui encore, nous pouvons invoquer comme un « martyr de la Vérité ».

La vénération au monastère

Les derniers mots prononcés par Benoît XVI ont été recueillis par une religieuse qui l’assistait comme infirmière. Le 31 décembre, à 3 heures du matin, Joseph Ratzinger a murmuré : « Jésus, je t’aime ». Dimanche 1er janvier 2022, le Saint-Père émérite Benoît XVI a été habillé et conduit à la chapelle du monastère Mater Ecclesiae dans l’État de la Cité du Vatican. Plusieurs cardinaux et prêtres ont présenté leurs hommages au Pape. Il n’est pas peu surprenant que les journalistes aient été autorisés à pénétrer dans le petit monastère dont le pape émérite a toujours tenu à l’écart ceux qui l’ont attaqué et calomnié pendant des années au cours de son pontificat. Pourtant, on a laissé passer un petit cercle de ces personnes qui ont manifestement profité de ce moment pour prendre des photos et obtenir des trophées, certainement pas pour prier sur le corps du Pontife.

Un cardinal a fait la grimace: « Même mort, ils ne le laissent pas tranquille ». En effet, aujourd’hui, dans la contradiction habituelle qui caractérise 98% de ces vaticanistes, ils sont tous à la recherche du scoop, du sentiment et de la photo du moment, afin d’obtenir ce petit bout de visibilité qui les gratifie.

Tout comme les frères franciscains conventuels qui, avec l’ambassadeur polonais, ont jugé bon de prendre des photos-souvenirs devant le monastère où le pontife est mort.

Une photo souvenir pour le moins déplacée

Une fois encore, même au moment le plus sacré de la vie d’une personne (ne parlons pas d’un Pape), les chacals par excellence ne sont pas absents. En ces heures, il ne manque pas d’articles écrits par ceux-là mêmes qui devraient se taire, dans lesquels on analyse et reconstruit la vie et le pontificat de Benoît XVI. Inutile de dire qu’il suffit de lire le nom des auteurs pour éviter comme la peste ces articles qui ne sont utiles qu’aux gastro-entérologues pour commencer la nouvelle année de la meilleure façon possible.

Le modeste cortège funèbre: seulement la famille, comme il le souhaitait

Le corps de Joseph Ratzinger a été placé dans un simple minibus gris et conduit du monastère à la basilique à pas d’homme, avec seulement quelques proches. À son arrivée dans la basilique, le corps a été accueilli par S.E.R. le cardinal Mauro Gambetti, archiprêtre de la basilique vaticane, et un moment de prière a pris place.

La vénération dans la basilique

Le Pontife émérite sera offert à la vénération des fidèles jusqu’à mercredi après-midi à l’intérieur de la basilique vaticane. Benoît XVI est exposé sans pallium d’archevêque, sans férule, avec un anneau en argent et portant des chaussures noires. Ce sont les signes distinctifs du pape qui ne règne plus. Sur la tunique, on a mis à Joseph Ratzinger la chasuble rouge qu’il portait à Randwick lors de la messe de clôture des Journées mondiales de la jeunesse à Sydney en 2008. Benoît XVI avait dit à plusieurs reprises aux évêques australiens combien il avait aimé ce moment.

Sidney

De nombreux fidèles affluent désormais vers la basilique. De nombreux prêtres ont demandé au Bureau des célébrations liturgiques du Souverain Pontife la permission de concélébrer (ceux qui souhaitent concélébrer peuvent même en faire la demande en ligne).

La plupart des prêtres ordonnés ces dernières années, ou des clercs qui sont aujourd’hui au séminaire, sont des héritages du pontificat de Benoît XVI, qui a accordé une attention particulière à la prière pour les vocations et la formation des prêtres. Inoubliable est l’année consacrée par le pape aux prêtres en 2009-2010. Dans sa lettre aux séminaristes, Benoît XVI écrivait:

Entretenez en vous une sensibilité pour la piété populaire, qui est différente dans toutes les cultures, mais qui reste très semblable, car le cœur de l’homme est finalement le même. Bien sûr, la piété populaire tend à l’irrationalité, parfois même à l’extériorité. Pourtant, l’exclure est une erreur. Grâce à elle, la foi est entrée dans le cœur des gens, elle est devenue une partie de leurs sentiments, de leurs habitudes, de leur sentiment commun et de leur vie. C’est pourquoi la piété populaire est un grand héritage de l’Église. La foi est devenue chair et sang. Bien sûr, la piété populaire doit toujours être purifiée, renvoyée au centre, mais elle mérite notre amour, et elle fait de nous, de manière pleinement réelle, un « peuple de Dieu ».

Et il a offert une splendide prière pour cette année dont le recul montre qu’elle a vu germer de nombreuses vocations dans toutes les parties du monde.

La famille en deuil

Ce matin, l’archevêque Georg Gänswein a remercié les nombreux prêtres et laïcs qui se sont adressés à lui et aux membres de la famille papale pour manifester leur proximité. Les premières autorités à rendre visite au Pontife émérite dans la basilique ont été le Président de la République italienne, Sergio Mattarella et le Premier ministre, Giorgia Meloni.

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