Il était Place St Pierre et j’ai reproduit dans ces pages quelques-uns des billets qu’il a postés sur son compte twitter le matin du 5 janvier (Une misérable homélie). Voici le récit qu’il vient de publier sur « The american conservative » (tout un programme! les amis de François ne vont pas aimer) dont il est le directeur. Les photos sont les siennes, ce sont celles de son compte Twitter.

Leçons à tirer des funérailles de Benoît

Je suis arrivé au Vatican avant l’aube pour être sûr d’avoir une place aux funérailles de Benoît XVI. Nimbées d’un brouillard froid, la basilique et la place avaient quelque chose de magique.

Comme mes lecteurs réguliers le savent, j’ai profondément aimé Joseph Ratzinger, le pape Benoît XVI, et c’est pourquoi j’ai voulu être présent à ses funérailles. J’ai quitté l’Église catholique en 2006, peu après l’élection de Ratzinger, et le seul regret durable que j’ai eu est le sentiment de l’avoir abandonné. C’était un grand Père chrétien et c’est pourquoi j’ai ressenti le besoin d’être là, de lui rendre hommage. Benoît XVI était un modèle non seulement pour les catholiques, mais aussi pour tous ceux d’entre nous qui aiment Jésus-Christ et veulent lui être plus fidèles.

La messe des funérailles était très belle. Je ne sais pas combien de personnes étaient présentes sur la place, peut-être 60 000. Ce n’était pas comme les funérailles de Jean-Paul II, car Benoît XVI était émérite depuis près de dix ans. Cependant, il est clair que les personnes présentes l’aimaient. Deux vieilles femmes bavaroises étaient assises derrière moi. Elles aussi l’aimaient, mais d’une manière que le reste d’entre nous ne peut pas comprendre. Un amour bien à elles.

Avant le début des funérailles, nous avons prié le chapelet en latin. La liturgie était glorieuse. À la fin, le pape François, qui se déplaçait en fauteuil roulant, a prononcé son homélie. J’exagère peut-être, mais j’ai trouvé que c’était une honte.

[Ici, Rod Dreher a inséré le texte de l’homélie]

Globalement, ce n’était pas une mauvaise homélie [ndt: certes! écrite par d’autres, la volonté de ne ps citer Benoît XVI, est clairement la volonté de François, comme s’il avait lui-même caviardé toute référence], alors pourquoi dis-je que c’était une honte?

Parce que François n’a mentionné explicitement l’homme que nous enterrions qu’à la fin, lors des salutations. Le prédécesseur de François était peut-être le plus grand théologien à avoir occupé le trône de Pierre, mais François n’a rien dit à ce sujet. Joseph Ratzinger était un pilier absolument essentiel du grand pontificat historico-mondial de Saint Jean Paul II, mais là aussi, rien de la part de François.

Il n’est pas nécessaire d’aimer la théologie de Ratzinger pour en reconnaître l’importance. Cela aurait pu être l’occasion pour François de le reconnaître, mais il ne l’a pas fait. Il aurait pu prononcer le même genre d’homélie pour son majordome. Il suffit de comparer son homélie à celle, détaillée et pleine de joie, que Benoît XVI a prononcée lors des funérailles de Jean-Paul II. Je sais que je suis, comme toujours, partisan, mais l’homélie de François m’a frappé comme un acte d’irrespect qui ne peut s’expliquer que par un mépris accumulé au fil du temps.

Bien que j’aie peu d’estime pour le pontificat de François, je pense que j’aurais pu trouver des mots élogieux pour lui dans une telle situation. Et aux funérailles de Benoît XVI, si un garde suisse m’avait attrapé par le revers et poussé sur scène pour dire quelque chose, j’aurais pu prononcer une homélie à la gloire de ce grand vieux chrétien bavarois, un discours fidèle à son impressionnant héritage. De la part du pape assis, en revanche, rien de tout cela. J’ai pensé : à quel point ce pape devait détester Benoît ! J’étais presque en larmes, vraiment.

Mais après les funérailles, j’ai été réconforté par la vue d’une famille bavaroise qui était là pour montrer tout son amour et son respect pour son compatriote. J’aurais aimé rentrer à la maison avec ces gens et manger à leur table.

Si quelqu’un connaît cette famille, qu’elle me mette en contact. Ils m’ont remonté le moral et je voudrais les remercier pour le don de la grâce que leur amour pour Benoît m’a offert sur la place Saint-Pierre alors que j’étais si abattu.

Après les funérailles, j’ai vu des Bavarois en costumes régionaux défiler avec une fanfare. Que Dieu les bénisse !


J’ai été extrêmement reconnaissant du privilège d’être à Rome pour dire au revoir à l’un des plus grands chrétiens de notre temps, un homme dont la vie et l’œuvre ont tant compté pour moi. Je suis attristé et en colère que le pape François ait fait preuve d’une telle froideur et d’une telle méchanceté à l’égard de Benoît XVI dans son homélie, mais je ne suis en fait pas surpris. Je me sens vraiment désolé pour mes amis catholiques traditionnels. Je crois que l’ère post-Benoît sous François sera terrible.

Cependant, la foi survit parmi les catholiques grâce à des groupes comme les Familles Bavaroises. Bien que je ne sois plus avec eux dans l’Église catholique, je suis avec eux en tant que frère dans le Christ, et j’espère et prie pour qu’ils l’emportent. Je crois qu’avec la mort de Joseph Ratzinger, nous avons tous gagné un puissant intercesseur au ciel.

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