Le Saint-Père avait demandé explicitement aux éditeurs (Elio Guerriero et Georg G¨änswein) que son livre-testament « Che cos’è il cristianismo » soit publié seulement après sa mort, pour s’épargner, disait-il, les foudres « meurtrières » des ses opposants EN ALLEMAGNE. En Allemagne, certes, Seulement en Allemagne? Il ne semble pas, si l’on se réfère à cet article introduit par Luigi Badilla pour son site Il Sismografo. Inutile de faire des recherches pour comprendre à quel bord appartient l’auteur. C’est le seul intérêt de ces lignes. Les bergogliens sont nerveux, ils ont peur que les choses leur échappent… et pour eux, Benoît XVI, même mort, est à la source de tous les maux.

Vatican, guerre des livres. Porno et clubs gay dans les séminaires. La dernière accusation de Ratzinger

ilsismografo.blogspot.com/2023/01/vaticano-libro-postumo-habla-de-clubes

Rome, 22 janvier 2023 – S’il y a une tendance, de la part des conservateurs, c’est de faire en sorte que le prochain pape apparaisse comme une sorte de restaurateur par rapport aux réformes et des innovations de François.

La publication posthume d’un livre de Benoît XVI, confiée par Ratzinger lui-même à son secrétaire de confiance Georg Gnswein et au théologien Elio Guerriero, pourrait faire partie de ce schéma, voire d’une manœuvre, si vous préférez.

S’il est vrai, en effet, que pour l’écrit destiné à provoquer de nouveaux remous dans les eaux agitées du Vatican, c’est Benoît XVI lui-même qui a demandé dans une lettre à Elio Guerriero que le recueil de textes rédigés pendant sa retraite à Mater Ecclesiae, soit publié après sa mort pour s’épargner, au moins de son vivant, « la fureur des cercles opposés à moi en Allemagne, si forte que chacune de mes paroles provoque un vacarme meurtrier », on ne peut manquer de constater que le nouveau manuscrit arrive au point culminant d’une séquence, d’un crescendo, qui, accomagné d’une traînée de poison, semble viser directement le prochain conclave.

Les accusations et les critiques de Gänswein à l’égard de François aux derniers moments de l’existence de Benoît ; l’obtention par la faction la plus traditionaliste de « presque » funérailles de pape pour le démissionnaire Ratzinger [quelle méchanceté!]; et ensuite la découverte de la rédaction d’un pamphlet anonyme contre le pontificat bergoglien par le cardinal australien Pell, pris d’une crise cardiaque fatale à la suite d’une opération de la hanche prévue à Rome les jours mêmes des funérailles de son pape de prédilection [curieuse et inquiétante formulation].

Enfin, les débordements d’un autre fidèle de Ratzinger, le cardinal Müller, « limogé », qui vient lui aussi de publier un J’accuse contre Sainte Marthe et son « cercle magique ». Aujourd’hui, les anticipations de Che cos’è il cristianesimo semblent donner du nouveau matériel à ceux qui voudraient prendre le relais de la fronde contre le Pape régnant, une fronde qui n’est plus si nombreuse, entre licenciements, mutations et décès.

« Il y a eu des évêques individuels, et pas seulement aux États-Unis », accuse Benoît XVI, « qui ont rejeté la tradition catholique dans son ensemble, visant dans leurs diocèses à développer une sorte de nouvelle catholicité moderne. Dans pas mal de séminaires, les étudiants surpris à lire mes livres étaient considérés comme inaptes à la prêtrise ».

Benoît XVI consacre plusieurs pages à l’homosexualité, également un thème fort de son pontificat, caractérisé par des appels constants [sic!!!] contre le mariage gay.

« En ce qui concerne le problème de la préparation au ministère sacerdotal dans les séminaires », écrit-il alors que François a convoqué un sommet sans précédent au Vatican pour discuter du problème des abus avec tous les présidents des conférences épiscopales mondiales, « on constate en fait un effondrement généralisé de la forme existante de cette préparation », en Allemagne « dans plusieurs séminaires se sont formés des ‘clubs’ d’homosexuels qui agissaient plus ou moins ouvertement et qui transformaient clairement le climat ».

Il rapporte également, en le citant comme un exemple négatif [aurait-il dû louer sa sainteté?], « un évêque, auparavant recteur, qui avait autorisé la projection de films pornographiques à des séminaristes ».

La sortie du livre a suscité une certaine amertume. Après la biographie de Gänswein, et les nombreuses biographies de Ratzinger aux tons définitifs qui sont déjà sorties, on ne s’attendait pas à ce que le pape émérite lui-même veuille laisser une autre trace. Hier, en rencontrant les Mutilés en service lors d’une audience au Vatican, le pape François s’est laissé aller, en des termes qui ne sont certainement pas le fruit du hasard, à une supplique inhabituelle : « Soutenez-moi dans la prière, j’en ai vraiment besoin, ce travail n’est pas facile ».

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