Je partage entièrement le commentaire de mon amie Raffaella, même si ses remarques s’adressent ici aux journalistes italiens, le Vatican étant traité chez nos voisins un peu comme un parti politique « maison ». Un parti qu’ils défendent, ou démolissent, selon l’occupant du trône de Pierre. Chez nous, c’est un peu différent, la France est tellement laïcisée que l’Eglise intéresse en général un public de niche. Mais nos journalistes, quand ils en parlent (et les prétendus scandales qui ont émaillé le pontificat bénédictin ont fait la une de l’ensemble de la presse), s’informent dans cette presse (ici, italienne) mainstream, qui a vendu son âme et troqué le devoir d’informer pour la propagande

Dommage que les journalistes aient abdiqué le rôle d’aiguillon pour devenir des avocats de la défense acharnés… (Raffaella)

https://ilblogdiraffaella.blogspot.com/2023/01/peccato-per-quei-giornalisti-che-hanno.html


J’ai trouvé très intéressant cet article publié il y a peu par le blog « Il Sismografo ». Ce dernier ne peut certainement pas se définir comme « traditionaliste » ou « ratzingerien », mais il fait preuve d’honnêteté et d’une remarquable capacité de jugement.

Dans le post rapporté, il retrace, en partie, le « cas Rupnik », en soulignant l’excommunication latae sententiae imposée par la CDF et la rémission ultérieure.

Cette « affaire » me semble très emblématique. Nous n’en aurions pas entendu parler sans l’intervention de journalistes bien préparés et objectifs comme, par exemple, Franca Giansoldati, ou de blogs qui étaient vraiment « branchés ».

Et les autres journalistes ? Silence assourdissant. Que se serait-il passé si un tel scandale avait éclaté sous le pontificat de Benoît XVI ? Apriti Cielo! [/Enfer et damnation!]. Des premières pages pleines de commentaires, de demandes d’explications, de mise au pilori du Pape et de la Curie romaine.

Ces derniers temps, j’ai remarqué que la presse a été obligée d’au moins mentionner l’affaire, mais sans l’approfondir, sans poser de questions, sans pousser. C’est encore arrivé aujourd’hui.

Il est évident que nous ne sommes pas là pour revendiquer quoi que ce soit! Je me sens cependant le devoir d’exhorter les journalistes à abandonner le rôle d’avocats de la défense (mais combien sont-ils ? Tout le Tribunal de Milan ne suffirait pas à les contenir !) et à retrouver le sens de la profession, qui consiste aussi à poser des questions, à avancer des doutes. Tôt ou tard, ce qui est caché réapparaît. Nous avons vu cela de nombreuses fois…

Dernière remarque : celui qui émet des critiques ne peut pas toujours et dans tous les cas être considéré comme un adversaire dangereux ou, pire, un traître, surtout s’il décide de mettre son visage sur ses déclarations.

Comment se fait-il qu’avec Ratzinger, on accueillait les opposants en leur déroulant le tapis rouge et que maintenant on les offense sans hésiter ? Comment se fait-il qu’avant la critique était un exercice libre de la liberté d’expression et que maintenant les punitions sont invoquées de manière plus ou moins explicite ?

Ce ne sont que des petites notes, des questions qui donnent à réfléchir. Pour le reste, chers commentateurs, « fate vobis ». 🙂 comme le disait ma grand-mère.

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