Inexorablement, et comme c’est naturel, Benoît XVI sort de la rubrique « Actualités ». Mais il demeure présent dans le cœur de ceux qui l’on aimé (et même des autres!), et bien sûr à travers ses écrits, qui restent à classer, et tout à (re)découvrir (il paraît qu’en Italie, il tutoie les sommets du hit parade des meilleures ventes, et la Librairie éditrice vaticane sort à la hâte des rééditions de ses textes). En attendant, je retrouve et publie avec joie ce bref hommage issu du blog très original « Berlicche – Il Cielo visto dal basso », en date du 2 janvier.

Trois mots

Je me souviens que lorsqu’ils ont annoncé son nom depuis le balcon de la place Saint-Pierre, je sautais de joie comme un criquet, au milieu de regards perplexes.
Benoît a été « mon » pape, plus que Jean-Paul II, un saint que j’admire énormément ; Ratzinger a été un pape selon mon cœur, extrêmement clair dans son discours, dans ses écrits et dans le raisonnement qui les guide, une humanité immense sur un intellect extraordinaire, amoureux du Christ.

Peut-être ne devrais-je pas, mais cela me fait un peu bouillir de voir ceux qui l’ont attaqué et passionnément détesté de son vivant, qui ont nié ce qu’il a dit et ce qu’il croyait, qui ont essayé et tentent par tous les moyens de détruire la mémoire et l’héritage qu’il a laissé derrière lui, chanter ses louanges avec leur langue maligne. J’ai écouté ces jours-ci certaines distillations de venin et de mensonges qui feraient crouler des nids entiers de cobras.

Évidemment, cette imbrication de la foi et de la raison était gênante. Une présence cachée mais encombrante, à ne pas utiliser pour certains petits jeux, mais désormais fatalement à la merci de quiconque veut s’emparer de lui. Combien le cœur de l’homme est bas et combien il est haut.

Ses derniers mots brûlent, les mêmes que ceux de Pierre ce matin-là, il y a vingt siècles, sur les rives du lac de Capharnaüm : « Seigneur, je t’aime ». Dans son cas, indubitablement vrais. Les mots qui font d’un Pape un Pape. C’est le cœur ultime de l’être chrétien, et non la poursuite de tel ou tel aspect, de telle ou telle idéologie, de tel ou tel sentiment. Ce sont les trois mots qui envoient au pilon des bibliothèques entières de dissertations plus ou moins savantes ou blasphématoires, des articles et des commentaires sans fin, des raisonnements et des déductions qui vieillissent et meurent impitoyablement. Ces trois mots que le pouvoir est incapable d’empêcher, de contrôler, de faire sien.

Ces mots qui devraient toujours être la seule chose que nous devrions dire et que nous devrions démontrer, dans tous nos discours, nos actions, nos postes.


Nous, les hommes qui restons ici, pour le temps qui nous est donné, précisément pour cela.

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