Il suffit de lire les sondages réalisés auprès des catholiques (ici, américains, mais la remarque est générale) pour comprendre. A l’inverse des partisans de la « nouvelle messe », les amoureux de la « messe en latin » sont massivement contre toutes les nouveautés sociétales, principalement l’avortement et le mariage gay. Ce qui est diamétralement opposé au nouveau cours encouragé par François. Evident, mais cela mérite d’être rappelé.

La vraie raison pour laquelle les évêques libéraux essaient de faire disparaître la messe en latin

John Henry Western
https://www.lifesitenews.com
1er février 2023

Pourquoi y a-t-il une telle pression pour se débarrasser de l’ancien rite de la messe ?

Pourquoi le pape François et de nombreux ecclésiastiques de haut rang dont il s’est entouré s’acharnent-ils à éliminer une communauté florissante de jeunes gens qui cherchent à approfondir leur vie de foi avec une messe qui était la même que celle à laquelle ont assisté les plus grands saints que l’Église ait jamais connus pendant plus de 1 000 ans ?

D’où vient cette haine pour une forme de liturgie ou de culte qui, vue de l’extérieur, est considérée seulement comme un joli gadget destiné à revitaliser une institution défaillante – le retour du vieux Coca, puisque le nouveau Coca a été un désastre commercial ?

La réponse à cette question centrale est contenue dans une expression latine lex orandi, lex credendi. La loi de la prière est la loi de la foi, ou, plus librement traduit, dis-moi comment tu pries, je te dirais comment tu crois. Et c’est la clé pour comprendre la bataille autour de la messe en latin.

Pourquoi tous les prélats libéraux sont-ils empilés d’un côté de ce débat ? Pourquoi le pape, le cardinal Blase Cupich, le cardinal Wilton Gregory, le cardinal Arthur Roche, le cardinal Kevin Farrell, l’évêque John Stowe, et d’autres encore ?

Pourquoi, de l’autre côté, tous les prélats catholiques fidèles se battent-ils pour le maintien de la Messe latine traditionnelle ? Le cardinal Raymond Burke, le cardinal Robert Sarah, le cardinal Joseph Zen, l’archevêque Carlo Maria Viganò et l’évêque Athanasius Schneider.

Il y a bien sûr toutes sortes de raisons, mais je voulais en souligner une à laquelle peu de gens pensent. Au fond, il s’agit de la guerre des cultures. Tous ces prélats libéraux que j’ai mentionnés seraient tous considérés comme des hérétiques à une époque plus catholique. Ils s’opposent à l’enseignement éternel de l’Église sur l’homosexualité, pour commencer. Ils s’opposent à l’enseignement contre la contraception et combattent l’encouragement de l’Église aux familles nombreuses. Ils vacillent sur les enseignements pro-vie, par exemple, dans leur glorification des politiciens pro-avortement et leur insistance à leur donner la Sainte Communion.

À ces égards, ils sont à l’opposé de leurs homologues fidèles mentionnés précédemment.

Comment cela se traduit-il en termes de messe en latin ?

Eh bien, vous constaterez que les fidèles de l’ancienne messe latine rejettent toute la nouvelle théologie anticatholique.

Jetez un coup d’œil à cette enquête sur les catholiques mainstream par rapport aux catholiques traditionnels, dont nous avons parlé sur LifeSite en 2019.

L’enquête nationale sur la messe latine traditionnelle menée par le père Donald Kloster, qui a célébré à la fois la messe Novus Ordo (NOM) et la messe latine traditionnelle (MLT) pendant 20 ans, a remarqué de grandes différences entre les personnes assistant aux deux types de messes. Il a donc décidé de faire une enquête auprès des catholiques de la messe latine pour voir où ils se situaient sur sept questions clés qui étaient communes aux enquêtes menées par les grands instituts de sondage auprès des catholiques en général. Voici quelques-unes des questions qu’il a examinées :

  • Approbation de la contraception
  • Approbation de l’avortement
  • Approbation du « mariage » homosexuel

Les résultats ont été stupéfiants.

Pew [pew = banc; le Pew Research Center est un think tank américain connu notamment pour ses statistiques démographiques religieuses mondiales, ndt] a constaté que 89% des catholiques du NOM approuvent la contraception, alors que chez les catholiques MLT, ce chiffre est de 2%.

Pew a découvert que 51% des catholiques du NOM approuvent l’avortement, contre 1% pour les catholiques MLT.

67% des catholiques du NOM approuvent le « mariage » gay, alors que chez les catholiques MLT, ce pourcentage est de 2%.

Il n’est pas étonnant pour moi que les prélats libéraux de l’Église veuillent éliminer la Messe latine traditionnelle.

Et je ne suis pas le seul à le constater. Il n’est même pas nécessaire d’être catholique pour le voir. Peut-être un regard extérieur est-il en fait préférable pour voir ce qui se passe à l’intérieur. Prenez par exemple cet article du New York Times de novembre dernier. Voilà ce qu’écrivait Ruth Graham, qui couvre la religion pour le NYT, dans un article intitulé « L’ancienne messe en latin trouve un nouveau public américain, malgré la désapprobation du pape »:

La messe a déclenché une bataille tentaculaire par procuration dans l’église américaine, non seulement à propos des chants et des prières, mais aussi sur l’avenir du catholicisme et son rôle dans la culture et la politique (…) à un certain niveau, la division sur l’ancienne messe représente un choc des priorités et des luttes de pouvoir dans la direction de l’Eglise. Dans les bancs et les paroisses, c’est plus compliqué. De nombreux catholiques disent être attirés par la messe pour des raisons spirituelles, soutenues par des préférences esthétiques et liturgiques plutôt que par l’esprit de parti.

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https://www.nytimes.com/2022/11/15/us/latin-mass-revival.html
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