Nicole Winfield, l’envoyée spéciale à Rome de l’AP (et auteur de la fameuse récente interview de François qui a fait couler beaucoup d’encre et grincer pas mal de dents), relayée par Il Sismografo (!!), donne la nouvelle. La maltais Alfred Xuereb qui fut second secrétaire de Benoît XVI avant de devenir brièvement celui de François, vient de publier un livre de mémoires, présenté très officiellement dans la salle de presse du Vatican; il s’agit à l’évidence de faire pièce au livre de Georg Gänswein, trop polémique et surtout donnant une piètre image du Pape François, et de se réapproprier l’image de Benoît XVI (sans mettre en doute, bien sûr, la sincérité de don Xuereb, dont j’ai traduit ici dans le passé plusieurs interviews, toujours très sympathiques, et la qualité de son travail).

Le second secrétaire de Benoît XVI publie un autre livre

Nicole Winfield, AP


La photo qui illustre l’article (et surtout sa kégende) n’est pas innocente

Monseigneur Alfred Xuereb ajuste la cape du pape François alors qu’il quitte la place Saint-Pierre au Vatican, le 12 juin 2013 ( AP Photo/Alessandra Tarantino ).

Le deuxième secrétaire du pape émérite Benoît XVI a publié jeudi ses nouveaux mémoires, un journal intime léger et rempli de photos qui contraste avec le livre de révélations publié le mois dernier par le principal assistant du pape allemand décédé.

« Mes jours avec Benoît XVI », de l’archevêque Alfred Xuereb, est le dernier livre en date à arriver sur les étagères italiennes après la mort de Benoît XVI le 31 décembre. Il a été lancé jeudi lors d’un événement semi-officiel au Vatican, en même temps qu’un autre livre écrit par un reporter chevronné [?] : « Démission : je n’ai pas fui ».

Ces deux nouvelles publications ont permis d’atténuer, d’une certaine manière, les critiques négatives à l’égard de François qui ont éclaté dans les semaines qui ont suivi le décès du premier pape émérite, en recentrant l’attention sur Benoît XVI lui-même.

Le pape François a récemment reconnu [il vaudrait mieux dire: prétendu] que la mort de Benoît XVI a été « instrumentalisée » par les conservateurs pour accentuer l’idée d’une concurrence papale, une référence aux livres, interviews et mémos publiés par le secrétaire de Benoît XVI, l’archevêque Georg Gänswein, et certains cardinaux conservateurs qui étaient très critiques à l’égard du pontife régnant.

Xuereb a été le deuxième secrétaire de Benoît XVI pendant son pontificat de 2005 à 2013, et est resté secrétaire de François pendant les premiers mois de son pontificat. François a ensuite placé Xuereb dans son nouveau ministère des finances avant de le nommer ambassadeur en Corée et en Mongolie, où François se rendra dans le courant de l’année et qui serait la première visite papale.

Tout suggère que Xuereb était en excellents termes avec Benoît XVI et François, comme le montre clairement son livre de mémoires intitulé « Mes jours avec Benoît XVI ». Le livre se lit comme un journal intime et raconte les voyages de Benoît XVI, ses audiences, ses déjeuners intimes et ses plaisanteries, ainsi que les moments de larmes qui ont entouré sa démission historique.

On ne peut pas en dire autant de l’ouvrage de Gänswein intitulé « Rien que la vérité, ma vie aux côtés de Benoît XVI », dans lequel il raconte aussi le pontificat de Benoît XVI, mais consacre plusieurs chapitres à sa retraite de dix ans et aux relations peu cordiales de Gänswein avec François.

Le lancement du livre de Xuereb, jeudi, a montré que ce sont ses mémoires de Benoît XVI que le Vatican veut promouvoir : il a eu lieu dans la salle de presse du Vatican, en présence de la hiérarchie du bureau de communication du Vatican et a été couvert par Vatican Media. Le livre comprend une préface de l’ancien porte-parole du Saint-Siège, le révérend Federico Lombardi.

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