« Le Parlement européen a donné son feu vert à la décision du Conseil européen sur l’interdiction en 2035 des immatriculations autres que celles des voitures zéro carbone. Dans douze ans, aucune voiture diesel, à essence ou hybride ne pourra être immatriculée. 340 députés ont voté pour, 279 contre ». Evidemment une utopie, et une folie. Voici à ce sujet le commentaire de Stefano Fontana sur le site de l’Observatoire international Van Thuan pour la Doctrine sociale de l’Eglise dont il est le directeur.

L’Ecofolie de l’Union socialiste des États européens. Nos rapports avaient vu juste

La nouvelle date d’hier, 15 février : le Parlement européen a donné son feu vert à la décision du Conseil européen sur l’interdiction en 2035 des immatriculations autres que celles des voitures zéro carbone. Dans douze ans, aucune voiture diesel, à essence ou hybride ne pourra être immatriculée. 340 députés ont voté pour, 279 contre.

On peut parler d’écofolie, car cette décision s’inscrit dans la nouvelle religion de l’écologisme qui rejette toute considération rationnelle. Religion de l’écologisme qui est alimentée par les nouveaux centres d’intérêt qui veulent réduire drastiquement l’utilisation des voitures – ainsi que l’accès à la propriété – afin d’avoir des citoyens contrôlés et contrôlables. Ce plan s’inscrit dans le cadre du Great Reset, qui a deux objectifs : restructurer l’ensemble de l’économie selon de nouveaux canons dans l’intérêt des nouveaux pouvoirs, et éradiquer l’individu en l’isolant et en le contrôlant minutieusement. Le projet se réalise à différents niveaux, macro comme celui dont nous parlons, mais aussi micro comme le nouveau règlement de circulation du maire de Milan : une limitation à 30 kilomètres par heure dans toute la ville et une augmentation simultanée des tarifs des transports publics. Façon de dire : n’achetez plus de voiture.

Le plan de l’UE est irrationnel pour plusieurs raisons. La première est qu’il n’existe aucune preuve de l’influence du dioxyde de carbone d’origine humaine sur le changement climatique. La deuxième est qu’il est pratiquement impossible, d’ici 2035, de produire autant de voitures et de déployer autant de centrales électriques pour remplacer le transport routier actuel. La troisième est qu’en raison de l’augmentation (forcée) du prix des matières premières, il est impossible de disposer de suffisamment de matières premières pour le projet. La conclusion est que cette phase du Green Deal européen produira une énorme pauvreté et une restructuration forcée de la société qui est nuisible à la grande majorité, même si elle est utile à un petit cercle de puissants.

Le 12e rapport de l’Observatoire [du 20 novembre 2020] intitulé « Environnementalisme et modialisme, nouvelles idéologies politiques » contenait, entre autres, un essai intitulé « Green deal européen : peu de science, beaucoup d’idéologie, trop de dirigisme réglementaire », qui critiquait à l’avance des choix malheureux comme celui qui nous occupe. Après une analyse très détaillée, les auteurs concluaient ainsi

« D’une analyse, même sommaire, des mesures les plus récentes adoptées dans l’UE en matière d’environnement, il ressort au moins deux faits notables :

1) l’environnement est devenu, ces derniers temps, le secteur dans lequel le législateur communautaire se montre décidément le plus actif ;

2) l’incidence directe dans les systèmes juridiques internes des choix communautaires en matière environnementale, également par le biais d’un système rigoureux de sanctions, représente la conséquence naturelle de l’importance fondatrice que l’écologisme a progressivement assumée en tant qu’idéologie de base des choix de politique socio-économique de l’Union européenne.

Face à cela, il est toutefois important de souligner d’emblée l’évanescence structurelle et le caractère scientifique très douteux des hypothèses factuelles utilisées par le législateur communautaire pour façonner et orienter les choix des États membres et le comportement de tous ceux qui résident à l’intérieur des frontières de ce qui prend de plus en plus le visage de la nouvelle Union socialiste des États européens

Notre 14e rapport intitulé « Propriété privée et liberté : contre le partage mondialiste » [le 4 novembre 2022] expliquait en détail comment une attaque contre la propriété privée, à commencer par la maison et la voiture, est en cours.

L’essai de Luca Volonté portait en particulier sur l’Union européenne : « Le nouveau communisme de l’Union européenne ». Il commençait par ces mots :

« Au cours des mois d’hiver 2021 et tout au long de l’année 2022, la Commission européenne a donné libre cours à des instances communistes, justifiées peu à peu par des déclarations de plus en plus fréquentes d’ « urgences » ou de situations contingentes exceptionnelles, qui ont eu pour objet la restriction ou même l’expropriation de la propriété de biens mobiliers ou immobiliers des citoyens résidents et non-résidents dans les pays de l’Union elle-même. Nous nous trouvons face à une dérive anti-démocratique, anti-libérale et contraire non seulement aux traités européens, mais aussi aux principes chers au Magistère social chrétien

Les nouvelles dispositions sur les voitures constituent effectivement une expropriation majeure.

Stefano Fontana

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